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Le Fmi invite à une action politique rapide pour la relance de la croissance en Afrique subsaharienne
26 Octobre 2016
Afrique-Economie-Matières Premières
LIBREVILLE, 26 octobre (Infosplusgabon) - La plupart des pays exportateurs de matières premières d'Afrique subsaharienne subissent une pression économique sévère alors que les perspectives à court-terme sont singulièrement assombries pour les exportateurs de pétrole ces derniers mois, selon le directeur du Département Afrique du Fonds monétaire international, Abebe Aemro Selassie.
Vu une relance manifestement modeste de l'activité économique, M. Abebe a préconisé une action politique forte dans les pays concernés, en particulier les producteurs de pétrole particulièrement touchés, "alors que l'impact du choc, qui a touché initialement les prix du pétrole, s'étend désormais à toute l'économie et que les risques de ralentissement sont de plus en plus présents".
En commentant les perspectives économiques régionales du Fonds pour l'Afrique subsaharienne d'octobre 2016, intitulées "Croissance à vitesse multiple", il a souligné que la région a un potentiel économique immense, "mais qu'une série de politiques globales et cohérentes au plan interne pour le rétablissement de la stabilité macroéconomique est nécessaire dans les pays les plus touchés".
Dans ce rapport, rendu public mardi, le Fmi indique que la croissance économique en Afrique subsaharienne en 2016 est sur le point d'enregistrer son plus fort ralentissement en plus de 20 ans, même si quelques pays ont toujours de bons résultats.
La croissance moyenne dans la région est prévue à seulement 1,4 pour cent - ce qui est bien en dessous de la croissance de la population et en total contraste avec les taux de croissance élevés des années précédentes.
M. Abebe a attribué ce ralentissement à deux facteurs essentiellement, en expliquant que l'environnement extérieur auquel sont confrontés de nombreux pays de la région s'est dégradé, particulièrement avec une baisse sans précédents sur plusieurs années des prix des matières premières et aux conditions de financement sensiblement plus rigoureuses.
En outre, il a noté que la réaction politique dans plusieurs des pays les plus affectés par ces chocs a été retardée et inadéquate, source d'incertitude, de découragement des investissements privés et d'asphyxie des nouvelles sources de croissance.
Il a mis en garde contre le passage d'un fort optimisme ces dernières années à un pessimisme excessif de nos jours, en déclarant: "Le tableau d'ensemble est celui d'une croissance à vitesses multiples, avec le chiffre de la croissance moyenne qui masque la diversité considérable à travers la région.
"Evidemment, la plupart des pays non-exportateurs de matières premières - représentant près de la moitié des pays de la région - continuent à enregistrer de bons résultats, avec des pays comme la Côte d'Ivoire, l'Ethiopie, le Sénégal et la Tanzanie dont les perspectives de croissance continuent d'être à plus de 06 pour cent".
M. Abebe a souligné que la situation dans plusieurs pays exportateurs de produits non-pétroliers reste difficile, y compris en Afrique du Sud où l'évolution de la production devrait stagner cette année.
"Selon les réformes, qui seront initiées rapidement dans les mois à venir, la croissance va récupérer près de 03 pour cent en 2017. Mais pour que ceci soit possible, les pays les plus touchés, en particulier les exportateurs de pétrole, doivent réagir rapidement", a-t-il suggéré.
Etant donné l'ampleur et la nature persistante du choc, et vu l'épuisement des tampons existants, il a recommandé un effort d'ajustement global en trois volets à mener d'urgence - à savoir un ajustement fiscal rigoureux, un renforcement des politiques de protection sociale et des réformes structurelles pour faciliter la compétitivité et la diversification.
"Des retards supplémentaires dans la résolution des déséquilibres macroéconomiques sont certains de miner les perspectives de croissance et de retarder une relance forte et pourvoyeuse d'emplois", a ajouté M. Abebe.
FIN/INFOSPLUSGABON/ANL/2016
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