Disparition de Pape Diouf : Hommages unanimes à "une éminence grise du football"

01 Avril 2020

Dakar, Sénégal, 1^er avril (Infosplusgabon) - "Je rends hommage à cette grande figure du sport, ce grand dirigeant engagé et éminence grise du football ", a twitté le président de la République du Sénégal, Macky Sall, après l’annonce, mardi soir, du décès, suite au coronavirus, de Pape Diouf, le journaliste français d’origine sénégalaise, ancien agent de joueurs et anciens président du club de l’Olympique de Marseille.

En fait, les hommages ont été unanimes et ont afflué de partout. Ainsi, la Fédération sénégalaise de football a salué le "parcours remarquable et l’apport inestimable pour le développement du football sénégalais" de celui qui était également consultant télé.

Depuis Cotonou, le président de la Fédération béninoise de football, Mathurin de Chamus, a salué la mémoire de cet "amoureux de notre continent, l’Afrique, un homme passionné, entier, sincère, engagé. Au-delà de l’excellent journaliste, il était un modèle de réussite en tant que dirigeant sportif".

Message de même tonalité de Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique lyonnais, autre club de L1 française, qui au-delà des joutes verbales qui l’opposaient à Pape Diouf du temps où celui-ci était son pendant à l’OM (2004-2009), a relevé qu’il a été "un grand président, très performant, respectable et respecté" et dit le "profond respect" qu’il avait pour lui.

Mais les hommages les plus appuyés sont sortis des rangs des confrères journalistes sénégalais pour qui Pape Diouf était "un grand-frère".

Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS) et formateur au CESTI, la grande école de journalisme de Dakar, a l’avantage d’avoir connu le défunt depuis 1987.

C’est avec lui qu’il avait lancé le quotidien spécialisé Le Sportif en 1991.

Il a dit de son ami que c’était "un homme constant dans ce qu’il était, c’est-à-dire, la disponibilité, le sens de l’écoute, la générosité, l’attention à l’endroit de tous les proches".

"Resté journaliste même lorsqu’il était président de l’Olympique de Marseille", selon Salif Diallo, chef du service Sports de l’APS qui était également un de ses proches.

Pape Diouf "nous a beaucoup accompagnés depuis le lancement de Record par ses conseils, suggestions, critiques, voire articles de presse", a témoigné Hubert Mbengue, patron de ce quotidien sportif.

Pour la journaliste de la RTS, Ndèye Dome Thiouf, la première victime sénégalaise du coronavirus"est et restera une référence pour tous les Africains, tous les Noirs et même toutes les minorités dans une société où la compétition est souvent un Mortal Kombat.

Ce qui a fait dire à Serigne Mour Diop, autre journaliste sportif sénégalais de renom, que "chacun d’entre nous a sa petite histoire avec Pape". C’est pourquoi, " on le quittait toujours avec une certaine fierté sans pouvoir dire exactement pourquoi", selon la belle formule de Ndèye Dome Thiouf.

Simplement peut-être parce que "Pape était un homme exceptionnel ", selon l’ancien international sénégalais Habib Bèye dont il a été l’agent et le président de club à l’Olympique de Marseille.

Si bien que Samir Nasri, international français et ancien protégé du défunt, a soutenu que "peu de personnes dans le monde du football m’ont touché ou ont eu un impact comme (il a) pu l’avoir dans ma vie ou dans ma carrière".

Sur les réseaux sociaux, également, pas une seule note discordante, tout le monde est unanime sur les qualités de Pape, même sans jamais avoir pu l'approcher.

C'est notamment avec une fierté certaine que les internautes sénégalais évoquent son passage à la tête de l'OM ou dans ses prises de position dans les débats télévisés.

Si les prières peuvent assurer le Paradis céleste à quelqu'un, la place de Pape Diouf est garantie.

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