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25 Janvier 2021
Gabon-Divers-Pollution aux hydrocarbures
LIBREVILLE, 25 janvier (Infosplusgabon) – En l’absence d’une législation sévère, certaines compagnies pétrolières polluent les eaux gabonaises sans impunité. Une Organisation non gouvernementale (ONG), H2O Gabon, dénonce ces pratiques et a été la première à donner l’alerte. Nous étions en 2012, à la suite d’une pollution aux hydrocarbures dans la zone du Fernand -Vaz, un des plus beaux sites naturels du Gabon.
Sous la pression d’une agence de presse française, la société Perenco avait finalement confirmé notre alerte, mais en la situant sur le champ offshore de Tchatamba. Et ce faisant, en rajoutant un peu de brouillard à une situation déjà confuse.
Pour mettre fin à l’opacité dans ce domaine très sensible, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a obtenu le soutien des villageois du département d’Etimboué, pour les représenter et faire respecter leurs droits. Le ROLBG a mené une mission d’enquête sur le terrain en octobre 2020. Cette mission s’est finalisée par la rédaction d’un rapport d’activités, et finalement par le dépôt d’une plainte contre la société Perenco Gabon SA, qui exploite ses sites depuis de nombreuses années. Ces sites de production avaient d’ailleurs été rachetés en majorité par Perenco Gabon SA à Total Gabon SA, pour qui ces champs n’assuraient plus la rentabilité attendue.
Cette plainte porte notamment sur des incidents de pollution, de destruction d’écosystèmes et de nuisance dans les villages proche de ces sites. Elle comporte plusieurs volets : pénal et civil.
« C’est une grande première au Gabon, et nous félicitons le ROLBG et l’ensemble de ses soutiens pour le courage et leur pugnacité. Ils pourront sans doute bénéficier des évolutions légales en cours au niveau international sur le délit d’écocide (en attendant que les législations fassent évoluer le délit vers le crime d’écocide).
Nous avons répondu à l’appel du ROLBG pour une collaboration technique et scientifique. Il s’agissait d’évaluer l’ampleur de la pollution (visible et invisible) des zones polluées aux hydrocarbures dans la zone d’Etimboué. A cet effet et en urgence, nous avons bâti une méthodologie et défini des budgets (personnel et équipements d’analyse) pour la réalisation de cette mission en 90 jours, délai imparti. Cette mission concerne spécifiquement les 7 sites cités par le ROLBG dans son rapport, qui est contredit par la communication gouvernementale.
Devant l’opacité ambiante entretenue, notre avis scientifique repose sur le fait qu’il faudrait, en réalité, effectuer une campagne de sondages sur la totalité des zones ci-après, dans le but de définir des priorités.
- les trois lagunes interconnectées (Nkomi, Fernan Vàz, Ondombo/Essogué),
- la lagune au Nord à l’Est de Ntchango,
- le trait côtier immédiat jusqu’à Olendé en face de l’Inguessi,
- les embouchures de rivières,
- le trait côtier qui remonte au Nord jusqu’à Port-Gentil.
Une telle mission de sondages/analyses à grande échelle est destinée à construire une cartographie précise des lieux et des niveaux de pollution rencontrés. Ce type de mission n’a jamais été mené au Gabon, à cette échelle. C’est la phase essentielle pour une dépollution, puis une restauration des écosystèmes.
Le ROLBG dispose de compétences techniques et scientifiques pour les phases d’évaluation, restauration et le suivi des écosystèmes, avec des produits et techniques non polluants pour l’Environnement.
L’article est à parcourir sur le blog de H2O Gabon via le lien : https://h2ogabon.blogspot.com/search?q=perenco,
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Perenco sur notre site H2oGabon
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