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L’acquittement de Simone Gbagbo relance le débat sur son transfert à la CPI (Analyse)

Afrique-Côte D’Ivoire-Justice-Gbagbo

LIBREVILLE, 29 mars (Infosplusgabon) -  Le verdict de la cour d’assises prononçant l’acquittement, mardi soir, de l’ex-Première dame ivoirienne, Mme Simone Gbagbo, poursuivie pour crimes contre l’humanité, pourrait relancer le débat sur l’opportunité de son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI).

 

 

 

Mme Gbagbo, qui purge depuis mars 2015, une peine d’emprisonnement de 20 ans pour les faits d’atteinte à la défense nationale et autres délits connexes, sera certainement la première à se réjouir de ce verdict-surprise d’un procès marathon, ouvert en mai 2016 et émaillé de divers incidents de procédure. Dénonçant la partialité de la cour, elle avait refusé de comparaître, de même que ses conseils initiaux et ceux commis d’office.

 

La CPI, qui brandit l’étendard de l’impunité contre les auteurs présumés de crimes relevant de sa juridiction, pourrait réactiver l’opportunité de l’exécution de son mandat d’arrêt émis à son encontre depuis le 29 février 2012 pour quatre chefs de crimes contre l’humanité qui auraient été commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 dans le contexte des violences post-électorales en Côte d’Ivoire.

 

La juridiction pénale internationale sera d’autant plus fondée à le faire pour soulager la grande déception des associations des victimes de la crise post-électorale et des organisations de défense des droits de l’homme qui militaient activement pour le transfèrement de Mme Gbagbo.

Pour celles-ci, la CPI demeure le dernier rempart contre la prime à l’impunité accordée souvent par les juridictions nationales très complaisantes à l’égard des auteurs de crimes de sang, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.

Le verdict de la cour d’assises est un pain béni pour la CPI de rappeler à l’Etat de Côte d’Ivoire, son obligation de lui remettre sans délai Mme Simone Gbagbo en vertu de l’arrêt sur la recevabilité de son transfèrement de sa Chambre d'appel du 27 mai 2015.

L’Etat de Côte d’Ivoire très actif pour le non retrait des Etats africains de la CPI, subit l’effet boomerang de cette posture par ce verdict d’acquittement. S’il veut adopter un principe de cohérence logique de cette attitude, il devra faire droit à la requête de la CPI en leur remettant Mme Simone Gbagbo.

En définitive, ce verdict d’acquittement se présente comme un grain de sable dans l’appareil d’Etat ivoirien, qui serait passé d’une "justice des vainqueurs" à une "justice d’impunité", selon le degré de perception des différents protagonistes.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/BRT/2017

 

 

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