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La rencontre de parlementaires libyens au Maroc et les accusations entre la Banque centrale et la Compagnie de pétrole à la Une des journaux

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Tripoli, Libye, 30 novembre (Infosplusgabon) - Les journaux libyens ont traité cette semaine, de la guerre des communiqués entre la Banque centrale de Libye (BCL) et la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) sur les statistiques relatives aux revenus pétroliers au point d'évoluer vers des accusations réciproques, au grand dam des Libyens qui observent perplexes un nouvel épisode de l'absence des institutions étatiques en raison de l'insécurité qui règne encore dans le pays.

 

La presse s'est intéressée aussi à la rencontre entre parlementaires libyens à Tanger, au Maroc, pour la première fois en grand nombre, en vue d'unifier cette institution législative qui s'est scindée en deux à cause des divergences entre députés qui paralysent son action.

 

Les journaux se sont fait l'écho d'un rapport du Pentagone américain sur la présence des combattants étrangers dans le conflit libyen, ainsi que les restes de l'organisation de l'Etat islamique (Daech) dans ce pays d'Afrique du Nord.

 

Le journal Al-Wassat a écrit que la guerre des "statistiques" entre la Banque centrale de Libye et la Compagnie nationale libyenne de pétrole a fait rage et a atteint un niveau sans précédent en l'absence d'institutions étatiques clairement concernées, ce qui met en danger et menace le sort des revenus pétroliers, la source de revenus la plus importante pour le budget de l'État libyen.

 

Dans son questionnement, le journal s'est demandé "comment le différend a-t-il commencé ? ... et pourquoi maintenant ? ... et que vise-t-il? ... et où va-t-il? ... Quels sont les messages que chaque partie veut envoyer dans le pays ou à l'étranger ? Plus important encore, quand s'arrêtera-t-elle et s'installera-t-elle avant qu'elle n'atteigne un destin mystérieux et ne conduise à des situations dangereuses qui menacent le sort de la principale source de subsistance des Libyens, à un moment où ils souffrent d'une grave crise de liquidités ?"

 

Le journal Al-Wassat esquisse une réponse en soulignant que ces questions ont effrayé les Libyens alors qu'ils assistaient, pour la première fois, à une polémique acharnée entre les deux institutions les plus importantes de l'État libyen, la Compagnie pétrolière et la Banque centrale. Une situation qui a mis l'opinion publique libyenne dans la confusion au sujet de ces données et de ce que chaque partie propose concernant la réalité et les moyens de dépenser ces revenus pétroliers, a signalé journal.

 

Ce sont également des questions légitimes qui attendent des réponses claires et transparentes de la part des organes de réglementation et souverains compétents, tant que l'étape d'audit international a été retardée et peut être plus longue que prévue, a précisé le journal.

 

Le journal Al-Wassat a rappelé que depuis le 19 novembre, un différend a éclaté entre la Compagnie pétrolière et la Banque centrale, lorsqu'elles ont échangé des accusations sur l'exactitude des données et des chiffres annoncés sur les revenus pétroliers; et même des accusations ont évolué pour évoquer le manque de transparence sur le mécanisme et les méthodes de dépenser ces revenus pétroliers.

 

La Compagnie pétrolière a répondu, citée par le journal, qu'elle conservera ses revenus pétroliers dans ses comptes à la Banque étrangère libyenne, et ne les transférera plus sur le compte de la Banque centrale, "tant que celle-ci n'adopte pas une transparence claire devant le peuple libyen sur le mécanisme de décaissement des revenus pétroliers au cours des années précédentes, et sur ceux qui ont bénéficié de ces revenus en devises étrangères, ayant dépassé, au total, 186 milliards de dollars ces dernières années".

 

Pour le journal, la guerre des données ne s'est pas arrêtée à ce stade puisque le gouverneur de la Banque centrale, Seddik al-Kabir, a répliqué en accusant dans une lettre adressée au directeur de la Compagnie pétrolière, Mustapha Sanalla, de violer la législation en vigueur et de n'avoir pas fourni 3,2 milliards de dollars de revenus pétroliers au Trésor public.

