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29 Octobre 2020
New York, États-Unis, 29 octobre (Infosplusgabon) - Il faut prendre davantage de mesures pour protéger les fosses communes, qui fournissent la preuve "d’événements odieux" qui ne doivent jamais être oubliés, a déclaré mercredi une experte indépendante des droits de l'homme auprès des Nations unies dans un appel à la communauté internationale.
Agnès Callamard, rapportrice spéciale des Nations unies sur les exécutions sommaires, a appelé à un soutien accru aux pays et aux communautés où se trouvent ces sites afin de s'assurer qu'ils sont traités avec respect et conformément aux normes des droits de l'homme.
"Les fosses communes sont des preuves essentielles pour la poursuite efficace de la justice formelle", a-t-elle déclaré à l'Assemblée générale des Nations unies en présentant son rapport annuel.
"Elles contiennent les restes de ceux à qui l'on a refusé l'identité dans la mort. Ce sont des espaces de tristesse intime pour les proches. Et ce sont des lieux d'archives publiques - la preuve que des événements odieux ont eu lieu et ne doivent jamais être oubliés".
On trouve des fosses communes dans toutes les régions du monde, a déclaré Mme Callamard, dont le mandat couvre tous les pays.
Selon une déclaration des Nations unies, elles peuvent être le résultat de la répression, d'un conflit ou être liées à une activité criminelle, ou encore être dues à des catastrophes naturelles ou à des pandémies.
Quelle que soit la situation, "elles incarnent toujours des violations des droits de l'homme", a-t-elle déclaré.
"Notre histoire est une histoire humaine marquée par des massacres, dont les responsables ont souvent non seulement été libérés mais aussi célébrés, avec des statues érigées à leur mémoire qui ornent nos tribunaux, nos mairies et nos parcs locaux", a déclaré Mme Callamard.
"Mais il suffit de comparer cela avec la façon dont sont traités tant de lieux de tuerie et de charniers : laissés sans reconnaissance, sans protection, sans préservation et, lorsqu'ils ne sont pas couverts, profanés ou détruits. Cela peut même devenir un crime de les mentionner en public".
Dans son rapport, Mme Callamard souligne la négligence historique et mondiale des charniers, et la nécessité d'un soutien accru aux pays et aux communautés.
Elle souligne également l'absence d'un cadre cohérent en matière de droits de l'homme pour leur traitement.
"Mon rapport propose un cadre des droits de l'homme permettant de renforcer le traitement respectueux et légal des charniers ; une approche dans laquelle la diversité des revendications, des droits et des obligations est reconnue et dans laquelle un juste équilibre peut être trouvé entre ces nombreux intérêts", a-t-elle déclaré.
FIN/ INFOSPLUSGABON/AGF/GABON2020
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