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19 Octobre 2020
Cotonou, Bénin, 19 octobre (Infosplusgabon) - Les gouvernements sont invités à œuvrer à faciliter les transferts de fonds en faveurs de la lutte contre la COVID-19, selon un rapport lancé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’initiative anti pauvreté « ONE campaign ».
« Les gouvernements du monde entier devraient prendre des mesures efficaces pour faciliter et stimuler les transferts de fonds afin de soutenir la lutte contre le COVID-19 et, en fin de compte, construire un monde post-pandémique plus durable », selon ce rapport qui porte sur le thème « Les envois de fonds des migrants dans le contexte de la pandémie de COVID-19 : une ligne de survie économique à préserver ».
Selon un rapport récent du FIDA cité par les experts, « En Afrique, une personne sur cinq envoie ou reçoit des fonds internationaux ».
Depuis 2009, le flux des envois de fonds vers le continent a presque doublé, représentant plus de 5 % du PIB dans 15 pays africains. En 2019, les travailleurs migrants ont envoyé environ 85 milliards de dollars à leurs proches sur le continent.
Mais il n’y a pas que le volume d’argent qui compte. Les envois de fonds permettent aux personnes vivant dans la pauvreté de disposer d’un revenu en espèces. Des millions de personnes vulnérables se servent des transferts de fonds pour couvrir leurs besoins essentiels. En effet, on estime que cet argent est utilisé, aux trois quarts, pour acheter des produits alimentaires ou pour couvrir les dépenses de santé, d’éducation et de logement (DAES, 2019).
Plus important encore, près de la moitié des envois de fonds mondiaux va dans les zones rurales, où vivent les trois quarts des pauvres et des victimes de l’insécurité alimentaire dans le monde. Les ménages pauvres, en particulier ceux qui sont dirigés par des femmes, sont plus susceptibles de consacrer les transferts de fonds à l’achat des biens et des services essentiels.
En Afrique, les envois de fonds devraient diminuer de 21 % pour descendre à 67 milliards de dollars en 2020, réduisant ainsi à néant six années de progrès. Coût des transferts de fonds et des mesures anticycliques
En général, les expéditeurs paient une prime qui est négativement corrélée au montant de l’argent envoyé. Par exemple, le coût mondial médian d’un envoi de 500 dollars est de 5 % ; cependant, le coût de l’envoi de 200 dollars est de 7 % (Banque mondiale, 2020). Curieusement, ce sont les banques qui font payer le plus cher l’envoi de 200 dollars, soit des frais d’environ 11 % de la somme envoyée. En 2017, les expéditeurs ont payé environ 30 milliards de dollars en frais (Money and Banking, 2018). Au niveau mondial, les coûts des transferts de fonds restent relativement élevés par rapport à la cible de 3 % fixée dans l’objectif de développement durable 10. Les frais de transfert vers l’Afrique varient considérablement d’un couloir de transfert à l’autre, et il faudrait redoubler d’efforts à l’échelle mondiale pour réduire les frais de transfert et aider le continent à atténuer l’impact socioéconomique de la pandémie de COVID-19.
Bien qu’elle compte le plus grand nombre de personnes vivant dans la pauvreté, l’Afrique est la région où les frais de réception d’un envoi de fonds sont les plus élevés, avec un coût moyen de 8 % (contre 5 % pour l’Asie du Sud). C’est également le continent où le coût des envois d’argent est le plus élevé, avec près de 14 %, fait-on remarquer.
FIN/INFOSPLUSGABON/TRF/GABON2020
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