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Retrait de la Gambie de la Cpi
26 Octobre 2016
Gambie-Justice-Retrait de la Cour Penale Internationale
LIBREVILLE, 26 octobre (Infosplusgabon) - La Gambie a annoncé son retrait de la Cour pénale internationale (Cpi), a rapporté le journal "Point" ce mercredi. "A partir de ce jour, mardi 25 octobre 2016, nous ne sommes plus membres de la Cpi", a annoncé le ministre gambien de l'Information et des Infrastructures de Communication, Sheriff Bojang, dans un discours télévisé retransmis sur les ondes du diffuseur national, GRTS, mardi soir.
Il a déclaré que le gouvernement avait entamé le processus de retrait comme stipulé dans les statuts de cette Cour.
Cette décision de la Gambie de se retirer de ce tribunal basé à La Haye fait suite à celles de l'Afrique du Sud et du Burundi ce mois-ci. Le procureur général de la Cpi, Fatou Bensouda, est une ressortissante gambienne, ex-ministre de la Justice dans son pays.
Le journal a cité M. Bojang qui a indiqué que cette décision du gouvernement de se retirer de cette cour se justifiait par le fait que la "Cpi bien qu'étant dénommée Cour pénale internationale, est en fait une Cour internationale caucasienne pour la persécution et l'humiliation des personnes de couleur, en particulier les Africains".
Il a affirmé: "Cette tristement célèbre Cour Caucasienne pour la persécution des Africains, en particulier de leurs dirigeants, a montré son véritable visage en annonçant immédiatement après que le Royaume-uni rende public son rapport d'enquête sur la guerre en Irak déclarant que l'ex-Premier ministre Tony Blair avait commis des crimes de guerre, que la Cpi ne poursuivrait pas M. Blair pour ce genre de crimes.
"Il y a plusieurs pays occidentaux, au moins une trentaine, qui ont commis des crimes de guerre abominables contre des Etats indépendants souverains et leurs citoyens depuis la création de la Cpi, et aucun criminel de guerre occidental n'a été poursuivi jusqu'ici".
Le journal a noté que la Cpi a ouvert des enquêtes impliquant neuf nations, toutes africaines, à l'exception d'une seule: Kenya, Côte d'Ivoire, Libye, Soudan, République Démocratique du Congo, République Centrafricaine (à deux reprises), Ouganda, Mali et plus récemment, Géorgie.
D'autre part, M. Bojang a indiqué que la Gambie a porté plainte contre l'Union européenne devant la Cpi il y a environ un an pour l'assassinat collectif (génocide) de milliers de jeunes Africains au large des côtes européennes, mais que la Cpi n'avait rien voulu entendre.
Il a ajouté qu'après plusieurs avertissements à l'Assemblée générale des Nations unies et au Conseil de Sécurité, en particulier, sur cet assassinat collectif des jeunes migrants africains sur les plages et dans les eaux européennes, dans des discours annuels à l'Assemblée générale des Nations unies, tombés dans l'oreille d'un sourd, le gouvernement gambien a invité la Cpi à poursuivre ces dirigeants et pays responsables de ce génocide.
"Nous avons déclaré clairement que si la Cpi ne traduisait pas ces responsables en justice, la République islamique de Gambie serait obligée de recourir à des options plus rigoureuses pour que les responsables de la mort de milliers de jeunes migrants africains au large de l'Europe en répondent devant la justice ou paient un prix très élevé pour leur génocide raciste", a martelé M. Bojang, cité par le journal.
La controverse entre l'Afrique du Sud et la Cpi a éclaté l'année dernière quand le président soudanais - visé par un mandat d'arrêt de la Cpi - Omar el Béchir, a été menacé d'être arrêté alors qu'il assistait à un sommet de l'Union africaine à Johannesburg.
Il a été autorisé à quitter l'Afrique du Sud malgré une décision judiciaire urgente s'opposant à son départ. Cet incident a embarrassé le gouvernement sud-africain qui a notifié qu'il envisagerait son retrait de la cour internationale.
Cette annonce spectaculaire de l'Afrique du Sud fait suite à la confirmation la semaine dernière par la président du Burundi, Pierre Nkurunziza, de sa ratification de la législation visant à faire de son pays le premier à se retirer de la Cpi qui prévoyait d'enquêter sur les troubles politiques et d'ouvrir une enquête préliminaire sur les violations des droits de l'homme dans ce pays.
Le Président Pierre Nkurunziza a ratifié ce projet de loi après que les députés ont voté, à une écrasante majorité, le retrait de la Cpi.
Le président de l'Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (Cpi), M. Sidiki Kaba, a exprimé son regret des décisions du Burundi et de l'Afrique du Sud de se retirer de la Cpi.
Dans un communiqué, M. Kaba a déclaré: "Bien que le retrait d'un traité soit un acte souverain, je regrette ces décisions et invite l'Afrique du Sud et le Burundi à revoir leurs positions".
Il a invité les gouvernements du Burundi et de l'Afrique du Sud à collaborer avec les autres gouvernements à la lutte contre l'impunité, qui, selon lui, "est souvent responsable de violations massives des droits de l'homme". (Source Pana).
FIN/INFOSPLUSGABON/ANL/2016
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