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24 Juillet 2017
Moyen-Orient-Turquie-Paix
LIBREVILLE, 24 juillet (Infosplusgabon) – Pour apaiser les tensions dans les pays du Golfe et pour éviter l’isolement du Qatar, le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche en Arabie saoudite, première étape d'une tournée pour tenter d'apaiser les tensions entre le Qatar et quatre pays arabes qui l'accusent de soutenir le terrorisme.
Après avoir été reçu dimanche à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite par le roi Salmane, le dirigeant turc doit se rendre au Koweït dans la soirée, puis au Qatar lundi. "Il n'est dans l'intérêt de personne que cette crise se prolonge davantage", a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul, avant de prendre l'avion pour le royaume wahhabite. "Le monde musulman a besoin de coopération et de solidarité, pas de nouvelles divisions."
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu le 5 juin avec le Qatar, qu'ils accusent de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran, rival régional du royaume saoudien. Vendredi, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a proposé d'ouvrir le dialogue, tout en rejetant tout "diktat".
Cette crise régionale aiguë a placé la Turquie dans une position inconfortable : Ankara entretient des rapports étroits avec Doha, mais le président Erdogan s'est également efforcé ces dernières années de développer les liens avec la monarchie saoudienne.
Le président turc, qui a indiqué qu'il soutenait la médiation de l'émir de Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, tente de jouer un rôle de médiateur entre les différentes parties, mais sa prise de position sans ambiguïté en faveur de Doha a réduit sa marge de manœuvre, estiment nombre d'analystes. "Au cas où cette crise se prolongeait, la Turquie devrait choisir son camp et donc mettre en péril ses intérêts économiques et commerciaux avec l'un des deux pays", explique à France 24 Jana Jabbour, docteur associée au CERI Sciences Po et spécialiste de la Turquie.
Doha dispose notamment d'une base militaire dans l'émirat gazier. Autre signe de leur proximité, la Turquie a envoyé plusieurs cargaisons de denrées alimentaires par voie aérienne et maritime au Qatar depuis le début de la crise. Mais Ankara entretient parallèlement de bons rapports avec l'Arabie saoudite, poids lourd des monarchies du Golfe, avec qui elle a conclu d'importants contrats d'armement.
Parallèlement, "en jouant les médiateurs, Erdogan veut présenter son pays comme une puissance qui veut la paix dans le monde, ce qui serait selon lui de nature à accroître le prestige de la Turquie et sa réputation sur le plan régional", ajoute Jana Jabbour, qui estime que la marge de manœuvre du président turc est "assez limitée car il n'est pas perçu comme un acteur neutre dans ce conflit".
"L'Arabie saoudite et la Turquie sont en concurrence sur le leadership régional, et les initiatives d'Erdogan sont généralement mal perçues en Arabie saoudite", qui tient à sa réputation de première puissance de la région, continue la spécialiste.
La tournée du président turc coïncide avec une visite au Koweït de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Celle-ci s'est entretenue dimanche avec les principaux dirigeants koweïtiens. Elle avait exprimé le 7 juillet le soutien de l'Union européenne à la médiation du Koweït dans la crise du Golfe en recevant à Bruxelles un haut responsable koweïtien. (Source AFP).
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