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La lutte contre Boko Haram est loin d'être gagnée, selon un haut responsable onusien

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NEW YORK,  Etats-Unis, 14 septembre (Infosplusgabon) - Alors que les efforts des gouvernements du Bassin du Lac Tchad ont réduit les capacités de combat de Boko Haram dans la région, le groupe terroriste a changé ses tactiques, multipliant les attentats-suicides, a constaté mercredi devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le sous-secrétaire général aux Affaires politiques de l'ONU, Jeffrey Feltman.

 

Selon M. Feltman, les efforts coordonnés des gouvernements de la région, notamment de la Force multinationale (MNJTF), ont "incontestablement" engendré des progrès encourageants dans la lutte contre Boko Haram.

 

"Malheureusement la lutte est loin d'être finie", a-t-il noté, soulignant qu'en réponse à ces efforts, le groupe a changé de tactiques et quelque 130 attaques attribuées à Boko Haram dans les quatre pays affectés - le Nigeria, suivi du Cameroun, du Niger et du Tchad - en juin et juillet, ont entraîné la mort de 284 civils, une hausse considérable comparée aux 146 attaques et 107 victimes civiles enregistrées en avril et mai.

 

Sur le plan politique, il a rappelé que les Représentants spéciaux de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel et l'Afrique Centrale ont proposé une stratégie régionale destinée à s'attaquer aux racines de cette crise dans le Bassin du Lac Tchad, qui reposerait sur l’appropriation par les pays et les organisations sous-régionales concernées, à savoir : la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale et la Commission du Bassin du Lac Tchad.

 

La crise actuelle a en effet laminé les infrastructures de base, de même que les ressources et les services gouvernementaux: "l’insécurité nourrit un chômage de masse et prive d’éducation un million d’enfants en âge d’être scolarisés", a fait observer le sous-secrétaire général, qui a évalué à 9 milliards de dollars le coût de la crise rien que pour le Nigeria.  La pauvreté, la faible autorité de l’État, l’insécurité et les changements climatiques expliquent cette situation, dont les femmes et les filles sont les premières victimes.

 

Les conflits et les déplacements ont érodé, parfois brisé, les liens intercommunautaires et intracommunautaires.  Et à moins d’efforts robustes dans la consolidation de la paix, la réintégration des ex-combattants, y compris de Boko Haram et de milices de surveillance, risque de créer des tensions additionnelles, a souligné M. Feltman.

 

Les besoins humanitaires continuent d’être immenses, avec 10,7 millions de personnes dans le besoin, a-t-il poursuivi, en notant que le Nigeria portait la plus grande partie de ce fardeau, dans le nord-est du pays.  Or, le financement continue d’être insuffisant, alors que l’appel lancé pour la région, d’un montant de 1,5 milliard de dollars en 2017, n’est financé qu’à hauteur de 40 pc, s’est alarmé le sous-secrétaire général.

 

Si, aux yeux de M. Feltman, les efforts de la Force multinationale mixte demeurent indispensables pour résoudre la crise, l’investissement financier qu’elle représente pèse lourdement sur les budgets nationaux affectés au développement.  C’est la raison pour laquelle le soutien de l’ONU et des États membres est plus que jamais nécessaire.

 

La manifestation prévue le 21 septembre, en marge de la nouvelle session de l’Assemblée générale, sera l’occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son soutien à la région.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/OPL/GABON 2017

 

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