L'ambassadeur américain en Libye discute à Pretoria avec Fayez al-Sarraj des efforts pour trouver une solution politique à la crise libyenne

11 Mars 2020

Tripoli, Libye, 11 mars (Infosplusgabon) - Les efforts internationaux en faveur d'une solution politique au conflit en Libye ont été au centre des entretiens entre le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez al-Sarraj, et l'ambassadeur des Etats-unis en Libye, Richard Norland, a annoncé un communiqué publié mardi par l'ambassade américaine à Tripoli.

Dans son communiqué l'ambassade a précisé que, lors de cette rencontre la quatrième entre MM.  Norland et al-Sarraj, le diplomate américain "a remercié le GNA (Gouvernement de l'Accord National) pour son engagement sérieux dans les dialogues économique, de sécurité et politique dirigés par l'ONU".

Trois volets portant sur le dialogue économique, le militaire et politique, ont été lancés à Genève sous l'égide de la Mission d'Appui des Nations unies en Libye (UNSMIIL), dans le cadre du processus de Berlin. Confrontés à des échecs, ces dialogues ont entraîné la démission de l'émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé, le 2 mars courant, provoquant l'interruption des réunions et l'entrée du pays dans une impasse politique.

Lors de la réunion, "l'ambassadeur américain a exprimé sa profonde préoccupation concernant le cessez-le-feu fragile autour de Tripoli, l'arrêt de la production pétrolière en cours, et le déplacement continu des familles libyennes en raison du bombardement continu des zones civiles et des infrastructures", a précisé, mercredi, le communiqué de l'ambassade américaine.

Une trêve instaurée le 12 janvier en Libye est régulièrement l'objet de violations à travers des tirs quotidiens de missiles Grad et autres obus sur l'aéroport de Maitigua à Tripoli et les quartiers résidentiels provoquant davantage de déplacés civils notamment la zone de Souk Jumaa située près de l'aéroport, à l'est de la capitale libyenne, grossissant la cohorte des personnes ayant abandonné leurs foyers.

Depuis le déclenchement de la guerre de Tripoli le 4 avril dernier, plus de 2.000 combattants et 380 civils ont été tués et 152.000 personnes déplacées des zones d'affrontement, selon des agences des Nations unies.

Outre l'insécurité, la fermeture le 18 janvier des ports et champs pétroliers dans les régions de l'Est du centre et de l'Est de la Libye par l'armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, a coûté des pertes de trois milliards de dollars, accentuant les problèmes économiques du pays.

Au cours d'une rencontre séparée avec des responsables sud-africains, l'ambassadeur Norland a affirmé, selon le communiqué, "le désir des États-unis de collaborer avec l'Afrique du Sud et l'Union africaine pour soutenir les efforts de paix dirigés par l'Afrique du Sud, nouveau président de l'Union africaine, qui s'est engagée à mettre fin aux conflits sur le continent africain, dans le cadre du slogan "Faire taire les armes".

Dans ses discussions avec le M. al-Sarraj et les responsables sud-africains, l'ambassadeur Norland a souligné "la vision des États-unis d'une Libye souveraine et libre d'interventions étrangères".

Il a prévenu que "le conflit actuel risque de déborder vers d'autres parties de l'Afrique ainsi que la région de la Méditerranée orientale", soulignant que "les États-unis continueront de soutenir une solution politique qui permet au peuple libyen de réaliser leur désir de gouvernance inclusive et démocratique".

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a dévoilé, lors d'un entretien à Pretoria avec le président du Conseil présidentiel, que la Libye compte parmi les priorités de son mandat de président en exercice de l'Union (UA), promettant d'œuvrer à trouver une solution à la crise loin des ingérences étrangères.

Il a également formulé le vœu de la nomination d'un nouvel émissaire de l'ONU en Libye issu d'un pays africain.

Cette visite intervient à la veille de la 9ème rencontre du comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye prévue jeudi au Congo destiné à se pencher sur les préparatifs de la Conférence nationale de réconciliation en Libye.

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