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08 Octobre 2020
Genève, Suisse, 8 octobre (Infosplusgabon) - La pandémie mondiale a perturbé les services de santé mentale essentiels dans 93 pc des pays étudiés, soulignant l'impact dévastateur de la COVID-19 et la nécessité urgente d'augmenter le financement en faveur de ces services, a déclaré l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
En annonçant les résultats de son enquête lundi, l'agence onusienne a également indiqué que la pandémie a accru le besoin en services vitaux.
"La COVID-19 a interrompu les services de santé mentale essentiels dans le monde entier juste au moment où ils sont le plus nécessaires", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, tout en appelant les dirigeants mondiaux à "agir rapidement et résolument pour investir davantage dans des programmes de santé mentale vitaux pendant la pandémie et au-delà".
"Une bonne santé mentale est absolument fondamentale pour la santé et le bien-être en général, a-t-il ajouté.
Le deuil, l'isolement, la perte de revenus et la peur déclenchent des problèmes de santé mentale ou exacerbent ceux qui existent déjà.
Selon l'OMS, de nombreuses personnes peuvent être confrontées à des niveaux accrus de consommation d'alcool et de drogues, d'insomnie et d'anxiété.
La COVID-19 elle-même peut entraîner des complications neurologiques et mentales, telles que le délire, l'agitation et les accidents vasculaires cérébraux.
Les personnes souffrant de troubles mentaux, neurologiques ou de toxicomanie préexistante sont également plus vulnérables à l'infection par le CoV-2 du SRAS et peuvent courir un risque plus élevé de conséquences graves et même de décès.
L'enquête, menée entre juin et août 2020 dans 130 pays, a permis d'évaluer l'évolution de la prestation des services de prise en charge des troubles mentaux, neurologiques et de la toxicomanie en raison de la COVID-19, les types de services perturbés et la manière dont les pays s'adaptent.
Elle a montré que même si de nombreux pays (70 pc) ont adopté la télémédecine ou la télé thérapie pour surmonter les perturbations des services ambulatoires, il existe des disparités importantes entre eux.
Plus de 80 pc des pays à revenu élevé ont déclaré avoir déployé de telles mesures pour combler les écarts, contre moins de 50 pc des pays à faible revenu, a souligné l'OMS.
Les résultats ont également montré que les services de conseil et de psychothérapie sont perturbés dans 67 pc des pays, 65 pc ont fait état d'un impact sur les services essentiels de réduction des risques et 45 pc sur le traitement de la dépendance aux opioïdes.
Plus d'un tiers (35 pc) ont signalé des perturbations des interventions d'urgence, y compris celles destinées aux personnes souffrant de crises prolongées, de graves syndromes de sevrage et de délire, qui sont souvent des signes d'une grave maladie sous-jacente. Trois pays sur dix ont également fait état d'une perturbation de l’accès aux médicaments pour les troubles mentaux, neurologiques et dus à la consommation de substances.
Ces résultats ont été publiés avant le grand événement en faveur de la santé mentale organise par l’OMS.
Cet événement mondial de plaidoyer en ligne aura lieu le 10 octobre et soulignera la nécessité d'augmenter les investissements dans la santé mentale dans le sillage de la COVID-19.
Rappelant ses orientations sur le maintien des services essentiels notamment les services de santé mentale lors de la COVID-19, l'OMS a exhorté les pays à allouer des ressources à la santé mentale comme partie intégrante de leurs plans d'intervention et de relance.
Selon les résultats de l'enquête, même si 89 pc des pays ont indiqué que la santé mentale et le soutien psychosocial faisaient partie de leurs plans nationaux d'intervention COVID-19, seuls 17 pc d'entre eux ont déclaré disposer d'un financement supplémentaire complet pour couvrir ces activités.
"Tout cela souligne la nécessité de consacrer davantage de fonds à la santé mentale", a soutenu l'OMS, notant qu'au fur et à mesure que la pandémie se poursuit, les programmes nationaux et internationaux de santé mentale qui ont souffert pendant des années d'un sous-financement chronique seront de plus en plus sollicités.
Avant la pandémie, les pays consacraient moins de 2 pc de leur budget national de santé à la santé mentale et s'efforçaient de répondre aux besoins de leurs populations, a ajouté l'agence onusienne, tout en appelant à l’octroi de davantage de ressources pour le secteur, notamment de la part des partenaires internationaux, car la santé mentale reçoit moins de 1 pc de l'aide internationale consacrée à la santé.
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