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Gabon : L’aquaculture est un secteur d’avenir au Gabon

LIBREVILLE, 7 avril (Infosplusgabon) - L’aquaculture est un secteur d’avenir au Gabon qui peut compenser le déficit des captures de pêche, a déclaré Guy Anicet Rerambyath, Directeur général des pêches et de l’aquaculture lors d’un entretien dans ses locaux.

Dans les colonnes du mensuel panafricain d’information Notre Afrik et Afrique Agriculture, un magazine bimestriel d’information sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et la forêt en Afrique, M. Rerambyath explique que la surpêche a entraîné la rareté du poisson et leur prix a augmenté. S’appuyant sur une étude réalisée en commun avec la Banque mondiale (BM), il affirme que le poisson n’est pas surexploité au Gabon mais la situation plaide pour la mise en place de mécanismes qui assureraient la viabilité de la ressource.

Entretien avec Guy Anicet Rerambyath, Directeur général des pêches et de l’aquaculture

Quel est l’apport de la pisciculture et de l’aquaculture dans l’activité nationale de la pêche ?

L’aquaculture est un secteur d’avenir qui peut compenser le déficit des captures de pêche et limiter l’augmentation du prix du poisson à travers le pays à cause de la baisse des captures en mer. Le développement de la pêche est encore limité au Gabon car le taux de remboursement de 18% que les banques commerciales exigent aux opérateurs économiques les empêchent de se procurer du matériel adaptés à leurs activités. Et en absence d’une politique de motivation du gouvernement, le pays est contraint d’importer du poisson en provenance d’autres pays afin de satisfaire la demande nationale estimée en moyenne à 40 000 tonnes de poissons par an. L’activité halieutique a enregistré de bonnes performances au cours de l’année 2010. Ainsi, la production de poissons a atteint 35 000 tonnes contre 30 095,7 tonnes en 2009. Le chiffre d’affaires réalisé s’est amélioré de 16,1% et parallèlement, la pêche a procuré à l’Etat environ 62 milliards de francs CFA. Le patron des Pêches et de l’Aquaculture, explique les difficultés rencontrées dans ce secteur porteur et passe en revue les moyens utilisés pour satisfaire une demande locale croissante en produits de pêche.

Que faire pour réduire les importations de poissons ?

Les opérateurs de pêche ne peuvent assurer la demande à cause des restrictions financières et le manque d’équipements de pêche adaptés. La crise des animaux d’élevage (grippe aviaire, etc ? ) ressurgissent avec pour conséquence la méfiance des consommateurs qui considèrent que le poisson reste l’aliment sécurisant. L’Aquaculture peut alors combler ce déficit en poissons pour que la ressource soit accessible au Gabonais moyens.

Les conditions se prêtent-elles au développement harmonieux de l’aquaculture ?

L’aquaculture est possible au Gabon à cause de l’abondance d’eau. Des contraintes liées à l’alimentation des poissons dans les bassins existent et nécessitent la fabrication locale à bon marché d’aliments indispensables à la culture du poisson. Il existe 11 stations piscicoles dans les zones continentales. L’aquaculture a régressé au cours de ces dernières années mais un intérêt subsiste auprès des populations. La pêche industrielle a produit 4 200 tonnes de poissons en 2010 contre 3 696,2 tonnes en 2009. Alors que la pêche artisanale maritime a fourni 17 500 tonnes de poissons en 2010 contre 15 793,2 tonnes en 2009. Quant à la pêche artisanale continentale, 12 250 tonnes de poissons ont été capturés en 2010 contre 10 480,8 tonnes en 2009. », a-t-il commenté.

Les autorités gabonaises fondent de sérieux espoirs pour que les nationaux s’approprient l’aquaculture...

Oui, en effet. Au ministère de la Pêche et de l’Aquaculture, nous nous sommes focalisés sur la formation des pisciculteurs, la recherche du développement pour produire des alevins de qualité puis l’implantation des différents bassins. Enfin, la conception d’une formule alimentaire pour permette à l’opérateur de nourrir son poisson à un coût abordable autour de 100 francs CFA le Kilogramme au lieu de 340 F CFA, est en étude.

Quelles sont les espèces cultivées en bassin ?

Le rendement de la culture du poisson chat est de 100% et celui du tilapia est de 50%. La différence des rendements est dû au fait que chez les tilapias, les mâles grossissent et consomment plus d’aliments que les femelles avant la phase de reproduction alors dans la population de poissons chat, il y a parité des sexes. Trente sept représentants des pays qui ont développé l’aquaculture se sont rendus au Gabon pour échanger sur cette problématique en 2011. Le Gabon envisage de révolutionner l’aquaculture et d’améliorer sa production. Actuellement 100 tonnes de poissons sont produit par an dans les bassins. Ce qui est insuffisant.

Quelle est la nouvelle politique mise en place ?

Le développement de la pisciculture est lié à celui de l’agriculture dont la politique mise en place consiste à démonter aux jeunes qu’ils peuvent vivre de cette activité. Les jeunes commencent à s’y intéresser et un organe pour l’expertise des jeunes a été envisagé. En outre, il faille que le gouvernement mette en place des politiques de motivation et des lignes de financement pour favoriser l’accès à la production de poissons aux jeunes formés. Dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture, les opérateurs sont confrontés à une baisse de rentabilité de leurs activités à cause du manque de matériels performants et de la rareté du poisson dans certaines zones. Actuellement, les pêcheurs artisanaux n’assurent que 70% des besoins locaux en produits halieutiques.

Le Gabon dispose de 800 kilomètres de côtes et bien qu’il y ait de la ressource, celle-ci n’est pas inépuisable. La réalité c’est qu’il existe des zones de production de poissons où des eaux froides rencontrent des eaux chaudes. Et le Gabon se trouve à cheval sur l’Equateur et non dans des zones des tropiques, plus poissonneuses, comme en Mauritanie, au Sénégal, au Maroc...’’

Malgré ses potentialités, le secteur de la pêche artisanale n’attire pas trop les nationaux. Elle est pratiquée, depuis les années 1960, par des pêcheurs étrangers originaires d’Afrique de l’ouest. Les besoins de la consommation nationale en produits de mer (40 000 à 50 000 tonnes) doivent être complétés chaque année par des importations comprises entre 7 000 et 8 000 tonnes de poissons congelés évaluées à quelque 7 milliards de FCFA par an.

L’espace maritime gabonais (265 000 km2), qui comprend un plateau continental de 46 000 km2 et une zone économique exclusive de 213.600 km2, est presque aussi vaste que tout le territoire (267 667 km2). Il est complété par un système fluvial, lacustre et lagunaire qui couvre 10 750 km2 et regorge d’importantes ressources halieutiques, selon la direction générale des pêches et de l’aquaculture.

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/ANL/ GABON 2012

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