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Amnesty international dénonce la décision du Bénin de retirer aux individus le droit de saisir la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples

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Paris, France, 27 avril (Infosplusgabon) – Amnesty international a dénoncé la décision du gouvernement béninois de retirer aux individus et organisations non gouvernementales le droit de soumettre directement des plaintes à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, estimant que cela marque une étape supplémentaire dans la répression grandissante des voix dissidentes au Bénin.

 

« Cette décision qui a pour effet de bloquer l’accès direct des individus et des ONGs à la Cour africaine constitue une véritable régression de la part du gouvernement béninois en matière de protection des droits humains. Nous appelons les autorités à revenir sur cette regrettable décision qui est une attaque de front aux droits humains », a déclaré vendredi Amnesty International.

 

Le gouvernement béninois, a expliqué l’organisation internationale, a transmis sa décision de retrait à l’Union Africaine dans une lettre datée du 21 avril dernier dans un contexte où le gouvernement a multiplié les atteintes aux droits humains, en particulier à la liberté d’expression, a-t-elle souligné.

 

« La Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples est une fois de plus la cible d’attaques politiques de gouvernements peu respectueux des droits humains. Le Bénin par ce geste sape les efforts de construire un système régional crédible et efficace de protection des droits humains », a estimé l’ONG.

 

La semaine dernière, a rappelé Amnesty, la Cour, saisie par l’opposant politique Sebastien Ajavon, a ordonné aux autorités béninoises de suspendre la tenue de l’élection des conseillers municipaux et communaux en tant que mesure provisoire, jusqu’à la décision de la Cour sur les allégations portées par l’opposant.

 

L'organisation internationale a aussi dénoncé une vague d'arrestations arbitraires de militants politiques et de journalistes et la répression des manifestations pacifiques lors des élections législatives du 28 avril 2019 mais également le vote par le parlement béninois le 31 octobre 2019 de « l’amnistie pour l'infraction pénale » commise lors des violences liées aux manifestations qui ont suivi les élections parlementaires.

 

Cette amnistie s'applique à toutes les personnes suspectées de crimes durant la période post-électorale, à la fois aux membres des forces de sécurité et aux citoyens ordinaires ce qui viole le droit des victimes de ces crimes à obtenir justice et réparations, a indiqué Amnesty International.

 

La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, organe judiciaire de l’Union Africaine pour la protection et la promotion des droits humains par ses Etats membres, a été créée par le protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples adopté en 1998 et son article 34.6 permet aux individus et aux organisations non gouvernementales, après épuisement des voies de recours internes, de saisir la Cour pour dénoncer les violations de la Charte africaine par l’Etat.

 

Le Bénin devient, après le retrait du Rwanda et de la Tanzanie, le premier pays en Afrique de l’Ouest à retirer le droit des individus et des organisations non gouvernementales de déposer des plaintes auprès de la Cour africaine. Une décision qui prendra effet dans un an.

 

 

FIN/ INFOSPLUSGABON/ASD/GABON2020

 

 

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