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Afrique-Turquie-Coopération : La Turquie à la conquête de l’Afrique
Par Fidel Biteghe
ANKARA, 27 mars (Infosplusgabon) - Une vingtaine de journalistes du continent séjournent en Anatolie, en prélude au forum turco-africain d’octobre prochain. Cette rencontre fait suite à deux précédentes invitations de journalistes et patrons de medias d'Afrique et d'ailleurs en Turquie et au Sénégal dans le cadre de la vulgarisation de la politique étrangère de la Turquie.
Sur la base d’un partenariat tissé entre le gouvernement turc et l’association African Média Initiative (AMI), basée à Nairobi au Kenya, 18 responsables de médias publics et privés du Gabon, du Niger et Sénégal séjournent du 25 au 31 mars 2013 à Ankara, capitale politique de la Turquie, et à Istanbul, capitale économique, pour une série de rencontres avec les autorités de cette démocratie, à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie, forte de 75 millions d’habitants, en pleine mutation politique et économique.
La visite des 16 hommes et deux femmes de médias africains, organisée par la Direction générale de la Presse et de l’Information de la Primature de Turquie, en collaboration avec l’Office de la Diplomatie publique de ce pays, fait suite à la tournée effectuée en début d’année et pour la première fois, par le Premier ministre turc, au Gabon, au Niger et au Sénégal.
Les journalistes africains invités ont rencontré de nombreux responsables de l’ex-empire ottoman, afin qu’ils servent de relais à vision de la nouvelle politique turque en ce qui concerne l’Afrique et le monde. Une activité qui entre dans le cadre d’une offensive turque en Afrique, dont l’un des points d’orgue, cette année, sera l’organisation à Ankara, à la première semaine d’octobre prochain, d’un sommet économique, culturel et médiatique, d’échanges, pour une meilleure connaissance de l’Afrique et de la Turquie.
Parmi les responsables turcs rencontrés par la délégation africaine, figurait le Vice-Premier ministre Béchir Bozdag. L’échange avec l’homme d’Etat turc est allé dans le même sens que toutes les interventions suivies par les journalistes depuis le premier jour de la visite. En effet, c’est M. Cemalettin Hasimi, chef du Bureau de Coordination de la Diplomatie du Premier Ministre, qui a indiqué aux journalistes, l’intérêt que la Turquie porte au continent africain.
Pour les autorités turques, l’Afrique est un continent qui brille. Mme …et M. Olgan Bekay, responsables de bureaux Afrique au ministère turc des Affaires étrangères, expliqueront qu’avec sa jeunesse et ses potentialités, le continent noir mérite d’être aidé, afin qu’il gagne la place qui lui revient dans le concert des nations.
Le Sous-Secrétaire adjoint du Premier ministre, Ibrahim Kalin, reprenant les propos exprimés par le Premier ministre turc devant le Parlement gabonais, à Libreville, estimait, lui, qu’il faudrait gommer le terme « pays en développement », pour le remplacer par « pays qu’on empêche de se développer ». Ceci, pour affirmer la position turque, qui est d’imprimer en Afrique, comme dans d’autres parties du monde, un type de coopération empreint de respect, où il ne serait pas question d’imposer ses vues, mais plutôt d’aider, sans rien attendre en retour.
Les journalistes ont souhaité, toutefois que cette expression soit nuancée, estimant qu’en matière économique, la donne est que chacun joue gagnant-gagnant. Win-Win, a repris la responsable des affaires étrangères. Les journalistes ont compris, effectivement que le Turquie avait besoin de se faire connaître sur le continent. Le pays est cité comme un Etat laïc musulman, à la démocratie réussie et qui a su installer la séparation entre l’Etat et la religion et où les phénomènes intégristes et fondamentalistes ne conduisent pas aux extrémismes et à l’intolérance.
M. Méhémet Paçaci, chef du Département des Relations étrangères à la Direction des Affaires religieuses, en recevant la délégation des journalistes africains, a expliqué, en effet, que la Turquie est à 99% musulmane et la population est éduquée à la connaissance de la religion depuis l’école primaire et, même, les enfants apprennent à connaître les autres religions dès le plus bas âge. De plus, l’Etat n’oblige pas les populations à la pratique de la religion. Ceci offre à chaque citoyen turc la liberté d’adhérer à la religion de son choix.
Pour l’autorité religieuse turque, la Direction des Affaires religieuses est financée par l’Etat et gère près de 120 milles employés à travers différents démembrements. La majorité étant des imams, qui sont envoyés auprès des communautés turcs en Europe, aux Amériques, en Asie…, pour s’occuper, non seulement des musulmans, mais aussi des autres religions, précise le responsable turc.
La Direction des affaires religieuses possède une cinquantaine de bureaux de conseillers dans les ambassades et consulats. Elle gère cinq départements, dont un, chargé des relations interculturelles et religieuses, avec pour charge d’œuvrer pour la paix.
A titre de rappel, la Direction des Affaires religieuses turques a organisé, en 2012, le 2e sommet des leaders religieux et 50 pays africains ont pris part à ce rendez-vous, au cours duquel des chefs d’Etats africains ont échangé avec leurs homologues musulmans d’autres horizons.
FIN/INFOSPLUSGABON/TLA/GABON 2013
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