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Frictions américano-russes au sujet de la Libye et risque de transposition scénario syrien, au menu des journaux

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Tripoli, Libye, 30 mai (Infosplusgabon) - Les journaux libyens parus, cette semaine, se sont faits l'écho des frictions entre les Etats-Unis et la Russie sur la Libye avec l'accusation par Washington à l'égard de Moscou d'œuvrer à établir une base militaire en Libye et d'y attiser la tension avec l'envoi de 14 avions de chasse en appui aux mercenaires du Groupe Wagner russe pour soutenir le camp de Haftar.

 

La presse libyenne s'est longuement étalée sur les risques de la transposition du scénario syrien en Libye avec la prolifération à l'horizon d'une confrontation directe entre Moscou et Ankara sur le théâtre militaire dans ce pays d'Afrique du Nord.

 

Le scandale de la saisie par Malte de la valeur de plus d'un milliard de dollars en dinars libyens imprimés en Russie, révélé par les Etats Unis a également intéressé les journaux libyens.

 

 

Sous le titre : "La crise libyenne pendant l'Aïd, escalade sur le terrain et frictions américano-russes", le journal Al-Wassat a écrit que l'appel de la Mission des Nations Unies à "un Aïd sans combats et sans haine" n'a, comme d'habitude, pas réussi à faire taire le bruit des armes à feu, ni à refroidir les fronts de guerre entre les forces du gouvernement d'union nationale et les forces du commandement général, avec le changement notable dans l'équation de la guerre de la capitale après 13 mois d'affrontements.

 

Le journal a précisé que cette situation s'est déroulée en parallèle à des entretiens téléphoniques multilatérales entre les puissances internationales et régionales pour gérer la crise libyenne, cristallisées clairement dans une série de contacts américains et russes cette semaine, ont révélé les différences marquées entre les positions des deux parties dans le dossier libyen.

 

 

 

"Sur le terrain, il était évident que les deux camps de la guerre insistaient pour gagner de nouveaux postes dans les axes de combat, que ce soit à travers le redéploiement des forces du commandement général et l'appel du commandant en chef de l'armée, le maréchal Khalifa Haftar, les officiers et soldats du commandement général sur tous les axes à poursuivre les combats dans ce qu'il a décrit comme +une guerre sainte ouverte sur tous les fronts+, ou les forces du gouvernement d'union qui ont consolidé les gains militaires réalisés au cours de la période récente, en particulier après le contrôle des villes de la côte ouest et d'une base aérienne stratégique (Al-Wattia), et la destruction d'un certain nombre de systèmes de défense aérienne russes", a précisé le journal Al-Wassat.

 

 

 

Sur le plan de la diplomatie internationale, le journal a indiqué que les actions de Washington se sont déroulées à deux niveaux, le premier étant venu de la Maison Blanche par l'affirmation du président américain Donald Trump "de sa préoccupation face à l'aggravation de l'ingérence étrangère en Libye, et a souligné la nécessité d'un calme rapide", lors d'un contact avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, sans révéler plus de détails sur ces conversations téléphoniques.

 

 

 

Quant au deuxième niveau d'actions américaines, c'est lors d'une conversation téléphonique entre le secrétaire d'État, Mike Pompeo et le président du Conseil présidentiel, Fayez Al-Sarraj, au cours de laquelle Pompeo a réaffirmé qu'"il n'y a pas de solution militaire à la crise libyenne, et que la seule solution réside dans le retour à la voie politique et la nécessité d'adhérer aux résultats de la Conférence de Berlin", a précisé le journal.

 

 

 

En contrepartie, Moscou a intensifié, selon le journal Al-Wassat, son mouvement diplomatique, cette semaine, et a souligné "l'importance de communiquer avec toutes les forces politiques importantes en Libye pour un cessez-le-feu", lors des entretiens du Représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et les Affaires africaines, Mikhail Bogdanov, avec l'ambassadeur d'Italie à Moscou, Pascali Terraciano.

 

 

 

Cependant, l'entretien russe s'est limitée au président de la Chambre des représentants (Parlement), Aguila Saleh, qui a reçu un appel téléphonique du ministre des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, au cours duquel il a également été souligné qu'"il n'y a pas de solution militaire à la crise libyenne", selon le journal.

