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Gabon : Les Altogovéens donnent de la voix
08 Septembre 2016
Politique-Gabon-Présidentielle 2016
LIBREVILLE, 8 septembre (Infosplusgabon) – Ne se reconnaissant pas dans les résultats publiés par la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) à l’issue de l’élection présidentielle du 27 août dernier, l’Association des Altogovéens pour l’Alternance a animé samedi dernier à Libreville, une conférence de presse. Il s’agissait de réfuter toute stigmatisation après la proclamation des résultats par le ministère de l’Intérieur. Résultats dont ils ne se reconnaissent pas.
Des résultats accréditent Ali Bongo Ondimba de 49,85% des suffrages face à Jean Ping qui en obtiendrait 48,23%. L’annonce des résultats avait provoqué des débordements à travers Libreville, notamment, et plus tard au Quartier général du président élu Jean Ping, pris d’assaut sans raison majeure par les forces de l’ordre.
« En manipulant grossièrement les résultats du vote issus des urnes dans la Haut –Ogooué, le régime PDG/Bongo et la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP° font passer les ressortissants du Haut-Ogooué pour les complices de la mascarade électorale qui vient de se dérouler à travers le pays », souligne le communiqué de presse dont Infosplusgabon na reçu une copie.
Les Altogovéens fustigent la mauvaise gouvernance, le détournement des deniers publics, la corruption, l’impunité, le tribalisme , l’ethnisme, le régionalisme et toute idée de repli identitaire, poursuit le communiqué.
« Ils dénoncent la domination d’une seule famille à la tête de l’Etat depuis bientôt 50 ans et n’acceptent pas l’amalgame qui consiste à présenter les Altogovéens comme étant des suppôts inconditionnels et unanimistes de la famille Bongo », précise la communiqué.
« Les Altogovéens ne se reconnaissent donc pas dans les résultats publiés par la CENAP aussi longtemps qu’il ne sera pas procédé au recomptage des bulletins de vote bureau par bureau dans l’ensemble de la province », poursuit le communiqué.
L’Association rappelle que selon les dispositions de l’article 109 de la loi électorale gabonaise, « les listes d’émergement des bureaux de vote et les procès-verbaux des opérations électorales sont tenus à la disposition de tout électeur qui peut les consulter sur place pendant un délai de 8 (huit) jours à partir de la proclamation des résultats, au siège de la Commission électorale départementale, communale, d’arrondissement ou de district (…) ».
Les résultats de l'élection présidentielle gabonaise "sont très peu crédibles", considère Jo Leinen, le chef de la délégation des observateurs du Parlement européen au Gabon, dans un communiqué publié jeudi à Bruxelles, ajoutant que: "dans la plupart des bureaux de vote visités par les observateurs européens, le président sortant Ali Bongo n'a pu recueillir qu'une minorité des voix".
Un fonctionnaire européen, ayant requis l'anonymat, a expliqué qu'Ali Bongo a été a battu dans toutes les provinces sauf dans celle dont il est originaire, qui est peu peuplé et dont le nombre d'habitants a été multiplié par 10 et où près 100% des électeurs ont voté en faveur d'Ali Bongo, selon la Cenap.
"Ce qui a fait basculer le résultat final en faveur du président sortant".
Pour Jo Leinen, "le manque de transparence de la centralisation des votes, crée de gros doutes sur l'acceptation du résultat final, communiqué par la Cenap".
Rappelons que selon les résultats publiés par le ministre de l'Intérieur, Ali Bongo Ondimba est réélu avec 49,80% des voix, Jean Ping n'ayant recueilli que 48,23%.
Peu après la proclamation des résultats, l’opposition a réclamé un nouveau décompte des voix dans la province du Haut-Ogooué, où le taux de participation a atteint 99,98%, contre moins de 60% dans l'ensemble du pays.
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