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Amnesty International demande une enquête sur la disparition forcée de 130 personnes au Cameroun en 2014

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Paris, France, 9 mars (Infosplusgabon)  – Amnesty International (AI) a lancé, lundi, une nouvelle campagne pour but de briser le silence qui entoure la disparition forcée de plus de 130 hommes et garçons, arrêtés dans leurs villages il y a plus de cinq ans et dont on est sans nouvelles depuis.

 

Les forces de sécurité camerounaises, dans le cadre d’une opération de ratissage, en réaction aux attaques répétées de Boko Haram dans le secteur, ont arrêté arbitrairement, le 27 décembre 2014, plus de 200 hommes et garçons à Magdémé et Doublé, deux villages de la région de l'Extrême-Nord dans le département du Mayo-Sava, lors d’un raid violent au cours duquel huit personnes ont été tuées, dont un mineur, plus de 70 bâtiments réduits en cendres et au moins 130 de ces personnes sont toujours portées disparues, a indiqué, lundi, AI.

 

« Depuis cinq ans, la vie des familles des hommes et des garçons qui ont disparu en ce jour funeste de 2014 est en suspens. Nous voulons leur montrer qu’on ne les a pas oubliés et que nous continuerons de faire pression sur les autorités camerounaises jusqu’à ce que la vérité éclate pour chacun des 130 hommes et garçons. Le gouvernement du Président Paul Biya doit briser le silence assourdissant qui entoure ces disparitions forcées, donner des réponses aux familles des victimes et permettre que justice soit rendue », a déclaré l’organisation internationale.

 

AI a indiqué qu’en 2015, un décret présidentiel a révoqué le colonel Charles Zé Onguéné qui était à la tête de la gendarmerie dans l’Extrême-Nord au moment des faits et une enquête a été ouverte sur sa responsabilité dans les événements du 27 décembre 2014.

 

Bien que le colonel Onguéné ait été inculpé de négligence et d’infraction à la législation relative à la détention, des charges qui sont d’ordre correctionnel et donc d’une moindre gravité que les infractions de nature criminelles, il a été nommé conseiller au ministère de la Défense en mars 2019 alors qu’à ce jour, l’état d’avancement de cette procédure judiciaire intentée contre lui reste inconnu, a rappelé AI.

 

« La souffrance des familles des victimes est exacerbée par le refus des autorités de dire la vérité ou même de reconnaître que leurs proches ont disparu. Nous demandons la tenue d’une enquête immédiate sur ces disparitions et les violations des droits humains qui se sont déroulées à Magdémé et Doublé. Les auteurs présumés de ces agissements doivent répondre de leurs actes devant la justice », a souligné l’ONG pour la défense des droits humains.

 

La population de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, a affirmé AI, est prise au piège des combats qui opposent Boko Haram aux forces de sécurité depuis plus de cinq ans. En 2019, a-t-elle ajouté, on a constaté une nette recrudescence des attaques imputables à Boko Haram alors que la crise qui ébranle les régions anglophones du pays a largement éclipsé ces événements dans les médias et monopolisé l’attention des autorités au détriment des habitants de l'Extrême-Nord qui se sont sentis abandonnés, a déploré l’organisation internationale.

 

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/GHB/GABON2020

 

 

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