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Angola : RSF dénonce la fermeture de deux chaînes de télévison
16 Mars 2017
Afrique-Presse-Droits de l’Homme
LIBREVILLE, 16 mars (Infosplusgabon) - Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé mercredi la fermeture « arbitraire »par les autorités angolaises de deux chaînes portugaises SIC Noticias et SIC International, tout en s’alarmant du climat général de répression de la liberté d'information en Angola cinq mois avant les élections générales.
Les deux chaînes portugaises SIC Noticias et SIC International ont été exclues mardi du bouquet satellite angolais de la Zap, plus grand opérateur de télévision par satellite du pays et propriété d'Isabel dos Santos, fille du président de la République angolaise, José Eduardo dos Santos.
Si la direction de la chaîne explique qu’il s'agit d'un simple remaniement de la grille des programmes, pour RSF, cette fermeture intervient justement après la diffusion en mars d'une enquête sur un scandale financier datant de 2014 et impliquant le Président José Eduardo dos Santos.
"Comment ne pas voir derrière la décision unilatérale de Zap de suspendre ces deux chaînes la main du pouvoir angolais. A quelques mois de la présidentielle, le gouvernement doit favoriser le pluralisme médiatique en laissant les médias angolais travailler librement", a déclaré l’organisation pour la défense de la liberté de la presse dont le Classement 2016 de la liberté de la presse place l’Angola à la 123ème sur 180 pays.
RSF a déploré que les médias angolais à portée nationale, publics ou privés, sont totalement contrôlés par la famille ou les proches du Président dos Santos exceptés quelques faibles médias d'opposition, seuls espace d'information libre sont sur internet, à travers quelques sites et les réseaux sociaux. Mais ces derniers sont également sous pression.
L’organisation a regretté les poursuites faites sur certains journalistes comme Rafael Marques ou Mariano Bras, poursuivis pour "injures" et qui risquent jusqu'à six mois de prison.
Ces suspensions et poursuites, a ajouté RSF, s'inscrivent dans un contexte d'étouffement des libertés publiques, peu rassurant avec une série de cinq lois concernant la "communication sociale" adoptée en novembre 2016, livrant tout pouvoir de contrôle sur les médias à un Conseil de régulation aux mains du parti au pouvoir.
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FIN/IPG/ANL/2017