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Bilan de deux semaines de campagne électorale sans grand "fair play" au Burundi

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Bujumbura, Burundi, 9 mai  (Infosplusgabon) - La condamnation à cinq ans de prison, jeudi, d’un candidat sénateur du Congrès national pour la liberté (CNL, opposition), Pasteur Mpawenayo, pour « enlèvement, coups et blessures » est le dernier acte en date d’une campagne électorale tendue depuis son lancement officiel, le 27 avril dernier, de l’avis général des observateurs à Bujumbura.

 

 

Cette sentence est tombée au lendemain d’un avis sévère du Parquet général de la République à « tous les citoyens burundais", en général, et aux "militants des partis politiques", en particulier.

 

La loi "n’est pas en veilleuse" durant cette période de propagande et « quiconque l’enfreint doit subir sa rigueur », avisait un communiqué du ministère public.

 

Le bilan de la police nationale en était déjà à deux morts, 26 blessés, 65 arrestations et une disparition.

 

Aux dernières nouvelles, le corps sans vie du disparu a été retrouvé flottant dans une rivière du centre du Burundi. Il s’agirait d’un corps d'un autre cadre du CNL, en province de Gitega (Centre), selon les médias locaux.

 

Les observateurs assistent à un duel sans concession entre le Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir depuis 2005) et l’opposition, incarnée par le Congrès national pour la liberté (CNL) qui vient de fêter son premier anniversaire d'agrément.

 

Ces rivalités interrogent les mêmes observateurs sur l’issue des nouvelles élections qui s’inscrivent dans le prolongement de celles controversées et émaillées de violences de masse, en 2015.

 

Le chef de file de l’opposition, Agathon Rwasa, assume publiquement la «légitime défense », face aux accusations d’appel à la violence dont il renvoie, par ailleurs, la responsabilité au camp adverse.

 

La campagne est tendue par un triple enjeu au Burundi où l’élection présidentielle sera exceptionnellement combinée aux législatives et aux municipales, le même jour du 20 mai prochain, avec la participation de plus de cinq millions d’électeurs.

 

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a jeté le trouble dans l’opinion, en annonçant la distribution de nouvelles cartes d’électeurs au milieu de la propagande électorale.

 

A Bujumbura, la capitale économique du Burundi, les opérations de distribution et de retrait de nouvelles cartes d’électeurs ont été réalisées à un taux de 70% dans les délais impartis de moins d'une semaine, à en croire le président de la CENI, Pierre Claver Kazihise.

 

Ailleurs, en province, ce taux oscille autour de 90% en moyenne, selon la même source.

 

Ceux des électeurs qui n'ont pas retiré les cartes dans les délais impartis, ou ne s'étant pas retrouver sur les listes électorales, ont jusqu'au 12 mai pour se rapprocher des commissions électorales communales (CECI) de leur ressort.

 

L’autorité électorale nationale prévoyait initialement que ce sont les mêmes cartes du référendum constitutionnel de 2018 qui allaient servir aux nouvelles consultations populaires de cette année, avant de changer d’avis, sans explication.

 

Une dizaine de partis politiques, deux coalitions de partis politiques et 18 indépendants sont en course pour les élections générales de cette année.

 

Les parties intéressées par ces scrutins n’ont plus qu’une semaine pour convaincre un électorat burundais, réputé versatile.

 

Contre toute attente, les premières élections multipartistes de 1993 avaient consacré la victoire du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU, à peine né) sur l’unité pour le progrès national (ex-parti unique).

 

C’est encore à peine sorti du maquis que le CNDD-FDD avait surpris, en gagnant, haut la main, les élections post-conflit de 2005.

 

 

FIN/ INFOSPLUSGABON/ART/GABON2020

 

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