Haftar exprime à Macron sa disponibilité à signer un cessez-le feu en Libye et à le respecter

10 Mars 2020

Tripoli, Libye, 10 mars (Infosplusgabon) - Le chef de l'armée nationale libyenne basée à l'Est du pays, le maréchal Khalifa Haftar, a annoncé lors d'une rencontre à l'Elysée avec le président français Emmanuel Macron, sa disponibilité à signer un accord de cessez-le-feu en Libye et de le respecter, annonce-t-on lundi soir à Paris.

"Le commandant de l'armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, a affirmé au président Emmanuel Macron qu'il signera un accord de cessez-le-feu et le respectera s'il est respecté par les groupes armés soutenus par le gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale", ont ajouté des sources diplomatiques.

Une trêve a été proclamée le 12 janvier dernier à l'appel des présidents turc, Recep Tayyip Erdogan et russe, Vladimir Poutine après l'acceptation par les deux belligérants mais peine à être pérennisée à travers un accord de cessez-le-feu.

Le 12 janvier, une médiation russo-turque a regroupé à Moscou les deux camps au conflit en Libye pour un accord de cessez-le-feu qui a été signé par le président du Conseil présidentiel , Fayez al-Sarraj mais que le maréchal Khalifa Haftar a refusé de parapher.

A l'issue de la Conférence de Berlin le 19 janvier un processus de dialogue portant sur trois volets, politique, économique et militaire supervisé par les Nations unies a été lancé à Genève.

Après deux rounds le Comité militaire conjoint libyen  5+5 composé de cinq officiers supérieurs de l'armée régulière libyenne de chaque camp n'ont pas abouti à des progrès sur la transformation de la trêve en un cessez-le feu.

Mais avant sa démission, l'émissaire de l'ONU en Libye Ghassan Salamé a distribué aux membres du comité militaire un projet d'accord de cessez-le-feu à discuter avec leurs dirigeants politiques avant de revenir pour le finaliser en mars courant.

La démission surprise le 2 mars de M. Salamé a compromis le processus de pourparlers pour le règlement de la crise en Libye qui se trouve dans une impasse en attendant la nomination d'un nouvel émissaire.

Une impasse qui fait courir d'énormes risques d'escalade militaire en l'absence de perspectives d'un règlement en particulier eu égard aux violatiosn continue par des tirs de missiles Grad et autres obus sur les zones d'habitation à Tripoli, une situation pouvant basculer vers un embrasement généralisé.

Le Bureau des médias du commandement général de l'armée nationale libyenne a annoncé que le maréchal Khalifa Haftar est arrivé ce matin à Paris, la capitale française, sur "invitation officielle du président français Emmanuel Macron" qui l'a rencontré à l'Elysée "pour discuter des derniers développements dans la lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale".

Le bureau d'information du commandement général a indiqué dans un tweet que le maréchal Khalifa Haftar avait rencontré lors de sa visite, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Des analystes estiment que cette visite du maréchal Khalifa Haftar qui va être suivie prochainement par celle du ministre libyen de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale en Libye, Fathi Bachagha, s'inscrit dans le cadre des efforts de la France de retrouver son rôle de médiateur dans le dossier libyen, après l'avoir perdu à raison de son soutien accru à Haftar lors de son offensive contre Tripoli.

Les pays européens, la France et l'Italie en tête voient d'un mauvais œil, l'entrée sur la scène de la Russie et de la Turquie qui sont devenus des acteurs incontournable depuis leur réussite dans la proclamation d'une trêve en Libye.

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