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Centrafrique : Amnesty exhorte la communauté internationale à protéger les civils
10 Décembre 2013
LIBREVILLE, 10 décembre (Infosplusgabon) - La population civile en Centrafrique éprouve un besoin énorme en protection, a annoncé lundi Amnesty International (AI), dans un communiqué de presse publié à Bangui, quatre jours après la pire flambée de violence dans le pays.
L'organisation a enregistré des dizaines de morts à la morgue principale de la ville et a visité certains des sites où environ 60.000 personnes ont trouvé refuge à Bangui. Des scènes similaires auraient été rapportées à Bossangoa, au nord de la capitale et dans d'autres localités du pays.
''Le nombre élevé de personnes fuyant leurs maisons en quête de refuge sûr atteste de la peur accrue et de la grave insécurité qui règne aux environs de Bangui'', a indiqué Christian Mukosa, expert pour l'Afrique centrale au sein d'Amnesty International, actuellement à Bangui.
Le nombre de personnes en quête de refuge dans ces sites augmente la nuit lorsque davantage de personnes fuient leurs maisons pour trouver des églises et d'autres lieux jugés plus sûrs, vu le risque réel d'attaques dans ces zones.
Même au sein de ces camps, la sécurité est loin d'être garantie. Des personnes déplacées ont rapporté que les forces gouvernementales, connues sous le nom d'ex-Seleka, mènent des attaques sporadiques contre les camps et les localités voisines.
En Centrafrique, les troupes françaises ont pour l'essentiel été bien accueillies par les populations à Bangui, et leur arrivée va, espère-t-on sur place, prévenir un plus gros bain de sang. EIles mènent des patrouilles à travers la ville, dont certaines à pied.
La Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC, en sigle anglais), composée de troupes de maintien de la paix venant de pays africains voisins, joue également un rôle important dans la protection de certains quartiers à Bangui et dans d'autres localités du pays. Toutefois, plusieurs personnes interviewées dans la capitale ne font pas confiance au contingent tchadien à cause de ses sympathies visibles avec les anciennes forces de la Seleka.
Le bilan officiel des morts après la violence qui a secoué la semaine dernière Bangui s'élève actuellement à plus de 400, mais on estime que plus de 1.000 personnes auraient été tuées lors des journées violentes depuis le 5 décembre. Le bilan réel pourrait ne jamais être connu.
D'après de nombreux témoignages, plusieurs corps ont été enterrés près des scènes de crime et n'ont pas été officiellement pris en compte. Amnesty International a visité trois sites d'enterrement le 8 décembre près de Castors, à Bangui.
Amnesty International a, également, reçu des informations relatives à différents types d'armes circulant dans les communautés où les populations éprouvent un besoin urgent de se protéger elles-mêmes. Il s'agit d'armes à feu, de grenades et de machettes entre autres instruments de base.
L'organisation de défense des droits de l'homme a indiqué que l'initiative de désarmement lancée lundi par les troupes françaises est plus que nécessaire pour arrêter la violence entre les groupes armés, mais elle sera difficile à mettre en œuvre.
FIN/INFOSPLUSGABON/LDK/GABON 2013
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