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Stephanie Wiliams interpelle les participants au LPDF sur l'urgence d'avancer face aux dangers qui les guettent

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Tripoli, Libye, 3 décembre (Infosplusgabon) - La Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général des Nations Unies, Stephanie Williams, a interpellé les participants au Forum du dialogue politique libyen (LPDF) sur la nécessité de progresser sur les discussions sur le choix des mécanismes de sélection des dirigeants de l'autorité exécutive, en raison de l'urgence de la situation et des dangers représenté par la situation économique et sociale et la présence des forces étrangères.

 

Dans un discours à la troisième réunion virtuelle du deuxième tour du Forum de dialogue politique libyen, ce mercredi, Mme Williams a déclaré : " Je sais que nombreux sont ceux qui croient que ce dialogue ne concerne que le partage du pouvoir, mais il s’agit vraiment de partager la responsabilité pour le bien des générations futures. Et je vous demande, lors des discussions d'aujourd'hui, d'aller de l'avant, car, je le dis et je le répète : le temps n'est pas de votre côté".

La cheffe par intérim de la Mission d'Appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a mis en garde contre "l'inaction et l'obstruction qui vous coûteront cher", rappelant qu"il y a maintenant 10 bases militaires dans votre pays - partout dans votre pays - pas dans une région particulière - et ces bases sont aujourd'hui partiellement ou entièrement occupées par des forces étrangères".

 

Elle a ajouté aussi qu'"il y a maintenant 20.000 forces étrangères et/ou mercenaires dans votre pays, et c'est une horrible violation de la souveraineté libyenne. Et vous pourriez voir que ces étrangers sont ici en tant qu'invités, mais maintenant ils occupent votre maison. Il s’agit d’une violation flagrante de l’embargo sur les armes", soulignant que "ce sont eux qui provoquent le flux d’armes vers votre pays, et votre pays n’a pas besoin de plus d’armes. Leur présence en Libye n'est pas dans votre intérêt, mais plutôt en Libye dans leurs intérêts".

 

La responsable onusienne a appelé les Libyens à prendre garde car "il y a maintenant une grave crise concernant la présence étrangère dans votre pays".

 

 

Elle a rappelé ses mises en garde précédentes "contre la détérioration des conditions socio-économiques dans le pays et le fait que nous prévoyons d'ici un mois, exactement en janvier 2021, quelque 1,3 million de Libyens, vos citoyens, qui auront besoin d'une aide humanitaire".

 

"Il y a une forte baisse du pouvoir d'achat du dinar libyen. La crise de liquidité est de retour. Il y a une pénurie de liquidités en circulation", a ajouté M. Williams, signalant qu'"il y a actuellement une terrible crise de l'électricité. Je n'ai pas besoin de vous rappeler à quel point les pannes d'électricité de l'été dernier ont été horribles, en raison de la terrible corruption et de la mauvaise gestion dans tout le pays. Je ne montre personne en particulier du doigt accusateur. C'est une crise qui frappe l'Ouest et l'Est. Vous avez une crise de corruption. Vous avez une crise de mauvaise gestion et maintenant seulement 13 des 27 stations électriques sont opérationnelles".

 

Selon la cheffe de la MANUL, la Libye a besoin "d'un milliard de dollars américains immédiatement pour investir dans les installations de base du réseau électrique afin d'éviter un effondrement complet du réseau électrique de votre pays".

 

Elle signalé que "c'est extrêmement difficile maintenant en raison des divisions dans les institutions, de l'épidémie de corruption et de cette classe de personnes corrompues déterminées à rester au pouvoir".

 

Cette situation s'accompagne de l'escalade de la crise pandémique du Coronavirus, a-t-elle ajouté, signalant qu'il y a maintenant "près de 94.000 cas en Libye. Nous pensons que ces estimations sont faibles et que le nombre réel est plus élevé, mais il y a une terrible pénurie de tests viraux dans le pays".

 

La Représentante par intérim du Secrétaire général de l'ONU en Libye a ajouté qu'"il y a des acteurs étrangers qui agissent en toute impunité. Il y a des acteurs locaux impliqués dans la corruption endémique et l'exploitation des positions pour obtenir des avantages personnels, et il y a une mauvaise gestion dans l'État, tandis que l'impunité et les problèmes de droits de l'homme augmentent quotidiennement, à mesure que nous recevons des rapports d'enlèvements, de détentions arbitraires et d'assassinats par des formations armées dans tout le pays".

 

La responsable onusienne a souligné qu'au moment où "il y a beaucoup de tourisme politique à destination de différents pays et capitales, la population générale des Libyens souffre en l'absence de signes d'amélioration de leurs conditions".

 

Elle a réitéré que tout le monde est unanime à reconnaître que "la meilleure façon d’avancer passe par ce dialogue politique. Car ce dialogue est un lieu de rencontre large et complet pour la prise de décision et les gens comptent sur vous. Nous avons parcouru un long chemin en Tunisie, où nous avons fixé une date pour les élections. Il est impératif que toutes les institutions chargées de la conduite des élections soient tenues pour responsables".

 

Mme Williams a rappelé, toutefois l'existence d'une crise de gouvernance, ajoutant que "la meilleure façon de faire face à la crise de gouvernance est d'unifier vos institutions, d'unifier votre banque centrale, qui doit tenir un conseil d'administration pour faire face immédiatement à la crise des taux de change".

 

FIN/ INFOSPLUSGABON/NKL/GABON2020

 

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