 

M. Al-Kabir a déclaré, cité par le journal, que le volume des revenus pétroliers fourni à la Banque centrale du mois d’octobre à la mi-novembre s’élevait à seulement 15 millions de dollars, malgré l’annonce de la Compagnie que la production a atteint en moyenne 1,2 million de barils par jour, expliquant que les travaux d’audit ont montré que "la Compagnie n’a pas fourni depuis des années une partie des revenus pétroliers".

 

Le journal conclut que quelles que soient les raisons de ce désaccord, politiques ou techniques, la réalité est que les messages véhiculés par ces données nécessitent l'intervention des organes de contrôle et de direction qui placent l'application du droit au-dessus de toutes les considérations, et interpelle également les acteurs libyens du processus politique et économique à trouver les mécanismes appropriés pour résoudre ce débat, y compris assurer la transparence et l'équité dans la dépense de ces revenus au profit de tous les Libyens.

 

Le journal Afrigatenews a, pour sa part, rendu compte des réunions des parlementaires libyens à Tanger, au Maroc, rapportant que le membre du Parlement, Saleh Afhima, a affirmé que la Commission de la communication du Parlement a confirmé la volonté de la ville de Ghadamès d'accueillir la session parlementaire plénière si les députés retournaient en Libye.

 

M. Afhima, qui participait à Tanger, au Maroc, a déclaré, selon Afrigatenews, que les députés avaient discuté de la Déclaration finale, ajoutant : "On peut dire que nous sommes devenus très proches d'un consensus sur ce qui y était énoncé, sauf qu'il y a certains paragraphes auxquels  des députés ont demandé d'ajouter un amendement ou de changer certains termes ou de les ajuster, mais en général le consensus est très large et il n'y a pas de désaccord sur l'objectif principal de l'unification de l'institution législative comme prélude à la fin de la division politique et à l'unification de toutes les institutions".

 

Le journal a signalé que M. Afhima a ajouté que les députés poursuivront leurs consultations afin de finaliser la déclaration, dont la publication a été reportée à samedi.

 

Le député, Saleh Afhima, a confirmé, selon le journal, que les membres de la Commission (13 + 13), qui comprend des députés de la Chambre des représentants (Parlement) et des membres du Haut conseil d'État se réuniront demain, dimanche, et après-demain, lundi, après quoi le Parlement, en présence de tous ses membres, se retrouvera à Ghadamès pour approuver ce qui a été convenu.

 

Afrigatenews a indiqué que M. Afhemeh a ajouté qu'une déclaration finale sera annoncée qui comprend ce dont les membres du Parlement ont convenu lors de leurs réunions consultatives à Tanger.

 

Pour sa part, le journal Al-Wassat a publié des extraits d'un rapport du Département américain de la Défense (Pentagone) dans lequel il a exprimé des inquiétudes concernant le nombre croissant de combattants étrangers en Libye dans les combats entre les forces du gouvernement d'union nationale et celles de Haftar.

 

Citant le Commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM), le journal a indiqué qu'il a estimé qu'il y a au moins 10.000 combattants étrangers participant au conflit libyen jusqu'à la fin du mois de septembre, selon un rapport présenté par l'inspecteur général par intérim du Pentagone, Sean O'Donnell, couvrant ses opérations au cours du troisième trimestre 2020.

 

Le rapport de l'inspecteur général pour le Pentagone pour le troisième trimestre de 2020, précise, selon le journal, que ce nombre comprend environ deux mille mercenaires russes qui, selon des responsables du renseignement américain, semblent au moins partiellement financés par les Émirats arabes unis, 5 mille combattants envoyés par la Turquie récemment, et environ 3.000 personnes ont afflué du Soudan pour soutenir les forces de Haftar.

 

FIN/ INFOSPLUSGABON/AGF/GABON2020

 

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