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07 Octobre 2020
Abuja, Nigeria, 7 octobre (Infosplusgabon) - Les autorités nigérianes n'ont pas réussi à lutter contre l'impunité dont jouit l'Escouade spéciale de lutte contre le vol (Special Anti-Robbery Squad, SARS), dont la brutalité et la corruption sont de plus en plus flagrantes, malgré les promesses répétées de la réformer et d'enquêter sur les violations commises par ses agents, a déclaré Amnesty International, ce mardi.
L'organisation a noté, dans une déclaration, que le week-end dernier, la police nigériane avait annoncé une nouvelle interdiction des patrouilles de routine du SARS et d'autres escouades tactiques de la police nigériane, la quatrième interdiction de ce type en quatre ans, dans un contexte de colère croissante face au harcèlement et aux abus commis par les agents. Le ministre des Affaires policières a également annoncé une enquête sur les infractions commises par l'unité de police.
Il a souligné qu'en août 2018, le gouvernement avait mis en place une commission d'enquête judiciaire pour enquêter sur les activités du SRAS et faire des recommandations de réforme.
Toutefois, le rapport de la commission n'a toujours pas été rendu public, près de deux ans après que la commission ait soumis ses conclusions au gouvernement.
L'indignation collective actuelle des Nigérians à propos des atrocités commises par le SRAS offre une nouvelle occasion aux autorités nigérianes de mettre fin aux brutalités policières et à toutes les formes de violation des droits de l'homme par la police, indique la déclaration.
Amnesty International a de nouveau exhorté le gouvernement nigérian à saisir cette occasion pour démontrer l'engagement du pays en faveur des droits humains et remplir son obligation de demander des comptes à la police.
L'organisation a demandé au gouvernement d'habiliter les organes de contrôle, notamment la Commission des services de police, le Comité contre la torture et la Commission nationale des droits de l'homme, à enquêter et à engager des poursuites contre les policiers impliqués dans des violations des droits de l'homme.
Amnesty International a déclaré qu'elle enquêtait depuis plus de dix ans sur les actes de torture et les mauvais traitements infligés par les agents de la police.
Le rapport de l'organisation pour 2018, "Nigeria : Time to End Impunity" (Il est temps de mettre fin à l'impunité), l'organisation a décrit en détail comment de jeunes hommes ont été soumis à diverses formes de torture et de mauvais traitements par des agents du SRAS dans le but de leur extorquer des aveux, de les punir pour de présumées infractions pénales ou de leur extorquer de l'argent.
Le rapport indique également que les agents du SRAS ne font guère l'objet d'enquêtes ou de poursuites judiciaires pour leur crime.
Dans les rares cas où des affaires ont été portées à la connaissance du public, les autorités policières ont généralement promis des enquêtes, qui, dans la plupart des cas, n'ont jamais été menées, a déclaré Amnesty International.
FIN/ INFOSPLUSGABON/GGH/GABON2020
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