Coronavirus : un député français saisit la justice contre deux médecins français pour propos injurieux à l'égard de l'Afrique

Rabat Maroc, 5 avril (Infosplusgabon) - Un député français d’origine marocaine, M’jid El Guerrab, a porté plainte devant la justice française contre les auteurs des propos "injurieux" et "discriminatoires" à l’encontre de l’Afrique et des africains sur la chaîne française LCI, qui ont notamment proposé de procéder à des tests vaccinaux contre le Covid-19 en Afrique.

Les deux médecins français, Jean-Paul Mira, de l'hôpital Cochin de Paris et Camille Locht de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), avaient proposé mercredi dernier de procéder à des tests vaccinaux contre le Coronavirus "en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation" et où les personnes sont "hautement exposées".

Face à ces propos choquants, M’jid El Guerrab, député de la 9ème circonscription des Français établis à l’étranger a saisi, en sa qualité de député de la nation, élu au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, le procureur de la République de Paris, sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale, "aux fins de voir poursuivre ces propos choquants".

Dans un communiqué, M. El Guerrab, a affirmé que le message de ces propos est "clair" : "testons sur les africains et si aucun drame ne survient, distribuons aux européens". "Il s’agit là d’une invitation, voire d’une exhortation, à un traitement différencié en fonction de l’origine", s’est insurgé le député français d’origine marocaine, dans un communiqué, martelant qu'"un tel message n’est pas seulement moralement tolérable : il constitue un délit réprimé par la loi".

Il a ajouté, en affirmant que ces propos "sont à la fois injurieux et discriminatoires et caractérisent deux délits à caractère racial prévus par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse".

Le premier délit relève de l’injure publique envers des personnes à raison de leur origine, en l’occurrence la population africaine, a-t-il soutenu, précisant que "les propos en question renferment en effet des termes de mépris (article 29 de la loi) à l’égard de cette population".

"L’essence même des tests de produits médicaux est d’identifier les éventuels risques qui leurs sont associés. C’est mépriser la population africaine que d’affirmer qu’elle devrait supporter par priorité ces risques, a fortiori au prétexte que les peuples concernés sont déjà en situation de risque sanitaire accru, faute de moyens", s'est indigné le député français.

Le second délit relève de "la provocation à la discrimination à l’égard du même groupe de personne (article 23 de la loi), puisque les propos invitent à déterminer les personnes testées en fonction d’un critère primordial : son origine géographique", a poursuivi M’Jid El Guerrab, pour qui "ces propos sont d’autant plus choquants et malvenus qu’à cette heure l’Afrique est encore relativement épargnée par la pandémie, à la différence de l’Europe qui en constitue l’épicentre".

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