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03 Septembre 2017
Bujumbura, Burundi 3 septembre (Infosplusgabon) - La police burundaise a procédé, dimanche, à une fouille-perquisition inopinée, mettant la main sur des objets et des produits prohibés, dont 500 clous, 36 couteaux, une centaine de bouteilles de différentes marques de boissons alcoolisées, 12 téléphones portables et près de deux kilos de chanvre indien, rapporte la radio publique, citant de source proche de la prison centrale de Muramvya, dans le Centre du pays.
Aucune précision n’a toutefois été fournie sur la façon dont ces différents objets et produits dangereux ont été introduits dans l’une des prisons les mieux gardées depuis qu’elle héberge la plupart des détenus en rapport avec le « mouvement insurrectionnel » contre le troisième mandat présidentiel, en 2015.
On sait cependant que les détenus sont en contact régulier avec les familles pour le ravitaillement pouvant donner lieu à l’introduction frauduleuse d’objets prohibés comme ceux qui ont été saisis par la police.
«En plus de la ration servie dans la prison, les détenus peuvent recevoir de l’extérieur un supplément nutritionnel conséquent » qui exclut expressément l’alcool, prévoir la loi portant régime pénitentiaire au Burundi.
La réputée forte surpopulation carcérale des prisons du Burundi peut aussi jouer un mauvais tour aux administrations pénitentiaires chargées de la surveillance, de l’avis général des défenseurs des droits des détenus dans le pays.
Un récent rapport d’une Commission permanente, chargée des questions de justice et des droits humains, à l’Assemblée nationale, donne un éclairage sur ce problème de surpopulation carcérale qui a été accentué par la crise politique autour des élections générales controversées et émaillées de violences de 2015.
A titre indicatif, Mpimba, la prison centrale de Bujumbura et capitale du Burundi, initialement construite pour accueillir 800 détenus, en hébergeait 3.121 prisonniers, à la date du rapport d’avril dernier.
La commission a encore compté 445 détenus à la prison de Bubanza, au Nord-Ouest du Burundi, pour une capacité installée de seulement 150 places.
Plus au Sud, à la prison de Murembwe, il a été recensé par la même commission, 1.018 détenus, pour une capacité installée de 800 places.
La prison de Ngozi, au Nord du Burundi, qui ne devrait accueillir que 400 prisonniers, logeait 1.105 détenus, selon la même source parlementaire.
Un décret portant grâce présidentiel est venu, entre temps, soulager quelque peu les différents établissements pénitentiaires du pays, pour un total de 2.045 détenus éligibles.
Les bénéficiaires de la grâce présidentielle devraient, notamment, avoir purgé le quart de la peine d’emprisonnement, s’être distingué par un bon comportement en détention, avoir un âge avancé ou souffrir d’une maladie incurable.
Au cours de ce mois de septembre, des magistrats vont encore inspecter les 11 établissements pénitentiaires du pays pour s’assurer de la régularité des dossiers des détenus, sur un ordre du parquet général de la République.
FIN/INFOSPLUSGABON/BOL/GABON 2017
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