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04 Novembre 2020
New-York Nations Unis, 4 novembre (Infosplusgabon) - Le représentant permanent du Mozambique à l'ONU a retiré une déclaration sur la décolonisation en Afrique, déposée devant la 4ème commission des Nations unies, a-t- appris récemment de source bien informée au siège de l'ONU à New York.
La déclaration aurait été élaborée par l'Afrique du sud au nom de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADEC) sur la décolonisation en Afrique qui "contenait un paragraphe portant préjudice à l’intégrité territoriale du Maroc", a ajouté la même source.
La 4ème Commission traite de sujets variés comme les questions relatives à la décolonisation, aux effets des rayonnements ionisants, à l'information, au maintien de la paix, au suivi des missions politiques spéciales, à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), au Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes et à la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l'espace.
La même Commission examine aussi l'action anti-mines tous les deux ans et l'Université pour la paix tous les trois ans, a-t-on précisé.
Dès l’inscription de cette déclaration à l’ordre du jour des travaux de la 4ème Commission, a précisé la même source, plusieurs États membres de la SADC, notamment la RD Congo, les Comores, le Malawi, l’Eswatini et la Zambie, ont exprimé leur refus quant au contenu fallacieux de la déclaration en question. Ils ont également souligné que "les termes de cette déclaration concernant le Sahara ne reflètent nullement leurs positions sur cette question, tout en dénonçant la manière unilatérale avec laquelle la déclaration a été élaborée".
Le diplomate mozambicain, face à la forte opposition des pays membres de la SADC à cette déclaration, a renoncé à faire sa déclaration devant la 4ème Commission.
Ainsi, la SADC s’est retirée de la liste des orateurs enregistrés pour prendre la parole.
Les observateurs estiment que cet incident démontre clairement "la division au sein de la SADC concernant la question du Sahara". Ils affirment, à cet égard, qu'un nombre important de pays de la sous région ne partage pas la position de l’Afrique du Sud à savoir, le Malawi, les Comores, la Zambie, Madagascar, l’Eswatini, la RD Congo, la Tanzanie, les Seychelles et l’Angola.
Depuis l’adoption de la décision 693 de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine en 2018, affirmant l’exclusivité des Nations unies dans le traitement de la question du Sahara et limitant le rôle de l’organisation continentale à un simple accompagnement des efforts de l’ONU dans la résolution de ce conflit, notent les observateurs, l’Afrique du Sud "aurait mobilisé l’ensemble de ses moyens diplomatiques pour donner un nouvel élan aux thèses séparatistes du Polisario", notamment au sein de la SADC et de l’Organisation des Nations unies.
Pretoria aurait, toujours selon les observateurs du conflit au Sahara, orienté ses actions en direction de la SADC, dont elle assure le leadership politique et économique, pour inciter cette Communauté sous régionale à adopter une position commune favorable aux thèses séparatistes du Polisario.
L’objectif de cette démarche est de créer un bloc de soutien africain qui pourrait défendre les intérêts du Polisario lors des forums régionaux et internationaux.
Par ailleurs, plusieurs pays subsahariens ont ouvert des consulats généraux à Dakhla dans la région du Sahara, au sud du Maroc.
Ainsi, la Zambie et l'Eswatini ont rejoint le Burkina Faso, la Guinée Bissau et la Guinée équatoriale qui avaient déjà ouvert leurs représentations diplomatiques dans cette partie du pays où le Maroc et le Polisario revendiquent la souveraineté.
L'ouverture des consulats de la Zambie et l'Éswatini a été marquée par une cérémonie rehaussée par la présence du ministre marocain des Affaires étrangères et son homologue de l'Éswatini ainsi que le secrétaire général du ministère zambien des Affaires étrangères.
Le nombre total des pays africains qui ont ouvert leurs consulats à Dakhala s'élève désormais neuf. Il s'agit du Burkina Faso, de la Guinée Équatoriale, de la Guinée, de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Zambie, de l'Éswatini, de Djibouti et du Libéria.
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