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SIDA : Qu’est-ce qui a vraiment changé ?

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Gabon-Santé-SIDA

Par Elodie Bikoyi

LIBREVILLE, 5 mars (Infosplusgabon)  - Lorsque la maladie est décelée sur la base d’un constat effrayant dans les années 1980, personne n’est préparé à proposer une thérapie appropriée pouvant l’endiguer. Alors elle tue en série, dirait-on, sur fond d’aveu d’impuissance généralisée.

 

On lui trouve tout de même un nom : Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis (SIDA). Lequel a vite fait d’inspirer certains esprits malins, qui s’offrent une définition leur paraissant plus commode : « Syndrome Inventé pour Décourager les Amoureux ». Il ne faut surtout pas croire que c’est une définition qu’ils ont trouvée, pour satisfaire un défoulement gratuit. Point du tout, car la maladie se transmet, après analyse des chercheurs, par des relations sexuelles non protégées ; la transfusion sanguine non sécurisée ; l’usage d’aiguilles  et de lames coupantes non stérilisées.

D’où vient la maladie, et qu’est-ce qui la provoque ? Des scientifiques américains créent une polémique nourrie, en annonçant qu’elle est causée par un virus transmis aux humains par des singes de la forêt d’Afrique centrale.

Le Professeur Luc Montagné, chercheur français, se trouve parmi les premiers hommes de science qui proposent un remède contre la terrifiante maladie. Sans succès. Les découvertes du Professeur Loruma, chercheur zaïrois (à l’époque), et celles du Professeur Donatien Mavoungou du Gabon, sont étouffées par les lobbies scientifiques internationaux. Et la pandémie de prendre de l’ampleur. On pare au plus pressé, en lançant à coups de slogans la nouvelle trouvaille qui peut consoler, à défaut de garantir la même efficacité qu’un vaccin : le préservatif. Les églises chrétiennes s’émeuvent de la dépravation des mœurs liée à sa campagne promotionnelle, et lèvent des boucliers. Mais qui peut endiguer un si puissant phénomène social, par une simple levée de boucliers ? Donc, ‘sans capote, tu n’es pas mon pote’. Pour espérer que le SIDA ne fera pas de nous, sa prochaine victime.

Qu’est-qui a vraiment changé, depuis ?

L’Afrique, principalement celle au sud du Sahara, constitue la zone la plus touchée par le SIDA. Des pays entiers se sont retrouvés au début de la pandémie, avec une énorme population d’enfants orphelins, dont les parents avaient été emportés par ce virus si extrêmement meurtrier. L’Ouganda avait été particulièrement marqué jusqu’à la première décennie des années 2.000, dans ce sens, bien avant l’Afrique du Sud où le phénomène est toujours très répandu. Le cas de l’Ouganda mérite d’être cité en exemple, car c’est le pays qui avait réalisé des résultats spectaculaires en matière de réduction du taux de prévalence de sa population, qui était  passé de 50% à 10%. Tandis que le Sénégal maintenait une constance autour de 2%.

Ces deux cas démontrent clairement que la sensibilisation à plus de responsabilité, au niveau individuel et collectif, est une approche très efficace. Car l’être humain, entité douée de raison, donc d’une capacité de rationalisation, doit faire de l’acte sexuel, qui constitue de loin le mode le plus répandu du VIH ( Virus de l’immunodéficience humaine), ne peut être un engagement banal, que l’on prend en toute légèreté, et  irresponsabilité.

Qu’à cela ne tienne, l’encouragement à effectuer des dépistages volontaires, permet de connaître sa sérologie. Ce qui rend possible une prise en charge médicale bien à propos, du fait que la maladie ne se soit pas encore développée dans une proportion alarmante.

L’avantage du dépistage précoce, c’est la possibilité qu’il donne à vite commencer un traitement approprié, dont le composant actif permet de stabiliser les effets du virus, à défaut de l’anéantir. Les bons conseils des médecins aux malades, dont l’accueil, de plus en plus rassurant, sont primordiaux dans ce processus de mise en confiance.

Aujourd’hui donc, le SIDA est toujours autour de nous. Mais il  devenu une maladie presque normale, dont ceux qui en souffrent vivent une vie qui n’est plus faite d’angoisses atroces de la peur d’une mort imminente et déjà annoncée. C’est un traitement contraignant certes, fait d’une prise de médicaments à intervalles très réguliers. Mais c’est aussi une hygiène de vie à laquelle on arrive à se faire, et qui permet une existence heureuse, plusieurs dizaines d’années après avoir contracté le virus si craint. Loin derrière nous donc l’époque du spectacle désolant d’hommes, de femmes et d’enfants squelettiques, dépérissant au jour le jour, faute de thérapie appropriée, pour juguler la maladie.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/YTU/2025

 

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