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Entretien entre Haftar et Le Drian à Paris sur la situation en Libye

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Tripoli, Libye, 9  mars (Infosplusgabon) - Le chef de l'armée nationale libyenne basée dans l'est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, s'est entretenu lundi avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Paris où il est arrivé ce matin, dans le cadre d'une visite qui s'inscrit dans une tentative de la France d'activer son rôle de médiateur dans le dossier libyen dont le processus politique est en panne.

 

 

C'est un tweet publié par le Bureau des médias de l'état-major du Commandement général sur de l'armée nationale libyenne à Benghazi qui annonce l'information sans donner davantage de détail sur la teneur de l'entretien.

 

Plutôt des sources médiatiques bien informées ont indiqué que le chef de l'armée libyenne, le maréchal, Khalifa Haftar, est arrivé lundi à Paris, la capitale française.

 

Selon ces mêmes sources, la visite du maréchal Haftar intervient en réponse à une invitation officielle en France, au cours de laquelle il rencontrera le président français Emmanuel Macron et des responsables du gouvernement français, pour discuter de l'évolution du dossier libyen.

 

Il est à noter que le maréchal Haftar avait reçu, en février dernier, une invitation officielle du président français, M. Macron, à se rendre en France, transmise par le directeur du département du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au ministère français des Affaires étrangères, Christophe Farno, au siège du commandement général des forces armées libyenne à al-Rajama, à Benghazi.

 

On rappelle que le ministre de l'Intérieur libyen du gouvernement d'union nationale, Fathi Bachagha, est attendu au cours du mois de mars courant en France où il compte signer des contrats sur la coopération sécuritaire avec les autorités françaises.

 

Le président français Emmanuel Macron avait placé après son élection en 2017, la Libye parmi ses priorités, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, menant une médiation entre les belligérants libyens.

 

Il a réussi à réunir dans une première occasion le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, et le maréchal Khakifa Haftar, leur faisant adopter une feuille de route devant être couronnée par des élections générales en décembre 2018 après avoir pris un certains nombre de dispositions législatives et une conférence de réconciliation nationale.

 

Une deuxième rencontre à Paris a regroupé les quatre principaux acteurs influents en Libye, à savoir, le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, les présidents du Parlement, Aguila Saleh, et du Haut Conseil d'Etat, Khaled al-Mechri.

 

Ils se sont engagés à la mise en œuvre des mêmes termes de la feuille de route devant aboutir à des élections générales.

 

Mais ces deux rencontres n'ont pas permis de déboucher sur la paix et la stabilité en Libye en raison de la concurrence à laquelle se sont livrées la France et l'Italie ancienne puissance coloniale dans ce pays d'Afrique du Nord.

 

En effet, l'Italie privilégiait la réconciliation et le règlement des questions de sécurité avant l'organisation des élections.

 

C'est ainsi que Rome a organisé une conférence internationale sur la Libye à Palerme qui a apporté un soutien au Plan d'action de l'émissaire des Nations unies en Libye portant sur l'organisation d'un Forum inclusive suivi d'élections générales.

 

Une situation qui a entraîné à l'étirement de la crise libyenne qui s'est développée pour déboucher sur la guerre de Tripoli en avril 2019, plongeant le pays dans une nouvelle escalade militaire compliquant davantage la crise libyenne avec la multiplication des ingérences étrangères au point de la transformer en un imbroglio inextricable.

 

La France a perdu définitivement sa position de médiateur dans le dossier libyen après les preuves de son soutien à Haftar dans le guerre de Tripoli où des missiles Javelin de fabrication américaine appartenant à l'armée française ont été découverts dans un camp de Haftar après la reprise, en juin dernier, de la ville de Ghariane (80 km sud-ouest de Tripoli) par les troupes du gouvernement d'union nationale.

 

L'Italie et la France vont par la suite tenter de coordonner sur le dossier libyen au lieu de se concurrencer en privilégiant les intérêts de l'Union européenne eu égard aux impacts directs de la situation en Libye sur le vieux continent mais surtout l'apparition de la Russie dont le rôle s'est accru auprès de Haftar allié de la France.

 

Toutefois, les divergences entre les pays européens et l'absence d'harmonie dans leurs positions diplomatiques à l'égard de la guerre de Tripoli ainsi que leur inertie leur a coûté leur influence dans un pays stratégique qu'est la Libye, pays d'Afrique du Nord, chasse gardée de l'Union européenne.

 

A la grande surprise, c'est la Turquie et la Russie qui se sont révélées être les nouveaux acteurs dans le dossier libyen surtout après la mise en place d'une trêve le 12 janvier à l'appel des Présidents Vladmir Poutine et Recep tayyip Erdogan.

 

La tenue de la Conférence de Berlin sur la Libye le 19 janvier n'a pas permis de changer cette nouvelle donne sur l'échiquier de la scène politique libyenne.

 

Les observateurs de la scène en Libye se demandent si cette nouvelle tentative de la France de relancer son rôle en tant que médiateur sur le dossier libyen après avoir joué à l'équilibriste, réussira-t-elle?

 

Les prochains jour ne manqueront pas de nous édifier là-dessus d'autant plus que la démission, le 2 mars, de l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, classé proche de la France, a plongé la Libye dans une nouvelle impasse avec le blocage du processus politique laissant la place aux risques

 

FIN/INFOSPLUSGABON/GHB/GABON2020

 

 

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