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Gabon : Qu’est ce qui a vraiment changé ?
07 Avril 2017
Gabon-Santé-Sida-Situation
Par Wannys Boutuombi
LIBREVILLE, 7 avril (Infosplusgabon) - Lorsque la maladie est décelée sur la base d’un constat effrayant dans les années 1980, personne n’est préparé pour proposer une thérapie appropriée. Alors, elle tue en série, dirait-on, sur un fond d’aveu d’impuissance généralisée. On lui trouve tout de même un nom : Syndrome Immuno-déficitaire Acquis (SIDA). Lequel a vite fait d’inspirer certains esprits malins qui s’offrent une définition qui leur semble plus commode : « Syndrome Inventé pour Décourager les Amoureux ».
Il ne faut surtout pas croire que c’est une définition qu’ils ont trouvée pour satisfaire un besoin de défoulement gratuit. Point du tout, car la maladie se transmet, après analyse bel et bien des relations sexuelles non protégées, par transfusion sanguine ; l’usage d’aiguilles et de lames coupantes non stérilisées. D’où vient-elle et qu’est-ce qui la provoque ? Des scientifiques américains créent une polémique nourrie, en annonçant qu’elle est causée par un virus transmis à l’homme par des singes de la forêt équatoriale d’Afrique centrale.
Le professeur Luc Montagné, chercheur français, se trouve parmi les premiers hommes de science qui proposent un remède contre la terrifiante maladie. Sans succès. Les découvertes du professeur Loruma scientifique et chercheur zaïrois (appellation à l’époque des citoyens de l’actuelle RDC), ayant mis au point avec un professeur égyptien les antiviraux MM1 et MM2 vers les années 80, sont étouffées. Et la pandémie de prendre de l’ampleur.
On pare au plus pressé, en lançant à coups de slogans la nouvelle trouvaille qui peut consoler, à défaut de garantir la même efficacité qu’un vaccin : le préservatif, communément connu par le terme « capote ». Les églises s’émeuvent de la dépravation des mœurs qui accompagne la mise en circulation et lèvent véhément des boucliers.
Mais qui peut endiguer un puissant phénomène social par une simple levée de boucliers ? Donc « sans capote, tu n’es pas mon pote » Car il faut continuer à espérer que le Sida ne fera pas de nous sa prochaine victime.
Qu’est ce qui a vraiment changé ?
L’Afrique principalement sa partie située au sud du Sahara, constitue la zone la plus touchée par la pandémie du Sida. Des pays entiers se sont retrouvés avec une énorme population d’enfants orphelins, dont les parents ont été emportés par le virus si meurtrier à l’extrême.
L’Ouganda a été particulièrement marqué dans ce sens par le passé, bien avant l’Afrique du Sud aujourd’hui. Le cas de l’Ouganda mérite d’ailleurs d’être cité en exemple, car c’est le pays qui a réalisé des résultats spectaculaires, en matière de réduction du taux de prévalence de sa population passée il ya quelques années de 50% à moins de 10%. Le Sénégal a confirmé la constance de ce même taux autour de 2%.
Ces deux cas démontrent à suffisance qu’une sensibilisation à plus de responsabilité, au niveau individuel et collectif, s’avère être une approche très efficace. Car l’être humain, entité douée de raison, doit faire de l’ace sexuel, qui constitue de loin le mode de transmission du VIH/Sida, une réalité qui ne peut être banale, et dans laquelle on ne peut s’engager en toute inconscience, et avec légèreté.
Qu’à cela ne tienne, l’encouragement à effectuer des dépistages volontaires, permet de faire connaître au plus grand nombre leur sérologie. Ce qui permet une prise en charge médicale souvent bien à propos, du fait que la maladie ne se soit pas encore développée dans des proportions alarmantes.
L’avantage d’un dépistage précoce, c’est la possibilité qu’il donne à vite commencer un traitement basé sur la trithérapie il ya quelques années. C’est-à-dire l’association dans les médicaments prescrits aux malades, de trois produits dont le composant actif permet de stabiliser les effets du virus, à défaut de l’anéantir.
Le bon accueil des malades par les médecins qui doivent les rassurer et non les frustrer, est primordial dans ce processus de mise en confiance.
Ainsi, de nos jours, le Sida est devenu une maladie presque normale, dont ceux qui en sont atteint vivent une vie qui n’est plus faite d’angoisses atroces de la peur d’une mort imminente, parce que déjà annoncée par l’opinion.
Le traitement y relatif est contraignant certes, fait d’une prise de médicaments à intervalles très réguliers. C’est une hygiène de vie à laquelle on arrive à se faire pourtant. D’autant qu’elle permet une existence heureuse, plusieurs dizaines d’années après avoir contracté le virus si craint.
Finie donc l’époque du spectacle désolant d’hommes, de femmes et d’enfants squelettiques, dépérissant au jour le jour, faute de thérapie appropriée pour réguler le développement de la maladie.
FIN/INFOSPLUSGABON/MJG/2017
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