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08 Octobre 2020
Genève, Suisse, 8 octobre (Infosplusgabon) - Alors que la COVID-19 a touché tous les pays, la manière dont elle les a atteints est "inégale" et on estime que 10 % de la population mondiale pourrait avoir été infectée par le virus, ont déclaré lundi de hauts fonctionnaires de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
S'adressant à une session spéciale du Conseil exécutif de l'agence, le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que 10 pays représentent 70 % de tous les cas et décès signalés, et que trois pays seulement en représentent la moitié.
« Tous les pays n'ont pas réagi de la même manière, et tous les pays n'ont pas été touchés de la même façon », a-t-il indiqué aux 34 membres de cet organe.
Au niveau mondial, il y a eu plus de 35 millions de cas de COVID-19 à la date de lundi, et plus d'un million de décès.
Le Dr Michael Ryan, directeur des urgences de l'OMS, a indiqué que la pandémie continue d'évoluer, avec une poussée en Asie du Sud-Est, une "trajectoire ascendante" dans l'hémisphère nord et une augmentation des cas et des décès en Europe et en Méditerranée orientale. Par ailleurs, la situation "est actuellement plus positive" en Afrique et dans le Pacifique occidental.
« Nos meilleures estimations actuelles nous indiquent qu'environ 10 % de la population mondiale pourrait avoir été infectée par ce virus. Ce chiffre varie selon les pays ; il varie des zones urbaines aux zones rurales ; il varie entre les différents groupes. Mais cela signifie que la grande majorité du monde reste exposée », a souligné le Dr Ryan.
« Nous savons que la pandémie va continuer à évoluer. Mais nous savons aussi que nous disposons des outils qui permettent de supprimer la transmission et de sauver des vies dès maintenant, et qu'ils sont à notre disposition. L'avenir dépend des choix que nous faisons collectivement sur la manière dont nous utilisons ces outils ; développer, étendre et distribuer d'autres outils".
Mr Tedros a présenté quatre scénarios auxquels les pays sont confrontés pendant la crise.
Certains pays ont pris des mesures rapides et décisives contre la pandémie, évitant ainsi des flambées importantes. Et si certains pays ont subi de grandes flambées, ils ont pu les maîtriser et supprimer le virus.
« Troisièmement, même si certains pays ont réussi à maîtriser le virus, les économies et les sociétés ayant assoupli les restrictions, le nombre de cas a augmenté", a-t-il poursuivi. Et quatrièmement, certains pays sont encore dans la "phase intense de transmission".
Mr Tedros a noté que "chaque situation peut être renversée", en insistant sur l'importance d'une direction forte, de stratégies claires et complètes, d'une communication cohérente, ainsi que de l'engagement de la population.
La saison de la grippe dans l'hémisphère nord approchant à grands pas et les cas de COVID-19 étant en augmentation dans certains pays, le chef de l'OMS a défini trois priorités pour les mois à venir, notamment l'augmentation des fonds pour garantir que tous les individus auront un accès égal à tous les traitements potentiels.
Mr Tedros a exhorté les pays à "exploiter pleinement le potentiel" de l'accélérateur d'accès aux outils COVID-19 (ACT), qui inclut une collaboration mondiale sans précédent pour accélérer la mise au point de vaccins qui seront accessibles à tous ceux qui en ont besoin, où qu'ils se trouvent.
L'accélérateur d'accès aux outils COVID-19 (ACT) a été lancé en avril et a permis d'obtenir environ 3 milliards de dollars US jusqu'à présent. Toutefois, Mr Tedros a indiqué qu'il fallait encore environ 34 milliards de dollars US dont 14 milliards sont nécessaires dès maintenant pour maintenir l'élan.
« L'histoire ne nous jugera pas favorablement si elle enregistre que des billions de dollars ont été versés dans des plans de relance nationaux, mais que la communauté internationale n'a pas pu trouver les fonds nécessaires pour assurer un accès équitable à tous », a-t-il martelé.
En plus de mettre en évidence le manque de financement, Mr Tedros a souligné la nécessité de « continuer à tirer le meilleur parti des outils dont nous disposons" pour lutter contre la pandémie. Ceux-ci vont de la pratique de l'éloignement physique au port de masques, mais aussi la surveillance, l’isolement, les soins de compassion, la recherche des contacts et la quarantaine ».
« Et troisièmement, je ne me lasserai jamais d'appeler à la solidarité », a-t-il affirmé. « Pointer du doigt quelqu’un n'empêchera pas une seule infection. Le fait de blâmer ne sauvera pas une seule vie ».
La réunion avec le Conseil exécutif de l'OMS a permis de discuter des développements concernant la mise en œuvre d'un plan stratégique de préparation et de réponse à la COVID-19, ainsi que des mesures prises pour lancer un examen par un groupe indépendant.
Les 34 membres entendront mardi le Groupe indépendant pour la préparation et l'intervention en cas de pandémie (IPPR) et deux autres organes : le Comité d'examen du Règlement sanitaire international et le Comité consultatif et de surveillance indépendant pour le Programme de l'OMS pour les urgences sanitaires.
Mr Tedros a également lancé une enquête urgente sur les allégations d'exploitation et d'abus sexuels par des personnes qui se sont identifiées comme travaillant pour l'OMS en République démocratique du Congo, lors de la grande épidémie d'Ebola dans l'est du pays qui s'est terminée en juin.
Une liste de candidats pour diriger l'enquête a été établie, et de plus amples détails suivront.
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