[ Inscrivez-vous ]
Benin : Le maire de Cotonou suspendu de ses fonctions pour "fautes graves"
29 Juillet 2017
LIBREVILLE, 29 juillet (Infosplusgabon) - Le maire de Cotonou, Lehady Vinagnon Soglo, a été suspendu de ses fonctions pour fautes graves, selon un arrêté pris vendredi soir par le ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance locale.
Selon cet arrêté, il est reproché à l'intéressé des faits graves constitutifs de fautes lourdes au regard de la loi portant organisation des communes en République du Bénin.
Entre autres faits reprochés à l'intéressé, la vente ou l'aliénation abusive de biens domaniaux, la violation des règles de déontologie administrative portant sur la perception de primes sans une délibération du conseil municipal ou de l'autorité de tutelle, l'augmentation des frais de représentativité du maire qui passe de 02 à 10 millions FCFA, la distorsion de ressources financières, l'effacement des traces de documents administratifs et comptables.
La durée de suspension est de deux mois durant lesquels l'intérim sera assuré par le premier adjoint au maire.
Plus tôt dans la journée, le maire Soglo avait été auditionné par le Conseil départemental de concertation et de coordination sur les faits à lui reprochés.
Dans la soirée de ce même vendredi, un détachement des forces de sécurité a encerclé le domicile de l'intéressé où se sont également dépêchés des populations acquises à sa cause, des hommes politiques en froid avec le pouvoir en place, et ses parents - l'ancien président Nicéphore Soglo et son épouse la députée, Rosine Vieira Soglo.
Pour bon nombre de Béninois, la suspension du maire Soglo relève plus de rivalités politiques qui perdurent entre la famille Soglo et l'actuel président de la République depuis la présidentielle de 2016 où son parti, la Renaissance du Bénin, avait plutôt soutenu Lionel Zinsou.
La mésentente, portée sur les places publiques, entre le maire Soglo et le préfet du Littoral, les envois successifs (4-7) de missions d'audit à la mairie par celui-ci, le rôle joué à l"Assemblée nationale par Rosine Soglo dans le rejet du projet de révision de la Constitution, la crise au sein de la Renaissance du Bénin (pendante devant la justice) et la célérité avec laquelle son audition et sa suspension ont eu lieu dans la même journée sont, entre autres, les arguments avancés par les partisans du maire suspendu pour justifier la thèse de l'acharnement politique.
Quant aux partisans du pouvoir en place, ils diffusent à foison les faits reprochés, mettant l'accent sur les montants des malversations étayés par les textes de la décentralisation qui confortent la décision du gouvernement.
FIN/INFOSPLUSGABON/BID/GABON 2017
© Copyright Infosplusgabon