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Libye : Une ONG s'insurge contre la volonté du gouvernement d'entente de supprimer la subvention sur les hydrocarbures

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Tripoli, Libye, 20 avril (Infosplusgabon) - L'Organisation non gouvernementale libyenne, "Regroupement des fils du pays", a critiqué l'orientation du gouvernement d'entente national libyen dirigé par Fayez Sarraj tendant vers la suppression de la subvention sur les hydrocarbures.

 

 

Dans un communiqué, l'ONG a qualifié la démarche du gouvernement de "chantage fait aux citoyens libyens à qui on demande de choisir entre renoncer à la subvention des hydrocarbures et obtenir, en contrepartie, des primes familiales", affirmant que "cette prime est un droit inaliénable prévu par la loi pour chaque famille" libyenne.

 

Le gouvernement libyen avait approuvé, en 2013, une loi accordant à chaque famille libyenne et aux enfants une prime mais qui n'est toujours pas appliquée, rappelle-t-on. Cette mesure que veut appliquer le gouvernement d'entente national va augmenter la souffrance des Libyens qui font face à d'énormes difficultés dues à la crise de liquidité dans les banques nationales et à cause de la guerre contre la capitale menée par le maréchal autoproclamé, Khalifa Haftar, et la propagation dans le pays du nouveau coronavirus (Covid-19), a déploré l'ONG.

 

Elle a émis des doutes sur les affirmations du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente qui justifie cette mesure par la lutte contre le trafic des hydrocarbures à travers les frontières terrestres et maritimes, martelant qu'"il est inacceptable que le gouvernement fasse porter ses échecs accumulés pendant des années au peuple qui doit payer les pots cassés".

 

"Ce que tente de faire le Conseil présidentiel du gouvernement d'entente revient à fuir devant ses responsabilités à la suite d'une mauvaise politique dans la recherche de solutions aux problèmes économiques et financiers de l'État", a ajouté le communiqué.

 

Selon l'ONG, la décision du gouvernement de supprimer la subvention sur les hydrocarbures "prouve l'incapacité du gouvernement à satisfaire les besoins des citoyens et à payer leurs salaires dans un pays pourvu de réserves en or en capitaux en devises fortes". "La prise d'une décision vitale comme celle de supprimer la subvention sur les hydrocarbures nécessite une étude préalable et globale de la part du gouvernement afin de parvenir à un résultat qui donne satisfaction à toutes les composantes du peuple pour être appliquée lorsque la situation deviendra stable", a plaidé le texte.

 

Pour l'ONG, le gouvernement d'entente national, au lieu de prendre des décisions qui affectent le peuple, devrait plutôt "rétablir la sécurité aux frontières libyennes pour éradiquer le trafic dans toutes ses formes", exhortant les autorités "à mener une étude, par l'intermédiaire des structures financières, économiques, sociales et sécuritaires capables de déterminer la forme la plus indiquée pour supprimer cette subvention sans porter atteinte aux droits accordés aux citoyens".

 

Le Conseil des ministres du gouvernement d'entente présidé par le Premier ministre Fayez Sarraj avait approuvé, le 13 avril dernier, le principe de suppression de la subvention sur les hydrocarbures tout en appliquant la loi de 2013 instaurant la prime familiale et les bourses pour les épouses et les enfants. La loi avait aussi prévu la satisfaction des besoins essentiels des citoyens et les besoins des retraités, tout en accordant de bourses aux chercheurs d'emplois et des avantages financiers aux familles des martyrs, rappelle-t-on.

 

Le Conseil avait confié la question au ministère libyen des Finances pour préparer, en concertation avec le centre national pour le soutien des décisions, les ministères de l'Économie, du Travail, des Affaires sociales et d'autres structures concernées, un projet de loi sur l'application de la suppression de la subvention.

 

La suppression de la subvention sur les hydrocarbures s'inscrit dans le cadre de la réforme économique initiée par M. Sarraj en septembre 2018 qui vise à corriger les anomalies de l'économie libyenne qui dépend des exportations pétrolières.

 

La Libye est confrontée, depuis l'insurrection populaire survenue en 2011, à des pertes estimées à des centaines de millions de dollars par an à cause du trafic des hydrocarbures à travers ses frontières terrestres avec la Tunisie, le Niger, le Tchad et le Soudan sans compter le trafic, à travers ses frontières maritimes avec Malte et l'Italie sur l'essence et le gasoil qu'elle importe pour satisfaire ses besoins locaux, signale-t-on.

 

Un litre d'essence et de gasoil coûte aujourd'hui en Libye 150 dirhams (0,150 dinars libyens, 1 dollar américain = 1,4 dinar dans le marché officiel et 4,5 dinars dans le marché noir).

 

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/AHG/GABON2020

 

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