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Afrique : Les acteurs des médias numériques en Afrique « pèsent plus lourd que leur poids » et ont un impact sur la société avec des budgets très limités, malgré les menaces constantes

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LIBREVILLE, 8 novembre (Infosplusgabon) – Selon un  communiqué de presse, un nouveau rapport mondial révèle ce lundi que les acteurs des médias numériques innovent dans le journalisme et ont un impact significatif sur leurs sociétés, malgré des budgets souvent minimes et des menaces et attaques en ligne constantes.

 

Le rapport Inflection Point International, publié par SembraMedia, une organisation à but non lucratif qui soutient les journalistes professionnels, en partenariat avec l'organisation philanthropique Mondiale Luminate, a réalisé plus de 200 entretiens au niveau mondial et a interrogé 49 organisations indépendantes de médias numériques natifs d’Afrique, spécialement du Ghana, du Kenya, du Nigeria et d’Afrique du Sud.

 

Les chercheurs ont constaté que plus de 85% des médias interrogés avaient contribué à des changements politiques et sociétaux significatifs, dans un rapport qui intervient un mois à peine après l'attribution du prix Nobel de la paix aux journalistes Maria Ressa et Dmitry Muratov pour leur action en faveur de la liberté d'expression et du respect de la démocratie.

 

Dans le même ordre d'idées, les professionnels africains des médias ont déclaré avoir obtenu, grâce à leurs articles, un engagement civique, des enquêtes criminelles et des changements dans la législation. Près de la moitié d'entre eux ont déclaré être engagés dans une forme de journalisme de solutions - contre 15 % en Asie - citant le reportage de solutions et le journalisme d'investigation comme des facteurs clés pour obtenir des changements sociaux.

 

« Ce rapport met en lumière une nouvelle génération de professionnels de médias assez créatifs et courageux qui élaborent des solutions aux défis sociaux et économiques de l'Afrique et renforcent les rouages de la démocratie et les questions de gouvernance », a déclaré Abdul Noormohamed, directeur Afrique de Luminate.

 

Le rapport révèle que 57% des rédactions numériques africaines interrogées ont remporté des prix nationaux et 28% des prix internationaux en reconnaissance de leur travail.

Toutefois, elles l'ont fait en dépit d'un harcèlement constant, plus d'un tiers d'entre elles faisant état de cyberattaques sur leurs plateformes d'information.

 

Certains professionnels ont également fait état d'un certain degré d'autocensure, en évitant les histoires qui pourraient donner lieu à des poursuites judiciaires, parce qu'ils n'avaient pas les moyens d'engager des avocats pour se défendre. Les médias du Nigéria et du Ghana ont fait état d'une incidence nettement plus élevée de poursuites et d'attaques en justice que les organisations médiatiques interrogées dans d'autres pays. Pourtant, la plupart des professionnels semblent avoir survécu à l'impact de la pandémie de Covid-19.

 

« S'il existe des différences entre les trois régions, ce qui nous a le plus frappés en examinant les données, ce sont les similitudes qui sont apparues entre ces organismes de presse qui s'efforcent de couvrir leurs communautés et de construire des modèles économiques durables », a déclaré Janine Warner, cofondatrice de SembraMedia.

 

Certains de ces médias étaient des sites d'information bien établis, comme le Daily Maverick en Afrique du Sud, mais beaucoup étaient beaucoup plus petits, 60% des médias interrogés dans le monde ayant des revenus inférieurs à 50 000 dollars américains.

 

Dans l'ensemble, les médias numériques africains ont déclaré des niveaux de revenus publicitaires plus élevés que les médias numériques d'Amérique latine et d'Asie du Sud-Est, la publicité contribuant à environ 29% des revenus des médias africains en 2019, pour tomber à 26% en 2020. Il a également été constaté que les médias numériques de premier plan du continent gagnaient davantage pour des audiences plus faibles - évaluées en termes de pages vues - que les médias équivalents d'Amérique latine et d'Asie du Sud-Est.

 

Toutefois, certains professionnels africains sont ceux dont les données financières sont les plus limitées, la moitié d'entre eux étant incapables d'identifier leurs revenus totaux ou leurs sources de revenus. Ceux qui ont partagé des détails financiers bénéficiaient également d'une proportion de subventions plus faible que les médias numériques ailleurs, soit 16% des revenus en 2019. Cependant, pendant la pandémie de Covid-19, les subventions aux médias africains ont augmenté, pour représenter plus de 19% des revenus en 2020.

Stephen King de Luminate a déclaré : « Ce rapport démontre le rôle vital que jouent les subventions pour soutenir les organisations de médias numériques dans ce moment charnière de changement. Il ne s'agit pas d'un financement sans fin - il s'agit d'aider une nouvelle génération dynamique de professionnels des médias à faire évoluer leurs modèles économiques afin qu'ils puissent construire des voies vers la durabilité tout en continuant à offrir un service de journalisme important dans l'intérêt du public ».

 

Les chercheurs ont également examiné la structure du personnel des médias et ont constaté que ceux qui employaient un membre du personnel pour générer des revenus gagnaient six à neuf fois plus de revenus en 2019 que ceux qui ne le faisaient pas. De même, les médias ayant un responsable dédié à la technologie ou à l'innovation ont déclaré des revenus trois fois plus élevés.

Toutefois, dans le numérique, les femmes sont moins nombreuses en Afrique (13%) que dans les autres régions, et 32% des fondateurs des entreprises étudiées dans le monde sont des femmes. Mais cette proportion représentait tout de même un rôle bien plus important pour les femmes dans la détention des médias numériques par rapport aux médias traditionnels, où la détention par des femmes ne dépasse pas un pour cent. (Source  SembraMedia & Luminate).

 

FIN/INFOSPLUSGABON/PUI/GABON2021

 

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