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Coronavirus : Le Conseil de sécurité de l'ONU une action rapide pour éviter "une famine aux proportions bibliques"

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New York, Etats-unis, 22 avril (Infosplusgabon) - Le monde ne fait pas seulement face à "une pandémie sanitaire planétaire, mais aussi à une catastrophe humanitaire", a déclaré, mardi, au Conseil de sécurité, le patron de l'organisme humanitaire des Nations unies (PAM) en visioconférence.

 

 

Soulignant que la propagation du COVID-19 a déclenché "la pire crise humanitaire depuis la deuxième guerre mondiale", le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, a noté l'intensification des conflits, des événements climatiques extrêmes et du changement climatique, et jugé que "nous sommes déjà confrontés à un désastre ".

 

Des millions de civils vivant dans des pays en conflit risquent d'être poussés vers la famine. "La famine est une possibilité on ne peut plus réelle".

 

M. Beasley a dépeint un sombre tableau où 135 millions de personnes sur terre sont au bord de la famine, sans compter que 130 millions de personnes supplémentaires pourraient être dans le même cas en raison du coronavirus; alors que le PAM offre aujourd'hui des moyens de survie à 100 millions de personnes - contre 80 millions il y a deux ans.

 

"Si nous ne pouvons pas atteindre ces personnes avec l'aide vitale dont elles ont besoin, notre analyse montre que 300 000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour sur une période de trois mois", a-t-il dit. "Et cela n'inclut pas l'augmentation de la famine due au COVID-19".

 

Soulignant que le PAM est "l'épine dorsale logistique" du monde humanitaire, et "plus encore maintenant, de l'effort mondial pour vaincre cette pandémie", le directeur du PAM a invité le Conseil "à montrer la voie".

 

"Avant tout, nous avons besoin de la paix", a-t-il dit.

 

Il a demandé aux parties impliquées dans les conflits de donner un accès humanitaire "rapide et sans entrave" à toutes les communautés vulnérables, afin qu'on puisse leur apporter une aide coordonnée, et 350 millions de dollars supplémentaires pour mettre en place un réseau de plateformes logistiques afin de maintenir les chaînes d'approvisionnement humanitaire en mouvement dans le monde entier.

 

Selon le communiqué, M. Beasley a souligné la nécessité de mettre au point des systèmes d'alerte rapide. "Si nous ne préparons pas et n'agissons pas maintenant - pour garantir l'accès, éviter les déficits de financement et les perturbations du commerce - nous pourrions être confrontés à de multiples famines aux proportions bibliques dans les prochains mois".

 

En conclusion, il a insisté sur le fait que "nous n'avons pas le temps de notre côté, alors agissons avec sagesse - et agissons vite".

 

Le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), Qu Dongyu, a souligné comment le Rapport mondial 2020 sur la faim rendu public récemment, établit un lien clair entre les conflits et les niveaux croissants de l'insécurité alimentaire aigüe.

 

Dans ce contexte, plus de 135 millions de personnes dans 55 pays faisaient face à une situation d'insécurité alimentaire en 2019, près de 60% d'entre eux vivaient dans une zone de conflit ou d'instabilité, il a cité le Yémen comme étant le pays connaissant la pire crise alimentaire et nutritive cette année, et que le nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire aigüe "devrait dépasser 17millions".

 

Le patron de la FAO a établi un lien étroit entre les interventions humanitaires et les processus de paix, soulignant que "des actions cohérentes sont nécessaires entre les acteurs humanitaires, du développement et de la paix pour s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité alimentaire aigüe".

 

Il a signalé que "les prévisions sur la sécurité alimentaire pour 2020 sont sombres" et souligné l'importance d'une alerte et d'une action rapides pour prévenir l'insécurité alimentaire causée par les conflits.

 

Alors que les conflits, les événements climatiques extrêmes et les chocs économiques et aujourd'hui le COPVID-19 risquent de "pousser davantage de personnes vers l'insécurité alimentaire aigüe", M. Qu voit une lueur d'espoir, car "en surveillant étroitement l'évolution de ces chocs, nous pourrons rapidement intervenir pour atténuer leurs impacts".

 

Soulignant que les conflits et l'instabilité créent l'insécurité alimentaire, et que la réduction ou la prévention des conflits réduit et empêche la famine, le patron de la FAO a dit : "Nous avons mobilisé nos organisations de façon jamais vue depuis la création de l'ONU".

 

L'ancien responsable des affaires humanitaires de l'ONU, Jan Egeland, aujourd'hui secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a appelé le Conseil de sécurité à l'aide pour lever les obstacles sur le terrain afin d'accéder aux personnes souffrant de la faim dans les zones de conflit.

 

"Depuis 40 ans que je travaille dans l'humanitaire, je n'ai jamais vu autant de gens déplacés par les conflits" a-t-il observé.

 

"Nous assistons à des conflits plus longs, plus cruels, qui augmentent la famine, alors que les familles fuient leurs foyers, leurs fermes, leurs champs et leurs moyens de subsistance, et deviennent dépendantes de la générosité des communautés d'accueil qui sont elles-mêmes dans une situation précaire".

 

Selon lui, les déplacements forcés se sont multipliés par dix au Burkina Faso en une année seulement, et cette escalade n'existe "nulle part ailleurs dans le monde".

 

Pour atténuer la situation humanitaire, M. Egeland a fait cinq "demandes concrètes", en commençant par "un accès humanitaire sûr et sans entrave pour tous et partout".

 

Il a également souligné la nécessité d'une diplomatie humanitaire plus forte pour faire parvenir l'aide aux personnes et renforcer "la sortie de crise", et que en informant les parties par rapport aux sites humanitaires protégées et les convois d'aide, les humanitaires pourront acheminer leur aide sans être attaqués.

 

"Plus important", a conclu M. Egeland, "ceux qui attaquent les sites protégés doivent rendre des comptes".

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/PLK/GABON2020

 

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