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Le PDG face aux Indépendants de l’opposition à Bitam
04 Décembre 2013
Gabon-Politique-Elections localesdu 14 décembre 2013
Par Bastien Kombila
LIBREVILLE, 4 décembre (Infosplusgabon) - Les candidats du Parti démocratique gabonais (PDG-au pouvoir) seront à Bitam (Nord du pays) face à des indépendants de l’ex-Union Nationale (parti dissous). A quelques heures du coup d'envoi de la campagne électorale, les pédégistes et la liste indépendante conduite par des proches d'André Mba Obame (AMO) s'affrontent déjà sur les bords du Ntem.
Premier point d'achoppement, la messe d'action de grâce que les amis d’AMO ont décidé d’organiser pour lancer officiellement leur campagne. Après la prise de contact avec le curé de la paroisse de Bitam, la messe a été programmée pour le 4 décembre à 15 heures. Petit problème, le PDG choisit opportunément la même heure et la même église pour célébrer un culte identique.
Informés, les adversaires de René Ndemezo'Obiang – tête de liste du PDG – choisissent de tenir leur messe à 10 heures. Mais quand la radio locale annonce ce changement d'horaire, Pastor Ngoua Nneme, le directeur de campagne de la liste PDG repart à l'assaut en proposant, une fois encore, un office commun avec les Indépendants de l’Union Nationale.
Explication d'un responsable de ce parti politique dissout : « les hommes de René Ndemezo savent qu’ils ne peuvent plus réunir une centaine de personnes aujourd'hui, ils craignent d'ouvrir la campagne par un flop mémorable, raison pour laquelle ils tiennent à célébrer une messe commune avec nous. Et ça, nous le refusons parce que l'église n'est pas un terrain de lutte ou un champ de récupération politique. »
Et comme si cela ne suffit pas, la guerre électorale a gagné un autre front, celui, plus classique, du collage des affiches. Mme Hélène Marina Biyoghe, président de la commission électorale, a cru bien faire en publiant une décision portant attribution des emplacements pour banderoles et affiches en s'appuyant sur les dispositions de l'article 70 du Code électoral.
Mais cette disposition qui, soit dit en passant, n’est qu’une maladroite adaptation tropicale de la loi française, ne peut s'appliquer dans l’esprit et dans la lettre au Gabon. En effet, des emplacements sont prévus en France, mais ils le sont pour tous les candidats dont les affiches sont placardées sur un même tableau.
L'administration les classe selon l'ordre d'arrivée des demandes, mais aucune affiche d'aucun candidat n'est exclue de l'emplacement retenu. L'interprétation tropicale de la loi française mal interprétée conduit, chez nous, à des injustices : certaines affiches – et comme par hasard, ce sont celles du PDG – se retrouvent seules à des endroits stratégiques. Le fait, pour certains candidats, de ne pas avoir formulé de demande d'emplacement ne saurait leur faire perdre le bénéfice d’un traitement égalitaire avec leurs concurrents.
Bien que le PDG ait, naturellement, ciblé les lieux et panneaux publicitaires stratégiques de la ville pour placer ses affiches, rien, dans les textes n'interdit aux autres candidats de placarder les leurs aux mêmes endroits. La règle étant qu’aucune affiche ne doit barrer une autre. En tous les cas, le principe d'égalité de traitement passe bien avant toutes autres considérations qui, en réalité, n'ont pour effet que de créer des disparités entre candidats, car, souligne-t-on, la propagande électorale est libre sous réserve du respect de l'ordre public (article 72 du code électoral).
A Bitam comme ailleurs, le PDG aura fort à faire.
FIN/INFOSPLUSGABON/UOP/GABON 2013
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