 

 

 

"Non loin de cette course, les diplomates remarquent une nouvelle arène pour la course sur le dossier libyen, dont la Méditerranée, est le théâtre, notamment après ce qui a été révélé par le journal russe +Vaggliad+ à propos de l'incident d'attaquer l'avion MiG-29 et une frégate turque dans les eaux libyennes, à un moment où des cercles à l'intérieur de l'OTAN, croient que l'augmentation de la présence de la Turquie en Libye pourrait contribuer à compenser l'influence de la Russie dans la région", a écrit le journal.

 

 

 

En outre, le Commandement militaire américain en Afrique (AFRICOM) a accusé la Russie d'avoir envoyé 14 avions de chasse de quatrième génération pour soutenir les mercenaires du Groupe Wagner qui combattent aux côtés de Haftar, soulignant que Moscou œuvre à installer une base en Libye ce qui représente une menace pour l'Europe et aura des incidences sur le phénomène de l'immigration dans la région.

 

 

 

Le journal a conclu qu'avec l'escalade mutuelle féroce de la guerre sur l'axe de combat dans le sud de la capitale, il peut sembler logique d'appeler à "la cessation immédiate des hostilités en Libye et l'effusion de sang des Libyens, d'autant plus que tous les événements ont montré l'incapacité de quelconque partie à imposer des solutions coercitives ou unilatérales propices à la sécurité ou à l'extension de la stabilité sur l'ensemble du territoire libyen".

 

Pour sa part, le journal Afigatenews, s'est intéressé aux billets de banque en dinars libyens, précisant que le département d'État américain a déclaré, dans un communiqué, que "les autorités maltaises avaient saisi une grande quantité de la monnaie libyenne imprimée en Russie, pour une valeur de 1,1 milliard de dollars", la qualifiant de "monnaie contrefaite".

 

 

 

Le journal électronique en langue arabe a précisé que le département d'État a salué "les mesures prises par le gouvernement maltais" déclarant que "l'afflux de la fausse monnaie libyenne imprimée en russe ces dernières années a exacerbé les défis économiques libyens".

 

 

 

Le journal a précisé, citant le Département d'État américain "son engagement à travailler avec les Nations Unies et ses partenaires internationaux pour dissuader ce qu'il a décrit comme des activités qui minent la souveraineté et la stabilité de la Libye et ne sont pas en contradiction avec les régimes de sanctions internationalement reconnus".

 

 

 

Par ailleurs, il convient de noter que le gouvernement maltais n'a publié aucune donnée sur l'incident, a rappelé le journal.

 

 

 

Le journal Al-Wassat est revenu sur le conflit armé libyen, soulignant que "le ton des avertissements occidentaux au sujet de la reproduction du scénario de la crise syrienne sur la scène libyenne, ou ce que l'on pourrait appeler la "syranisation de la Libye", a augmenté, et les récentes positions émises par Washington et Paris au cours des quarante-huit dernières heures reflétaient l'ampleur des préoccupations concernant l'augmentation de l'ingérence extérieure dans la guerre de la capitale Tripoli, qui a presque clos les 14 mois, ce qui a eu un écho dans les couloirs des Nations Unies, qui se sont déclarés "très préoccupés par ce flux d'armes, d'équipements et de mercenaires", dans une formule diplomatique s'abstenant d'accuser une partie déterminée.

 

 

 

Les politiciens et les diplomates disent, selon le journal, que cet encouragement du scénario à la "Syrie" reflète le niveau d'intérêt de la part de la Russie et de la Turquie pour la Libye, d'une part Moscou montre un intérêt pour le secteur pétrolier libyen proche de l'Europe, et son succès dans cette bataille permet de prendre pied en Méditerranée et en Europe du Sud d'une part, et au cœur du continent en Afrique.

 

 

 

En revanche, souligne le journal, la bataille de la Libye est un symbole de la montée en puissance de la Turquie en tant que puissance régionale majeure dans la région, et il y a fort à parier que cela va redessiner la carte énergétique de la Méditerranée orientale.

 

 

 

Entre le scénario de la "Syrie" et la définition des sphères d'influence, le journal Al-Wassat a souligné que la certitude demeure que la gestion par la communauté internationale du conflit en Libye a dépassé la volonté d'une solution globale, ce qui signifie une nouvelle extension de la guerre aux frontières sud de la capitale, ou peut-être une solution conduisant à la partition du pays !

 

FIN/ INFOSPLUSGABON/LMP/GABON2020

 

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