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France : “La réforme de l’État n’est pas prioritaire pour le gouvernement”, affirme Claude Guéant

 LIBREVILLE, 3  décembre (Infosplusgabon) - Selon le site Acteurs Publics, l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant, aujourd’hui avocat, juge la politique de son successeur, Manuel Valls, dénonce le “sectarisme” du gouvernement dans la gestion des hauts fonctionnaires et dresse un bilan à froid de la RGPP qu’il a pilotée depuis l’Élysée. “Le poids de la dépense publique est trop lourd dans ce pays et le nombre de fonctionnaires trop important”, estime-t-il.

Quel regard portez-vous sur l’action de votre successeur place Beauvau ?

Sur la sécurité, j’ai peu à redire sur le discours ferme et volontariste de Manuel Valls, qui correspond à l’attente des Français. Mais les résultats se dégradent à cause de la politique mise en œuvre globalement par la majorité. J’en déduis que le ministre de l’Intérieur ne partage pas son discours de fermeté avec le reste du gouvernement, notamment la garde des Sceaux.

 N’est-il pas paradoxal que ce soit la gauche, accusée de laxisme par la droite, qui recrée des postes dans la police et la gendarmerie ?

Dans la perspective du budget 2013, j’avais dis qu’à mon sens, nous étions arrivés à la limite basse et qu’il fallait arrêter les suppressions de postes de policiers et de gendarmes. Je tiens aussi à préciser que jamais, en dépit des réductions d’effectifs, le potentiel opérationnel des forces de sécurité n’a été affecté, grâce à une réorganisation des services sur le terrain. Cela dit, la décision du gouvernement d’augmenter les effectifs correspond au réflexe de la gauche de voir dans la création de postes de fonctionnaires la solution à tout…

 Les changements de têtes opérés tant dans la police que dans la préfectorale vous paraissent-ils conformes à ce qui se fait habituellement en cas d’alternance ?

Le pouvoir en place a le droit de changer les responsables administratifs. Mais il n’a pas le droit de dire qu’il va faire partir des gens pour incompétence alors qu’ils sont extrêmement compétents et qu’ils ont obtenu des résultats. Le gouvernement s’est laissé aller à de tels commentaires concernant la hiérarchie policière. Il y a aussi eu des fonctionnaires à qui on a dit : “Vous êtes bon, mais vous avez travaillé avec Sarkozy, donc il faut partir”. À Marseille, par exemple, j’avais affecté Alain Gardère comme préfet délégué à la sécurité. Il a obtenu un reflux de la délinquance et on l’a remplacé parce qu’il était un ancien collaborateur de Claude Guéant. C’est du sectarisme ! Et je dois dire aussi que dans certains cas, des préfets ont été remplacés par des gens moins compétents. C’est dommage.

 Faut-il réformer la carte des sous-préfectures ?

C’est un sujet délicat car nos territoires sont très attachés aux sous-préfectures. Il faut plutôt réinventer leurs missions. Cela suppose, outre l’affirmation d’un rôle nouveau en matière d’emploi, par exemple, comme c’est le cas depuis la crise, d’engager une vaste action de formation en direction des personnels. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’un agent qui a fait des cartes grises durant des années va devenir un spécialiste des politiques de l’emploi.

 Avec le recul, comprenez-vous les critiques formulées contre la Révision générale des politiques publiques (RGPP), notamment dans le rapport d’audit remis au gouvernement en septembre dernier ?

La RGPP avait un double objectif : faire des économies en améliorant le service rendu. Pour l’essentiel, le contrat a été rempli. Et quand le Premier ministre affirme que la RGPP consistait à supprimer des postes à l’aveugle, c’est faux et scandaleux de dire cela. Les emplois n’étaient supprimés qu’après étude et jamais les suppressions de postes n’ont été appliquées de manière uniforme.

 Plus que le fond, c’est la méthode RGPP qui a été épinglée…

Je crois que la méthode a été bonne et très largement partagée par le personnel. Des mesures catégorielles ont été appliquées. La philosophie était d’avoir moins de fonctionnaires, mieux payés. Je n’ai qu’un regret, nous n’avons pas bien accompagné la réforme de l’administration territoriale de l’État (Réate). Cette réforme très complexe a été difficile à décider. Jean-Paul Faugère [ex-directeur de cabinet de François Fillon à Matignon, ndlr] et moi, qui sommes pourtant deux préfets, donc en principe des experts, étions très embarrassés par les choix à faire dans les regroupements de directions. Plutôt que de se reposer sur les chefs de service, peut-être aurions-nous dû faire appel à des cabinets de conseil pour accompagner les personnels. (Sources  Acteurs publics)

 FIN/INFOSPLUSGABON/BNO/GABON 2012

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