Bannière

[ Inscrivez-vous ]

Newsletter, Alertes

Tunis accueille le premier Forum de dialogue direct inter-libyen

Imprimer PDF

Tunis, Tunisie, 13  novembre (Infosplusgabon) - La Tunisie abrite lundi le premier Forum du dialogue politique direct inter-libyen qui se tient sous l’égide des Nations unies, avec la participation de plus de 75 personnalités représentant les différentes composantes de la société libyenne.

 

Selon la Mission des Nations unies d’appui à la Libye (UNSMIL), le but essentiel de cette rencontre qui se situe dans le cadre des recommandations issues de la conférence internationale sur la Libye qui a eu lieu en janvier 2020 à Berlin, est de tracer une feuille de route qui conduit à des élections générales “dans les plus proches délais”.

 

La finalité du processus politique engagé depuis est de mettre fin au conflit armé en Libye qui oppose des factions rivales soutenues par des puissances étrangères ayant des visées sur les énormes ressources pétrolières dont regorge ce pays d’Afrique du Nord.

 

Les préparatifs du forum de Tunis ont été au centre d’une entrevue le 12 octobre dernier entre la cheffe par intérim de l’UNSMIL, Stephanie Williams, et le président tunisien Kaïs Saied qui l’a assurée de la disposition de son pays à mettre toutes ses possibilités matérielles et humaines nécessaires pour contribuer au succès de cette importante échéance.

 

“Tout se déroule dans les meilleures conditions. Nous avons pris toutes dispositions nécessaires au niveau de l’organisation, de la logistique et sécuritaire, ainsi qu’au plan sanitaire s’agissant des mesures préventives dictées par la pandémie du Covid-19”, a déclaré un responsable de la présidence tunisienne.

 

Walid Hajjem qui est le conseiller diplomatique du président Saied a déclaré que les autorités tunisiennes avaient accordé “toutes les facilités requises pour l’accueil des participants dont le nombre avoisine les 80 personnes”.

 

Il a salué “l’importante décision” prise par la mission onusienne de faire participer à la réunion de Tunis un grand nombre de jeunes et de femmes pour la première fois par rapport aux précédents rounds de pourparlers inter-libyens.

 

“Cette initiative élargit le cadre des consultations et donne un nouvel espoir aux Libyens pour façonner leur avenir”, s’est-il félicité.

 

Selon lui, la Tunisie s’interdit en revanche toute interférence dans les discussions de fond inter-libyennes.

 

“Notre position est claire : la solution de la crise libyenne ne peut être qu’inclusive, entre les Libyens eux-mêmes. Toute ingérence qu’elle provienne de la Tunisie ou de tout autre pays ne peut que compliquer la situation”, a-t-il soutenu.

 

Il a néanmoins noté que la Tunisie, pays voisin de la Libye et qui a été particulièrement affectée par le conflit dans ce pays, avait sa propre approche du dossier.

 

“Nous en avons parlé avec nos frères libyens et avec la mission onusienne, mais ce ne sont que des idées et des suggestions qui pourraient aider au règlement de la crise, mais in fine la décision revient aux Libyens eux-mêmes qui connaissent bien leurs problèmes. La balle est dans leur camp”, a-t-il encore dit.

 

Tout en se disant “optimiste” quant aux résultats auxquels débouchera la rencontre de Tunis, le diplomate tunisien déclare ne pas s’attendre à "un changement à 180 degrés, comme par une baguette magique, des positions des parties prenantes”.

 

Il prévoit plutôt “une évolution progressive vers l’adoption d’une feuille de route claire qui définit les priorités des Libyens et les étapes à venir en vue de l’aménagement de la Constitution et de la loi électorale et de la mise en place des institutions futures”.

 

Par le passé, la Libye était le premier partenaire commercial de la Tunisie au plan arabe et africain, et le deuxième au niveau mondial après la France.

 

En raison du chaos sécuritaire qui a suivi la chute de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les échanges entre les deux pays qui dépassaient en volume trois milliards de dinars (environ un milliard de dollars américains), ont chuté lourdement.

 

“La sécurité et la stabilité de la Tunisie et de la Libye qui partagent une frontière de plus de 400 kilomètres, sont étroitement liées”, a renchéri le responsable tunisien qui espère que le règlement du conflit libyen remettra les pendules à l’heure.

 

Selon l’UNSMIL, les participants au forum de Tunis qui se sont engagés à ne briguer aucun poste de responsabilité pendant la période transitoire, sont appelés à s’entendre sur une autorité exécutive unifiée qui conduise le pays en attendant les élections

 

“Nous sommes devant une occasion unique qu’il importe de ne pas perdre, mais plutôt d’en tirer profit pour réaliser les aspirations du peuple libyen à vivre en paix, en sécurité et dans la prospérité et la stabilité et à bénéficier des biens de leur pays”, déclarait Stephanie Williams à l’ouverture du forum de dialogue organisé le 26 octobre dernier par visioconférence.

Elle faisait allusion à l’accord de cessez-le-feu permanent signé le 23 octobre à Genève par les parties libyennes en conflit qui, pour l’UNSMIL, “représente un tournant important vers la paix et la stabilité en Libye”.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/BMK/GABON2020

 

© Copyright  Infosplusgabon

Newsflash