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Suisse : La Cour pénale internationale invitée à faire des enquêtes sur les crimes commis au Burundi
06 Septembre 2017
LIBREVILLE, 6 septembre (Infosplusgabon) - La Commission d'enquête des Nations Unies sur le Burundi dispose de preuves irréfutables qui laissent croire que des crimes contre l'humanité ont été commis et continuent à être commis au Burundi depuis le mois d'avril 2015, selon le rapport de la commission publié, ce mardi.
Ces crimes sont en train de se dérouler dans un contexte de violations des droits humains, y compris des exécutions extra-judiciaires, des arrestations arbitraires et détentions, de la torture, des violences sexuelles, des traitements dégradants, inhumains et cruels, et des disparitions forcées, lit-on sur le site du bureau du Haut-commissaire des Nations Unies en charge des réfugiés.
Eu égard à l'impunité qui couvre les auteurs de ces crimes, la Commission des Nations Unies en charge des droits de l'homme demande à la Cour pénale internationale d'ouvrir des enquêtes sur ces crimes commis au Burundi le plus tôt possible.
La Commission demande également à l'Union africaine de reprendre l'initiative pour trouver une solution durable à la crise au Burundi, basée sur le respect des droits humains, et de s'impliquer activement dans la crise.
"Nous avons été frappés par l'ampleur et la brutalité des exactions. Nous avons également remarqué un manque de volonté de la part des autorités burundaises pour combattre contre l'impunité et garantir l'indépendance du système judiciaire. Et en conséquence, il y a une forte probabilité pour que les auteurs de ces crimes restent impunis", a indiqué Fatsah Ouguergouz, président de la Commission d'enquête.
Parmi les personnes accusées d'être les auteurs de ces crimes, la commission en a cité, des haut-dignitaires de l'Etat, particulièrement de la police et des services de renseignements, et des membres de la Ligue de la jeunesse du parti au pouvoir, plus connue sous le nom de "Imbonerakure".
Selon un communiqué publié, les conclusions présentées par les trois commissaires sont les résultats de plusieurs mois d'investigation et d'interrogation avec plus de 500 témoins, dont plusieurs Burundais vivant comme réfugiés à l'étranger et d'autres qui sont établis dans le pays et qui sont souvent en danger.
La Commission a déclaré que ces témoignages ont été recueillis dans des conditions extrêmement difficiles". Il y a un climat de peur et de psychose au Burundi. Des victimes ont fait objet de menace, voire d'exil. Ceci signifie que la Commission a fait preuve de prudence pour que la collecte de leurs témoignages ne leur mette pas en péril", a souligné M. François Hampson, l'un des trois membres de la Commission.
Ces témoignages recueillis auprès des victimes, de leurs familles, ou des témoins, ont été rigoureusement vérifiés et corroborés. Ils mettent en exergue la violation continue des droits de l'homme dans le pays". Nous continuons de recevoir des informations fiables, crédibles, et consistantes, qui confirment les exactions en cours au Burundi. Certaines de ces violations se déroulent de manière clandestine, et sont souvent aussi brutales et barbares," selon M. Ouguergouz.
Le communiqué renseigne, en outre, que les autorités burundaises avaient rejeté les tentatives répétées de la Commission d'établir un dialogue et de recueillir des informations auprès du gouvernement, avant de refuser à ses membres l'accès sur le territoire burundais.
"Nous regrettons profondément le manque de coopération du gouvernement burundais, qui, entre autres, a rendu difficile notre travail visant à recueillir des informations sur les violations des droits humains commis par les groupes armés d'opposition. Ceci est d'autant plus regrettable que le Burundi est membre du Conseil des droits de l'homme, et son statut lui oblige à coopérer avec les mécanismes mis en place par le Conseil", selon Reine Alapini Gansou, membre de la Commission.
La Commission demande également aux autorités burundaises de mettre fin sans tarder aux violations des droits humains commis par des agents de l'Etat et des membres du "Imbonerakure" sur qui l'Etat exerce un contrôle.
FIN/INFOSPLUSGABON/PNB/OTY/GABON 2017
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