[ Inscrivez-vous ]
16 Septembre 2017
PORT-LOUIS, Maurice, 16 septembre (Infosplusgabon) - La démission du ministre de la Justice, Ravi Yerrigadoo, à la demande du Premier ministre, Pravind Jugnauth, jeudi, suite aux allégations formulées par un agent immobilier à l’effet que le ministre aurait facilité l’ouverture de comptes bancaires à l’étranger, a fait la Une de l’actualité, cette semaine, à Maurice.
C’est le quotidien du matin, "L’Express", qui a révélé cette affaire au grand public dans son édition de lundi dernier. «L’Attorney-General (ministre de la Justice) se retrouve au coeur d’une incroyable affaire. S’y mêlent : paris en ligne, ouverture de comptes bancaires à l’étranger, trafic d’influence, utilisation des institutions de l’Etat à des fins personnelles, tentatives d’intimidation…», écrit ce journal.
Dans un éditorial le même jour, le directeur de publication de l’Express, Nad Sivaramen, écrit : «Une première analyse du dossier à charge contre notre ministre de la Justice nous porte à croire que ce qui est reproché à Ravi Yerrigadoo semble encore plus grave que l’affaire qui a coulé Raj Dayal (ancien ministre de l’Environnement) et celle de Vishnu Lutchmeenaraidoo (ancien ministre des Finances) qui a complètement démonétisé l’ancien ministre des Finances.»
Il poursuit que «ce n’est pas à nous, mais aux autorités de déterminer si Ravi Yerrigadoo aurait utilisé sa position pour violer la loi ou la contourner».
L’éditorialiste de L’Express conclut en ces termes : «Face à la colère de la rue et la longue liste d’affaires qui préoccupent le Premier ministre (lui-même empêtré dans une affaire de vente d’une clinique), Pravind Jugnauth ne peut rester impassible. Ou encore blâmer la presse».
Dans le même ordre d'idées, le quotidien du soir, "Le Mauricien" révèle que «L’affaire a éclaté durant le weekend, le principal dénonciateur, Mohamad Hussein Abdool Rahim a dénoncé un réseau de blanchiment de fonds avec le système international de pari en ligne BET 365 dont au moins un montant d’un million d’euros en jeu. Le nom de l’Attorney General, (ministre de la Justice), Ravi Yerrigadoo, est cité au premier plan de ce scandale politico-financier».
Le principal concerné, Ravi Yerrigadoo a réfuté les allégations portées contre lui, en déclarant à la presse que «ce sont des allégations fausses et farfelues contre moi».
Rapportant les propos de M. Yerrigadoo, "Le Mauricien" écrit : « J’ai appris que le dénonciateur a porté plainte à l’ICAC (la Commission indépendante contre la Corruption). Je pense que l’ICAC va mener son enquête. Je suis à l’entière disposition de toutes les institutions qui vont enquêter sur ces allégations fausses et farfelues et j’aurais l’occasion de m’expliquer devant ces instances».
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth a demandé, jeudi soir, à son ministre de la Justice de se retirer de son poste «pour que l’enquête soit menée dans la transparence et en toute indépendance».
«J’ai passé en revue ces allégations, j’ai aussi parlé à Ravi Yerrigadoo….et je lui ai demandé de se retirer... », écrit "Le Mauricien", rapportant les propos du Premier ministre.
Selon "Le Mauricien", M. Jugnauth a évité de commenter cette affaire, préférant attendre la conclusion de l’enquête. Ce journal révèle, par ailleurs, que M. Ravi Yerrigadoo a fait servir une mise en demeure (document légal) aux deux quotidiens concernés, "L’Express" et "Le Mauricien", avec l’intention de les poursuivre en justice.
M. Yerrigadoo a démissionné de son poste, jeudi soir, et a été remplacé, vendredi matin, par Maneesh Gobin.
FIN/INFOSPLUSGABON/ART/GABON 2017
© Copyright Infosplusgabon