Fermeture des bureaux de vote en Guinée

23 Mars 2020

Conakry, Guinée, 23 mars (Infosplusgabon) - Les bureaux de vote ont fermé à 18 heures GMT ce dimanche dans la capitale guinéenne où plusieurs personnes, munies de leur carte d’électeur, n’ont pu accomplir leur devoir civique à cause des actes de violence, perpétrés par des jeunes, souvent moins de 15 ans, qui ont incendié des bureaux et des matériels de vote.

Les multiples reports des élections législatives ont servi de prétexte au gouvernement pour coupler le référendum constitutionnel.

Initialement prévu le 1er mars dernier, le double scrutin a été reporté à 72 heures après le retrait du processus électoral de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui ont émis des doutes sur le fichier électoral.

Les corrections réalisées sur le fichier électoral par des experts, commis par la CEDEAO ont autorisé quelques 5 millions contre plus de 7 millions de Guinéens à participer aux élections.

Ainsi, à plusieurs endroits de la ville, avec ces cinq communes, peuplées chacune de plus 200.000 habitants, soulignent des témoins, des pro et anti élections se sont violemment affrontés près des centres de vote avec des gourdins, des pierres, incitant de nombreux citoyens, décidés à voter, à se replier et retourner chez eux.

Les forces de maintien de l’ordre, poursuivent les mêmes sources, ont été pris à partie à plusieurs endroits par des manifestants, se réclamant du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui a appelé à « une résistance active » pour samedi et dimanche, réitérant sa volonté de tout faire pour empêcher le double scrutin législatif et référendaire.

Les leaders de plusieurs partis d’opposition qui ont décidé de boycotter les élections avaient juré qu’ils allaient empêcher ces élections, appelant, confirment plusieurs sources bien informées, leurs militants à sortir massivement pour s’opposer par tous les moyens aux votes.

Ainsi, des échauffourées ont éclaté à plusieurs endroits de la ville, notamment dans les quartiers favorables à l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ancien Premier ministre, Mamadou Cellou Dalein Diallo, natif de la préfecture de Labé, en Moyenne Guinée où les ressortissants de cette région ont posé des actes de vandalisme et de violence, jugés indignes et inappropriés.

Des centres de vote, érigés dans des écoles, ont été incendiés avec leur contenu, des assesseurs bastonnés.

Le même scénario a eu lieu dans des préfectures de la Basse Guinée, notamment à Kindia, où plusieurs jeunes ont été interpellés.

Plus au sud, à Nzérékoré, les manifestants ont incendié des véhicules privés, stationnés dans l’enceinte de la ville, située à environ 1.000 km de Conakry.

En revanche, les élections, ont confié plusieurs sources contactées, se sont bien déroulées en Haute Guinée et dans de nombreuses villes de la Guinée forestière (Sud), majoritairement favorables au Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel).

Le président Alpha Condé a accompli son devoir civique à la mi-journée dans une école publique, située à moins de 1 km du palais présidentiel, où il a exhorté encore les populations au calme et à la tranquillité.

«J’espère que tout se passera dans la paix et la tranquillité et que le peuple de Guinée comme en 1958 montrera sa maturité », a-t-il dit en référence au Non du 28 septembre 1958, souhaité par les Guinéens à cette période en vue d'accéder rapidement à l’indépendance nationale.

Le FNDC, qui est désormais constitué des éléments de la société civile, mais surtout de plusieurs partis d’opposition, qui a exhorté ses militants à poursuivre la lutte, assure que le pouvoir veut permettre au président Condé de briguer un 3è mandat au-delà de son second et dernier quinquennat dans le cadre de la nouvelle constitution.

On rappelle que le mandat de cinq ans des 114 députés de l’Assemblée nationale a expiré depuis janvier 2019.

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