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Gabon : Tant d’œuvres d’art ignorées

Gabon-Culture-Oeuvres  d'art

LIBREVILLE, 21 mars  (Infosplusgabon) -  Il n’est pas dans l’esprit du Gabonais, de considérer une œuvre d’art quelle qu’elle soit, comme un potentiel investissement financier. Au contraire de ses frères et surtout sœurs de l’Afrique occidentale, qui misent sur des bijoux, sculptures ou toiles de grande marque.

 

 

C’est d’ailleurs une attitude plutôt commune aux ressortissants de l’Afrique centrale, à l’exception du Tchad dont une forte influence musulmane a infléchi la vision des choses autrement.

 

En effet, la conviction profonde largement partagée par la population dans cette région est que lorsqu’on parle argent, on pense à l’exploitation pétrolière, forestière, et des minerais. L’argent se trouve donc dans un bon boulot, de préférence dans les métiers administratifs.

 

Or, au-delà de son aspect fondamentalement décoratif, une œuvre d’art ayant de la qualité est un placement financier sécurisé. Car sur le marché spécialisé, son prix, au demeurant suffisamment élevé, croît généralement avec le temps  qui passe.

 

A titre illustratif, un tableau de grand maître en peinture comme Picasso, Matisse, Rembrandt,  Renoir, vaut une fortune sur le marché mondial de l’art. De même une sculpture une sculpture  taillée par Rodin. Chez nous malheureusement, les œuvres de Georges Mbourou, Minkoe – Mi – Nze, Emmanuel Ndjimbi, arrachées à coups de millions de francs CFA par les sociétés pétrolières et organismes internationaux comme l’Unesco ou l’Unicef, ne suscitent que de l’indifférence dans la population, même parmi les ‘intellectuels’.

 

Pourtant des sculptures Fang, Punu ou Kota exposées dans des structures de vente aux enchères en Occident, notamment en France et aux Etats-Unis, sont adjugées à coups de centaines de millions de francs CFA.

 

Il semble donc être grand temps que les tendances changent positivement, afin que le patrimoine artistique national, tant matériel qu’immatériel, intègre véritablement la dimension du développement durable.

 

Dans ce sens qu’il constitue une partie essentielle de ce que nous convenons d’appeler le beau. Un beau empreint de beaucoup de relativité certes, mais qui a un prix inestimable. Il serait salutaire également que la promotion de l’activité artistique cesse d’être le monopole exclusif du Centre culturel français, et devienne celle des centres de culture gabonais, dont il faudrait trouver l’appellation appropriée.

 

Autrement, la déchéance nationale naîtrait d’un déficit préjudiciable de repères identitaires fédérateurs, par l’avènement d’une nation forte.

 

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/ADI/2017

 

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