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Gabon : Qu’est ce qui a vraiment changé ?

Gabon-Santé-Sida-Situation

Par  Wannys  Boutuombi

LIBREVILLE,  7 avril (Infosplusgabon) -  Lorsque la maladie est  décelée sur  la  base d’un constat effrayant dans  les années 1980,  personne n’est  préparé pour  proposer une thérapie appropriée. Alors, elle  tue en  série,  dirait-on, sur un fond d’aveu  d’impuissance généralisée. On lui  trouve tout de  même un nom : Syndrome Immuno-déficitaire  Acquis (SIDA). Lequel a  vite fait d’inspirer certains esprits  malins qui s’offrent une  définition qui  leur  semble plus  commode : « Syndrome Inventé pour Décourager les Amoureux ».

 

 

 

Il ne faut surtout pas croire que  c’est une définition qu’ils  ont  trouvée pour  satisfaire un  besoin de  défoulement gratuit. Point du  tout,  car la maladie se  transmet, après analyse bel et  bien des relations sexuelles non protégées,  par  transfusion sanguine ;  l’usage d’aiguilles et de  lames  coupantes non stérilisées. D’où vient-elle et qu’est-ce qui  la provoque ? Des  scientifiques américains créent une  polémique nourrie, en annonçant qu’elle est  causée par un virus transmis à  l’homme par des singes de  la  forêt équatoriale d’Afrique  centrale.

Le professeur Luc Montagné, chercheur français, se  trouve parmi les  premiers  hommes de  science qui  proposent un  remède contre la  terrifiante  maladie. Sans  succès. Les  découvertes du  professeur Loruma scientifique et chercheur zaïrois (appellation à l’époque des citoyens de l’actuelle RDC), ayant mis au point avec un professeur égyptien les antiviraux MM1 et MM2 vers les années 80, sont  étouffées. Et  la  pandémie de  prendre de l’ampleur.

On  pare au  plus pressé, en lançant à  coups de  slogans la nouvelle trouvaille qui peut consoler,  à défaut de  garantir la même efficacité qu’un vaccin : le préservatif, communément connu par le terme « capote ». Les églises s’émeuvent de la dépravation  des mœurs qui accompagne la mise en  circulation et  lèvent véhément des  boucliers.

Mais  qui  peut endiguer un puissant  phénomène  social par une  simple levée de  boucliers ? Donc  « sans capote,  tu n’es  pas mon pote » Car il faut  continuer à espérer que le Sida ne  fera pas de  nous  sa  prochaine  victime.

Qu’est ce qui a  vraiment  changé ?

L’Afrique  principalement sa  partie située au sud du Sahara,  constitue la  zone la plus touchée par la pandémie du Sida. Des pays entiers se sont retrouvés avec une  énorme population d’enfants orphelins,  dont les  parents ont été emportés par  le  virus si  meurtrier à  l’extrême.

 

L’Ouganda a  été particulièrement marqué dans  ce sens par  le  passé, bien avant l’Afrique du Sud aujourd’hui. Le cas de l’Ouganda mérite d’ailleurs d’être cité en exemple, car c’est le pays qui a réalisé des résultats spectaculaires, en matière de réduction du  taux de prévalence de sa  population passée il ya quelques années de 50% à moins de 10%. Le  Sénégal a  confirmé la  constance de  ce  même  taux autour de 2%.

 

Ces  deux cas démontrent à suffisance qu’une sensibilisation à plus de responsabilité, au niveau individuel et  collectif,  s’avère être une approche très  efficace. Car  l’être  humain, entité douée de raison, doit  faire de l’ace sexuel, qui constitue de loin le mode de  transmission du VIH/Sida,  une  réalité qui ne peut être banale, et dans laquelle on  ne  peut s’engager en toute inconscience, et avec  légèreté.

 

Qu’à  cela ne tienne, l’encouragement à effectuer des  dépistages volontaires,  permet de faire connaître au  plus  grand nombre leur sérologie. Ce qui  permet une prise  en  charge  médicale souvent bien à propos, du fait que la maladie ne  se soit pas encore développée dans des  proportions alarmantes.

L’avantage d’un dépistage précoce,  c’est la possibilité qu’il donne à vite commencer un traitement basé sur la trithérapie il ya quelques années. C’est-à-dire l’association dans les médicaments prescrits aux  malades, de  trois produits dont le composant actif permet de  stabiliser les effets du  virus,  à défaut de l’anéantir.

 

Le  bon accueil des malades par  les  médecins qui  doivent les  rassurer et  non les  frustrer, est  primordial dans  ce  processus de  mise en  confiance.

 

Ainsi,  de  nos jours,  le  Sida est  devenu une  maladie presque  normale,  dont ceux qui  en  sont atteint  vivent une  vie qui n’est  plus faite d’angoisses atroces de  la  peur d’une  mort imminente,  parce que  déjà annoncée par  l’opinion.

 

Le  traitement  y  relatif est  contraignant certes,  fait d’une prise de  médicaments à  intervalles  très  réguliers. C’est une hygiène de  vie à laquelle on arrive  à se  faire pourtant.  D’autant qu’elle permet une existence  heureuse,  plusieurs dizaines  d’années après avoir contracté  le virus  si  craint.

 

Finie  donc  l’époque du spectacle  désolant d’hommes, de  femmes et  d’enfants  squelettiques,  dépérissant  au  jour le  jour,  faute de  thérapie appropriée pour  réguler le développement de la  maladie.

 

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/MJG/2017

 

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