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Une organisation des droits de l'homme et un parti politique condamnent la répression d'une manifestation d'enseignants à Bamako

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Bamako, Mali, 14 mars (Infosplusgabon) - La Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) condamne le gouvernement malien à la suite de la répression sanglante de la marche des enseignants, mercredi à Bamako, par les forces de l’ordre faisant des blessés parmi les manifestants et des interpellations, annonce un communiqué de l'organisation en charge des droits de l'Homme au Mali, transmis ce vendredi.

 

La CNDH rappelle que la liberté de manifester pacifiquement, sans troubler l'ordre public, participe à l'exercice démocratique et constitue un droit fondamental des droits de l'homme et appelle le gouvernement malien à l'observance de ce droit constitutionnel.

 

Elle interpelle les parties sur la violation du droit à l'éducation à travers la privation de l'accès à l'école de millier d'enfants, tout en les invitant à la désescalade de la violence et surtout à rester dans le cadre strict des négociations syndicales.

 

L'organisation de défense des droits de l'homme exhorte l'ensemble des forces vives à créer et à maintenir un climat social apaisé dans l'intérêt supérieur de la nation malienne en engageant un dialogue constructif, estimant que la prévention des troubles, les porteurs de violations des droits humains, est une responsabilité partagée.

 

De son côté, L’Union pour la république et la démocratie (URD), principal parti d'opposition au Mali, condamne avec la dernière énergie la marche pacifique des enseignants et se dit inquiet de cette répression sanglante, et affirme que "cette attitude inacceptable du gouvernement porte atteinte à la liberté de manifester et à l’Etat de droit".

 

Dans une déclaration transmise ce vendredi à la PANA, L'URD note que "l’école malienne est aujourd’hui menacée dans ses fondements et le spectre d’une année blanche pointe à l’horizon".

 

"L’avenir de nos enfants est mis sous hypothèque, c’est inacceptable, c’est intolérable. J’invite le président de la République à sortir de son mutisme pour trouver une solution aux revendications des enseignants et une solution définitive aux problèmes de l’école malienne", souligne le président de l’URD, l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne.

 

Dans un communiqué diffusé sur la télévision nationale, le jour même de la manifestation, le gouvernement malien dresse un bilan de quatre blessés policiers, neuf manifestants interpellés conduits au commissariat du 1er arrondissement de Bamako, six véhicules de la police endommagés ainsi que sept véhicules appartenant à l'institut de prévoyance sociale (INPS) garés dans un parking.

 

Depuis trois mois, des syndicats d'enseignants de l'éducation nationale ont déclenché une série de grèves pour réclamer une augmentation de 20 % de leurs salaires.

 

Ils exigent l'application immédiate de l'article 39 de la Loi N ° 2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut  particulier du personnel enseignant de l'Enseignement secondaire de l'Enseignement fondamental et de l'Education préscolaire et spéciale.

 

L'article 39 stipule que:" Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s'applique de plein droit au personnel enseignant de l'Enseignement secondaire, de l'Enseignement fondamental et de l'Éducation préscolaire et spéciale".

 

A partir de janvier 2019, le gouvernement malien a procédé à une augmentation de salaire de 20% aux fonctionnaires relevant du statut général de la Fonction publique, rappelle-t-on.

 

"Les syndicats de l'Education bien que disposés au dialogue se réservent le droit d'observation d'une grève de 20 jours, soit 480 heures allant du lundi 17 au vendredi 21 février 2020, du lundi 24 au vendredi 28 février 2020, du lundi 02 au vendredi 06 mars 2020 et du lundi 09 au vendredi 13 mars 2020 inclus si la revendication n'est pas satisfaite", avait lancé les syndicats des enseignants dans un préavis déposé depuis le 27 janvier 2020 sur la table du gouvernement.

 

En dépit de multiples négociations entre le gouvernement et les syndicats qui ont toutes échoué jusque-là, et l'appel lancé il y a deux semaines par un leader religieux malien très influent et respecté, l'imam Mahmoud Dicko, les enseignants entendent aller jusqu'au bout pour l'aboutissement de leur revendication.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/AGF/GABON2020

 

 

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