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Le Forum de dialogue politique libyen, le maintien de Fayez Al-Sarraj à son poste et la solidité de l'accord de cessez-le-feu à la Une des journaux
01 Novembre 2020
Tripoli, Libye, 1er novembre (Infosplusgabon) - Les journaux libyens de cette semaine ont accordé une large couverture aux préparatifs du Forum du dialogue politique libyen prévu le 9 novembre en Tunisie, chargé de la mise en place d'une transition dans le pays à travers le choix d'une nouvelle autorité exécutive devant préparer les élections générales.
Les participants ont aussi, selon les journaux, sollicité le maintien du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale, Fayez Al-Sarraj, à son poste jusqu'à la désignation des membres de la nouvelle autorité afin d'éviter le vide politique.
La presse libyenne s'est également intéressée aux doutes émis sur le respect de l'accord du cessez-le-feu signé à Genève sous les auspices des Nations Unies alors qu'une nouvelle rencontre entre membres de la Commission militaire conjointe 5+5 qui doit se tenir sur le sol libyen pour faire le suivi de l'accord de cessez-le-feu et faire part de l'assentiment des dirigeants politiques des deux camps sur les termes convenus.
Sous le titre "Le Forum en Tunisie pourrait maintenir Al-Sarraj pour un mandat supplémentaire", le journal Al-Wassat a écrit qu'une semaine après la signature de l'accord 5 + 5, qui prévoit un cessez-le-feu complet et permanent en Libye, l'accord a commencé à être soumis au premier test face à la vive controverse qui a surgi sur la liste des participants au Forum politique de Tunis, et les compromis mutuels entre les deux parties au conflit sur la violation de la clause de cessez-le-feu de "l'accord militaire" d'une manière qui a poussé la pression internationale et américaine au premier plan pour préserver les institutions gouvernementales de transition actuelles, en attendant la clarté de la vision concernant le "gouvernement d'unité".
Cette situation peut signifier, selon le journal, le report de la démission du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'accord national, Fayez Al-Sarraj, jusqu'à ce que le climat politique le permette.
Le journal a signalé que dans l'harmonie ONU - Américains - Turcs, quelques jours avant la date fixée par M Al-Sarraj pour quitter son poste fin octobre, la Mission onusienne en Libye a exprimé son "espoir qu'Al-Sarraj poursuivra son travail jusqu'à ce que le Forum de dialogue politique libyen décide de désigner une nouvelle autorité exécutive" alors que l'ambassadeur américain en Libye, Richard Norland, l'a appelé à rester un peu plus longtemps à son poste.
Il y a de nombreuses lectures derrière l'attachement d'Al-Sarraj entre la volonté américaine de calmer la Turquie d'accepter le processus de dialogue global et d'éviter le vide politique qui pourrait résulter de la démission de Sarraj en l'absence d'alternative, à un moment où Washington voit le scénario de l'échec de parvenir à des accords en Tunisie, le 9 novembre, comme une option malgré les chances croissantes de succès d'un règlement politique en Libye après la signature de l'accord de cessez-le-feu, a ajouté Al-Wassat.
Il a ajouté qu'alors que Washington continue de faire pression sur les deux parties, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle américaine de la semaine prochaine.
Le journal a signalé que depuis le lancement d'une réunion préparatoire libyenne via vidéo conférence sponsorisée par les Nations Unies, le lundi 26 octobre, et l'annonce d'une liste de 75 personnalités libyennes, dont des représentants de la Chambre des représentants (Parlement) et Haut Conseil de l'Etat, diverses composantes et tendances, ainsi que des militants civils et politiques, pour avancer dans le processus politique libyen et préparer le dialogue de Tunis, une série de réactions critiquant la Mission des Nations Unies, pour la manière dont elle a choisi les noms des participants et leurs orientations, est apparue.
