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Retrospective : Controverse autour de la biométrie
01 Janvier 2013
LIBREVILLE, 1er janvier (Infosplusgabon) - L’introduction pour la première fois au Gabon de la biométrie lors des élections locales, a constitué l’un des évènements marquants au Gabon, le Parti démocratique gabonais (PDG-au pouvoir) ayant remporté sans discontinuer toutes les élections présidentielles organisées au Gabon.
Les élections municipales du 14 décembre dernier sont venues atténuer la domination et la représentativité du parti au pouvoir qui a réalisé un score qui le discrédite dans les grandes villes du pays, avec la montée des candidats indépendants, tous venus de l’opposition et sur lesquels il faudra désormais compter.
Introduite pour éliminer les doublons et stopper le transferts des électeurs au péril de leurs vie et moyennant des sommes d’argent, cette technique a pourtant été qualifiée de leurre par la population puisque cela n’a pas empêché de nombreuses manipulations des listes électorales et donc une réelle influence sur le résultat des élections locales.
Les élections locales du 14 décembre ont surtout eu l’avantage de mettre en lumière « qui était qui » dans le champ politique gabonais, et en particulier de démasquer les personnalités politiques qui suivaient la « vague du Parti démocratique gabonais mais qui en réalité n’étaient pas représentatifs dans l’opinion publique malgré les postes qu’ elles occupent dans l’administration, loin de leurs ambitions démesurées ».
La biométrie regroupe un ensemble des techniques informatiques visant à reconnaître automatiquement un individu à partir de ses caractéristiques physiques, biologiques, voire comportementales.
Son introduction et les conditions de son application avaient été controversées car la société Gemalto dont une plainte pour complicité de détournement de fonds publics au Gabon est en cours, aurait livré cette technique pour un montant de plus de 14 milliards de francs CFA.
Mis en cause au Gabon depuis que lui a échu la constitution d’un fichier biométrique dans le pays, Gemalto n’en a pas fini avec les critiques acerbes des Gabonais. Après avoir subi le désaveu simplement verbal de certains hommes politiques nationaux, voilà qu’une plainte pour « complicité de détournement de fonds publics », lui est intenté. Une initiative de la société civile gabonaise.
Depuis le 21 décembre dernier, une pétition contre Gemalto, le leader mondial de la sécurité numérique circule, en version numérique sur internet et à travers la capitale du Gabon dans une version papier.
« Gemalto doit être poursuivie pour complicité de détournement de fonds publics au Gabon. Pour la mise en place d’un système électoral biométrique au Gabon l’entreprise française avait été retenue sans appel d’offre par le ministère de l’intérieur. Dans le cahier de charge, enrôlement, fichier électoral biométrique avec photo et empreintes digitales. Une facture de 12 milliards avait été introduite par cet opérateur alors même que les lois des finances 2012-2013 affichaient un montant faramineux de 40 milliards pour la mise en place de la biométrie.
Près de 580 000 électeurs gabonais avaient été invités à se rendre aux urnes. 2438 bureaux de vote à travers le pays et 579 637 électeurs devaient départager plus de 530 listes de candidats répartis en trois catégories : partis politiques de l'opposition, partis politique de la majorité présidentielle et les candidats indépendants.
Les élections avaient été reportées à deux reprises, puis finalement remportées par le parti au pouvoir.
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