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Les Gambiens vont protester contre le meurtre de Momodou Lamin Sisay, George Floyd et Breonna Tayler aux Etats-Unis

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Banjul, Gambie, 31 mai (Infosplusgabon) - Un éminent militant des droits de l'homme en Gambie, Madi Jobarteh, a déclaré que les organisations de la société civile (OSC) de cette nation ouest-africaine solliciteront  lundi 1er juin un permis auprès de l'inspecteur général de la police pour permettre au  rassemblement pacifique devant l'ambassade américaine en Gambie de se dérouler en toute sécurité.

 

 

 

« Nous allons demander un permis de police pour entreprendre une manifestation pacifique devant l'ambassade américaine afin de soumettre une pétition à l'ambassadeur des Etats Unis », a déclaré Jobarteh.

 

« Nous voulons exiger du gouvernement américain qu'il applique sa propre Constitution, qu'il respecte sa propre Déclaration d'indépendance de 1776 et qu'il mette en œuvre l'intégralité de sa loi sur les droits civils pour protéger la vie et la dignité des noirs ».

 

« Nous exigeons que le gouvernement américain enquête sur le meurtre de Momodou Lamin Sisay, un gambien et des américains George Floyd et Breonna Tayler et de toutes les autres victimes des violences policières et qu’il traduise en justice tous les agents  de police responsables de tels actes. »

 

« Par-dessus tout, nous demandons au gouvernement américain de mettre immédiatement un terme au racisme institutionnalisé contre les afro-américains dans tous les domaines de la vie et de la société », a déclaré Jobarteh dans un communiqué transmis dimanche à la PANA.

 

Il a révélé que la manifestation est prévue pour le lundi 8 juin à 10h.

 

«Nous convergerons en silence. Nous nous mettrons à genoux à l‘image de Colin Kaepernick pour symboliser notre deuil et notre condamnation des actes de violence infligés aux noirs aux Etats-Unis par la police.

 

« Avant 10 h 30, nous remettrons une pétition signée à l'ambassadeur, puis nous nous disperserons pacifiquement. »

 

« Nous assurerons une distanciation sociale et nous exhortons à tous de faire don et d’apporter des masques faciaux, des seaux d'eau, du savon et des désinfectants pour les mains dans le respect de l'état d'urgence", a-t-il ajouté.

 

Selon lui,  244 ans après la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis dans laquelle les pères fondateurs américains ont déclaré que tous les êtres humains sont créés égaux et dotés des droits inaliénables à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, le fait demeure que les afro-américains ne sont pas traités comme tels.

 

«En examinant les indicateurs sociaux, économiques et politiques en termes d'accès au pouvoir, au leadership, aux ressources, à la richesse, à l'éducation, aux soins de santé, au logement, vous constaterez que les noirs sont disproportionnellement inférieurs aux blancs. », a-t-il poursuivi.

 

«Par conséquent, en tant qu'africains vivant sur le continent, nous allons protester contre ce traitement injuste, illégal et oppressif de nos amis et parents en Amérique. Il est grand temps que chaque africain  fasse de la question de l'Amérique une question personnelle et nationale.

 

"Non seulement parce que les afro-américains sont nos amis et parents de sang, mais aussi parce que nous avons des millions de compatriotes africains vivant aux Etats-Unis. Et ils n'ont pas été épargnés comme nous l'avons vu lors du meurtre de Momodou Lamin Sisay il y a quelques jours également et celui d'Amadou Diallo de Guinée à New York en 1999 pour n'en citer que quelques-uns. »

 

Il a rappelé que ce sont les Blancs d'Europe et d'Amérique qui se sont levés d'eux-mêmes pour venir en Afrique il y a des centaines d'années pour kidnapper de force nos ancêtres et ensuite les forcer à l’esclavage dans les Amériques contre leur gré.

 

«Kunta Kinteh n'a jamais demandé à devenir esclave. Les rois et les habitants de Niumi dans la région de la rive nord de la Gambie n'ont jamais invité les blancs à visiter leur village pour kidnapper Kunta Kinteh.

 

« L'esclavage était plutôt le fruit de l'imagination et de l'invention des blancs et ce sont l'Europe et les Etats-Unis qui ont le plus bénéficié de l'esclavage. Les habitants de Juffureh, Niumi, de la Gambie et de toute l'Afrique n'ont fait que perdre et s'affaiblir socialement, économiquement et politiquement à cause de l'esclavage », a-t-il souligné.

 

Kunta Kinteh et ses descendants ont travaillé toute leur vie aux Etats-Unis pour construire gratuitement ce pays et sa vaste économie jusqu’à ce qu’il devienne ce qu’il est aujourd'hui, a-t-il affirmé.

 

«Notre ancêtre Kunta n'a jamais été payé pour son travail. Même lorsque le président américain Abraham Lincoln a déclaré en 1863 qu'il avait libéré les esclaves, le gouvernement américain n'a jusqu'à aujourd'hui pas remboursé à ses citoyens noirs une part juste ni maintenu et protégé leurs droits ».

 

« Même la promesse d’octroyer 16 ha et une mule à chaque noir que le gouvernement américain a faite depuis 1865, il ne l’a pas tenu jusqu'à aujourd'hui », a-t-il conclu.

 

 

FIN/ INFOSPLUSGABON/MOP/GABON2020

 

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