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RDC : Entre bombe écologique et chance pour le climat : l’heure du choix pour les forêts

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Par Cheikh Bamba Ndao

LIBREVILLE, 25 octobre (Infosplusgabon) - L’humanité  est en face d’un danger écologique imminent: L’heure du choix pour le gouvernement concernant la levée du moratoire sur les nouveaux titres d’exploitation forestière en RDC.  Face à la convoitise d’intérêts nationaux et étrangers pour l’exploitation sauvage et sans discernement des ressources de la RDC, notamment celles forestières, peut-on reprocher au citoyen de s’ériger en bouclier de la…République ? Savez-vous que sur un total de 57 concessions forestières en RDC, au moins 29, couvrant environ 5 millions d’hectares, sont illégales et chevauchent approximativement 650.000 hectares de forêts marécageuses de tourbe qui renferment du bois dur ?

 

Qui mieux que la République pour répondre à cet appel pressant des populations ? « En tant que peuples autochtones, les tourbières font partie de notre héritage culturel et leur découverte représente un immense espoir pour les générations futures » nous rappelle l’équipe des chercheurs en forêt tropicale venant de l’Angleterre et de la République Démocratique du Congo composée du professeur Simon Lewis et du docteur Greta Dargie, tous deux de l’Université de Leeds au Royaume-Uni.

 

Le terme « moratoire » en RDC se conjugue avec la préservation des forêts. En effet, le décret n° 05/116 du 24 octobre 2005 fixant les modalités de conversion des anciens titres forestiers en contrats de concession forestière et portant extension du moratoire en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière, est l’ultime chance pour sauver ce qui reste des forêts de la RDC.

 

En effet, les pressions sont fortes et ont d’ailleurs amené à la mise en place d’un plan visant à lever un moratoire de près de 20 ans sur les nouveaux titres d’exploitation forestière en RDC, annoncé par la Vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaiba. Soulevant un fort tollé en RDC et dans le monde.

 

Un milliard de Dollars US pour la levée du moratoire contre la préservation de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après le Brésil. 40 millions d’habitants, un réservoir de carbone et une réserve de biodiversité d’importance mondiale, sont aussi à mettre dans la balance. Tels sont les termes des enjeux de ce qui peut être une « bombe écologique à retardement » ou une véritable « chance » pour l’humanité !

 

 

Les tourbières: des puits inépuisables de carbone menacés

Si ce puits de carbone venait à être exploité à des fins industrielles et autres, ce stock pourrait entraîner une hausse de la température de l’ordre de 3 à 4°C, à l’échelle de la planète.

 

Droit au développement ou sauvegarde des écosystèmes, tel est le dilemme auquel est confronté le gouvernement du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. D’où toute l’importance de la prochaine Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP 26) à Glasgow, du 1er au 12 novembre 2021.

 

Crédibilité sera le maître mot de cette rencontre, où politiques et organisations internationales devront s’engager, concrètement et durablement, car de la gestion du moratoire en RDC, dépendra la vie de 40 millions de personnes mais aussi, la sécurité et le devenir climatiques de toute la planète. Faisons le bon choix !

 

 

Préserver la biodiversité en RDC à travers une politique d’approche intégrée de gestion des forêts

 

Si, aujourd’hui, des milliers de touristes visitent le Rwanda, l’Ouganda et la République démocratique du Congo pour pouvoir admirer les gorilles, ils le doivent en partie à Diane Fossey, une scientifique dont le nom se confond avec celui de la lutte contre l’extinction de ces primates.  Ces gorilles font partie de manière plus globale à la biodiversité – diversité des espèces vivantes (micro-organismes, végétaux, animaux) présentés dans un milieu, dont les dégâts sont parfois difficiles à recenser, tant le champ est vaste.

 

Par exemple, la RDC recèle, en termes de biodiversité faunique, 352 espèces de reptiles, 168 espèces de batraciens ; 1086 espèces d’oiseaux ; 421 espèces de mammifères, 1596 espèces d’invertébrés aquatiques dont 1423 d’eau douce et 183 marines ; 544 espèces d’invertébrés terrestres et 1606 espèces de vertébrés aquatiques.

 

Sans compter les forêts qui s’étalent sur 138 millions d’hectares, représentant 47% des forêts d’Afrique et 6% de la surface forestière tropicale du monde.

 

Greenpeace en avant garde pour la protection des droits humains des peuples autochtones et la préservation de l’environnement contre le réchauffement climatique.

 

Greenpeace fait partie des quelque 40 ONG internationales et congolaises qui ont saisi d’un courrier, les ministres du développement, de l’environnement et des affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Corée du Sud, et du Royaume-Uni, ainsi que la Commission européenne.

 

Le but de la manœuvre ? Conditionner le financement futur de la protection des forêts en RDC au renouvellement du moratoire en vigueur depuis 2002.

 

A quelques encablures du rendez-vous crucial de la COP 26, à Glasgow en Ecosse, Greenpeace et ses pairs entendent peser de tout leur poids.Et pour cause. « L’exploitation forestière industrielle met les peuples autochtones et les communautés locales en danger de déplacement et des pans de la biodiversité sont menacés de manière existentielle. Si les gouvernements donateurs accordent un soutien inconditionnel à l’exploitation forestière, cela mettra la forêt en danger à une échelle apocalyptique. Cela enlèverait les derniers lambeaux de crédibilité à la COP26 », a déclaré Irène Wabiwa, cheffe de projet international pour la forêt du bassin du Congo à Greenpeace Afrique.

 

 

Le respect des droits humains des peuples autochtones

 

Le véritable enjeu des forêts en RDC ne serait-il pas plutôt de travailler à limiter les dégradations que pourraient causer les populations locales, en les appelant à respecter leur environnement et en favorisant des « pratiques économiquement durables et responsables ».

 

Tørris Jæger, secrétaire général de Rainforest Foundation Norway (RFN), ne dit pas autre chose: « Le développement durable pour les générations présentes et futures en RDC dépend directement de la protection des forêts tropicales intactes du pays. Sécuriser les terres des peuples autochtones – une priorité pour le président Tshisekedi –  et une augmentation substantielle du soutien à la gestion communautaire des forêts devraient être des priorités stratégiques pour la RDC, y compris dans son partenariat avec l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale. »

 

 

FIN/ INFOSPLUSGABON/UIY/GABON2021

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