Les discussions préparatoires au Forum de Tunis visent, selon le journal, à choisir une autorité exécutive temporaire qui fera l'objet d'un consensus national, pour gérer une phase transitoire au cours de laquelle un référendum sur une nouvelle Constitution et des élections législatives et présidentielle seront organisées en vue du transfert du pouvoir à des institutions constitutionnelles élues.
De nombreuses voix ont exprimé, selon Al-Wassat, leur mécontentement à l'égard de la liste, et la réaction la plus sévère a été celle des membres de la Chambre des représentants qui ont accusé les Nations Unies de vouloir installer "l'islam politique" au pouvoir alors que d'autres ont dénoncé l'existence de soi-disant "personnalités indépendantes", considérées comme affiliées à cette tendance, considérant que cette réunion n'est qu'un "recyclage des mêmes personnes responsables de la crise actuelle".
Afin d’éviter l’effondrement de l’accord de cessez-le-feu, le journal a ajouté que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a révélé la mise en place d’un mécanisme de suivi de sa mise en œuvre, signalant que la Commission 5 + 5 avait recommandé d'envoyer l'accord de cessez-le-feu au Conseil de sécurité dans le but d'adopter une résolution garantissant le respect de ces accords et leur mise en œuvre par l'ensemble des partenaires internes et externes.
M. Guterres a ajouté, cité par le journal, que "cela démontre l'étendue de l'engagement des parties concernées à mettre en œuvre l'accord, tout en s'efforçant d'obtenir le soutien des Nations Unies dans cette mise en œuvre du processus de leadership et d'appropriation libyo-libyen".
Le journal Afrigatenews a, pour sa part, indiqué que la Mission de l'ONU en Libye a annoncé que la Commission militaire mixte 5 + 5 se prépare pour tenir entre le 2 et le 4 novembre, le cinquième cycle de pourparlers, pour la première fois en Libye, plus précisément dans la ville de Ghadamès, Oasis située dans le Sud-Ouest.
Cette série de négociations intervient après la signature de l'accord de cessez-le-feu permanent entre les deux délégations, le 23 octobre à Genève, a rappelé le journal électronique.
Afrigatenews a précisé que la Commission se réunit en présence de la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général des Nations Unies en Libye, Stephanie Williams, précisant que les participants à la réunion discuteront des mécanismes de mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu permanent, y compris la création de sous-comités, ainsi que des mécanismes de suivi et de vérification du cessez-le-feu.
Se livrant à une évaluation du cessez-le-feu, le journal Al-Wassat a rapporté que quelques jours après la signature du cessez-le-feu en Libye, il semble que "le respect de la clause du gel de la mise en œuvre des accords militaires pour la formation en Libye signés avec des pays tiers", jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale, est difficile à mettre en œuvre par les parties au conflit, qui se méfient entre elles à l'égard de mise en œuvre de l'accord et de ses dispositions.
Le journal a ajouté que la Mission d'appui des Nations Unies en Libye a parié sur la recherche d'une solution politique par le biais d'un dialogue direct qui se tiendra à Tunis le mois prochain, sur la base de l'accord militaire entre les deux parties au conflit, dont la signature à Genève, a pris par surprise beaucoup d'observateurs.
En raison de l'absence de la confiance entre parties, le journal a indiqué que chaque partie se réserve le droit de geler les accords de sécurité avec ses alliés, affirmant ne pas répéter les scénarios des années passées où chaque accord de paix a été rapidement révoqué, précisant que telles sont les arguments du gouvernement d'union nationale, qui est entré dans une solide alliance défense de la Turquie, considérant que le "Document de Genève" ne comprend pas l'arrêt des accords de coopération militaire et de démarcation des frontières signées entre le gouvernement et la Turquie, en novembre 2019.
Le journal a conclu qu'à la lumière de l'internationalisation dont le conflit libyen a été témoin avec le déclenchement de la guerre de Tripoli en avril 2019, le départ déclaré des "combattants et formateurs" étrangers est crucial, en raison de l'interprétation qu'en fait chaque camp.
FIN/INFOSPLUSGABON/AQS/GABON2020
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