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France : La journaliste Véronique Robert était « une vraie professionnelle de la guerre »
27 Juin 2017
France-Divers-Décès de Véronique Robert
LIBREVILLE, 27 juin (Infosplusgabon) - La journaliste véronique Robert est morte, samedi à Clamart, dans la banlieue parisienne, des suites de ses blessures provoquées par l’explosion d’un engin artisanal à Mossoul, rapporte le journal Le Monde.
« Je m’appelle Bagdad »… Sur sa page Facebook, Véronique Robert faisait parfois référence à cette chanson de Tina Arena, écho kitsch et mélancolique des drames irakiens. A l’automne, après une longue abstinence, elle avait choisi de revenir sur ce terrain pour suivre l’offensive de la Golden Division – l’unité d’élite de l’armée irakienne – contre l’organisation Etat islamique (Daech, en arabe). « Elle qui avait couvert presque toutes les guerres d’Irak, ne voulait pas manquer celle-là. Elle avait un carnet d’adresses béton sur place, et la cote avec tout l’état-major », écrit dans un texte d’hommage Caroline Mangez, rédactrice en chef à Paris Match, que la journaliste a alors contactée. En un temps record, Véronique Robert obtient d’être « embeddée » avec cette unité. « C’était une journaliste de coups », raconte Caroline Mangez.
Pour Match, où elle a autrefois connu le mythique Roger Thérond, Véronique Robert publie trois articles. Dans son dernier sujet, sur la traque dans Mossoul des djihadistes, notamment français, elle avait mis la main sur « Ali, le photographe de Daech » et sa collection de portraits d’identité.
Quand l’hebdomadaire décide de rapatrier ses équipes après la blessure du photographe Alvaro Canovas, Véronique Robert reste sur place et active ses contacts à Paris. Avec #5Bis Productions, elle décide de poursuivre son enquête sur cette traque, cette fois pour « Envoyé Spécial », avec Stephan Villeneuve et Bakhtiyar Haddad. Jusqu’à la journée fatale du 19 juin.
« C’était une vraie professionnelle de la guerre, décrit Emilie Raffoul, fondatrice de #5Bis Productions. Elle était méthodique, rigoureuse, connaissait très bien le terrain et les situations. » Des vidéos qu’elle a postées sur Facebook, où elle tenait un informel journal de bord, font entendre son sens de la description et son sang-froid.
A 54 ans, après être passée par l’agence Sygma et avoir collaboré à plusieurs titres en Suisse et en France, elle avait accumulé une solide expérience des zones de conflit. « C’était entre une fixeuse et une journaliste », note Nicolas Jaillard, rédacteur en chef de #5Bis Productions, « un vrai personnage décalé et autonome en comparaison des autres journalistes de terrain », complète le photographe Patrick Robert. (Source Le Monde)
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