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Tchad : L’UE demande une enquête sur des violations des droits de l’homme
28 Avril 2017
LIBREVILLE, 28 avril (Infosplusgabon) - La délégation de l’Union européenne (UE) présente au Tchad, a demandé mercredi au gouvernement tchadien, de faire la lumière sur les violations de droits de l’homme ces derniers jours, caractérisées par l’assassinat de douze prisonniers en voie de transfèrement d’une prison de la capitale vers l’intérieur du pays et par des arrestations des militants de la société civile.
«L’attaque d’un convoi pénitentiaire et l´assassinat de prisonniers au cours de leur transfèrement sont également sources de préoccupations. Attachés au droit à un procès équitable qui permet de prévenir l’impunité et de protéger contre les abus, nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur ces actes afin que les responsables en répondent devant la justice», a indiqué la délégation de l’UE au Tchad, dans un communiqué rendu public mercredi, et signé par l’Ambassade d’Allemagne, de France, des Etats-Unis et de la Représentation de la Suisse.
Le 11 avril dernier, un convoi qui transférait une centaine de détenus vers une prison du Nord du Tchad a été attaqué par un groupe d’hommes armés et douze prisonniers ont été tués à bout portant, en représailles à l’assassinat de l’ex-commandant de la force mixte Tchad-Soudan.
A la suite de cette opération, quatre officiers tchadiens ont été arrêtés, certains rétrogradés en deuxième classe, d’autres radiés des effectifs des forces armées avec suppression de leur pension de retraite ainsi que les indemnités par un décret présidentiel.
Par ailleurs, face à l’aggravation de la crise socio-économique caractérisée par le retard de paiement des salaires et l’augmentation du niveau de vie, les mobilisations initiées par les syndicats se sont intensifiées et le gouvernement, pour faire taire ces contestations, a utilisé la manière forte : répression des manifestations, arrestation et condamnation de 68 étudiants en février, intimidation et arrestation de journalistes et pression sur les militants de la société civile.
C’est ainsi que deux militants de la société civile du Mouvement citoyen Iyina (On est fatigué) et membre de la coalition internationale Tournons la page-Tchad, Nadjo Kaina et Bertrand Sollo, ont été arrêtés respectivement le 6 et le 15 avril avant d’être relâchés le 24 avril sans qu’actuellement, aucune information sur leurs conditions d'arrestation et leurs lieux de détention ne soient connus.
D’autre part, le chargé de communication du Mouvement Iyina, Kemba Didah Alain, recherché par les agents de renseignements, a été contraint de quitter le Tchad pour sa sécurité.
«Nous sommes préoccupés par la détention de plusieurs militants de la société civile par l’absence d’information sur les charges retenues contre eux, ainsi que sur les conditions de leur détention, et souhaitons réitérer notre attachement au respect des libertés fondamentales, parmi lesquelles les libertés d’expression et de manifestation, qui sont des composantes essentielles de la démocratie», a affirmé la délégation de l’UE au Tchad.
Par ailleurs, le 10 avril, une dizaine de militants ont été arrêtés à la Bourse du Travail dans la capitale N’Djamena où ils protestaient contre les arrestations en répondant à l'appel lancé par le Mouvement Iyina, avant d'être libérés deux jours plus tard.
La délégation de l’UE, qui a estimé que les acteurs de la société civile devraient jouer un rôle central dans le renforcement de la démocratie et de l´Etat de droit, a «encouragé le Tchad à veiller au plein respect des droits consacrés par sa Constitution et par les engagements internationaux auxquels il a souscrit, et qui participent à sa paix et à sa stabilité». (Source Pana).
FIN/INFOSPLUSGABON/KIR/2017
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