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Algérie : Droits de l’homme, brutalités, séquestrations et privations des libertés ne font pas l’apologie du pays sur l’international

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LIBREVILLE, 28  janvier (Infosplusgabon)  -  Le système algérien a voulu maintenir l'illusion d'un changement où la réalité est marquée par la continuité de la répression, les violations massives des libertés publiques et des droits de l’homme, la violence à l’encontre des militants et des manifestants pacifiques, les cas de torture avérés et la politique de persécution religieuse qui s’est traduite notamment par la fermeture des églises et les restrictions à la liberté d’expression, l’intimidation des journalistes et les arrestations massives et arbitraires  des défenseurs des droits de l’homme.

 

 

En effet, des militants pacifiques  font quotidiennement l'objet d'arrestations et de détentions arbitraires menées dans le contexte d’une répression croissante dans ce pays  chargé  d’histoire lors des  manifestations pacifiques à Alger, qui  se   déroulent  chaque  mardi et vendredi.

 

En Algérie, beaucoup les appellent les « détenus du hirak ». Leur nombre est de 151, selon un décompte non exhaustif établi au 19 décembre 2019 et reposant sur les listes du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et du Réseau contre la répression. Ce nombre change constamment à cause des arrestations qui ont lieu quotidiennement, des condamnations, mais également  des acquittements occasionnels.

 

Jamais, depuis la sanglante période de la guerre civile des années 90, l’Algérie n’a vécu au rythme d’arrestations politiques aussi fréquentes. Les autorités semblent vouloir utiliser ces arrestations comme une arme de dissuasion pour prévenir les manifestations hebdomadaires, et ce, alors que la libération des détenus politiques est le grand cri de ralliement de la contestation populaire.

 

Ces arrestations de manifestants et de militants ne datent pas d'aujourd'hui. En  effet, après les premières marches du mois de février 2019, les interpellations étaient rarissimes jusqu'au mois de juin. Cela a commencé par l'interdiction du port de l'emblème amazigh lors des manifestations. Les manifestants et militants arrêtés ont été, dans leur majorité, placés sous mandat de dépôt et poursuivis notamment pour « atteinte à l'unité nationale ». La vague des arrestations pour le port du drapeau incriminé s'est estompée au fil des retrouvailles des manifestants les vendredis.

 

Les arrestations ont touché, quelques semaines plus tard, d'autres figures politiques, dont Karim Tabbou, responsable du parti non agréé, l'Union Démocratique et Sociale (UDS), Samir Benlarbi et Fodil Boumala, des activistes politiques.  Le premier est la deuxième figure politique de l’opposition à être arrêtée depuis le 11 septembre 2019, après Louisa Hanoune, Secrétaire Générale du Parti des travailleurs, qui a été appréhendée le 9 mai 2019 et a été condamnée par un Tribunal Militaire à 15 ans de réclusions ; Monsieur Tabbou, a été remis en liberté provisoire et interdit de toute activité politique avant d'être placé en détention une nouvelle fois le lendemain. Selon le collectif de défense, cet opposant est placé en isolement.


Rabah Arkam est un militant des droits de l'homme et de la cause kabyle et il est partisan  d'un État fédéral laïc en Algérie. Ce dernier est menacé et risque d'être persécuté  par le régime algérien.  Il  déclare que : «cette vague d’arrestations arbitraires dont  la liste n’est hélas pas exhaustive,  menée par le régime algérien semble relever d’une stratégie visant à intimider  les manifestants et notamment les militants politiques et autres membres de la société civile, même après les élections présidentielles du 12 décembre 2019, non reconnu par le peuple algérien, le climat de peur et de répression existe toujours à travers le pays.»

 

En Kabylie, aucun chiffre officiel des passeports des militants des droits de l’homme, confisqués  n’a été rendu public. Citant quelques cas qui montrent l’état d’inquisition :  Akli Darder, Lazhar Bessadi,  Djaffar Hami,  Farid Djennadi,  Kahina Mebarki, Medda Arezki, Mouloud Hamrani,  Taha Amichi….

 

«Après avoir fait de la Kabylie une vaste prison à ciel ouvert et une zone de non-droit pour ses propres enfants, l’Etat algérien confisque arbitrairement les passeports des militants kabyles pour exercer des pressions sur eux, les pénaliser pour leurs opinions politiques et les amener, par la contrainte, à la soumission», dénonce  Bouaziz Aït Chebib, président de l'Union pour une République Kabyle (URK). Ce  dernier est privé de tous ses droits civils avec une interdiction de quitter le territoire national algérien.

 

Le sabotage volontaire et prémédité de l’écosystème du territoire kabyle, notamment par l’incendie régulier de centaines de milliers d’hectares de forêts, et  l’insécurité généralisée sciemment entretenue par la prolifération des actes de violence: Kidnappings, agressions et assassinat de citoyens dans l’impunité totale, et dont les derniers en date sont ceux du militant associatif  Abdelhak Benchelli, de Mokrane Khelfane dit Hamiche, du chanteur engagé Hamid Beztout, de la petite Nihal et de l’étudiant H. Djamel.

 

L'injustice subie par les prisonniers d'opinion kabyle et mozabite, comme le journaliste Mohamed Tamal, et le militant des droits humains et la cause mozabite Dr. Kameleddine Fekhar décédés en prison dans des circonstances inconnues à ce jour,  est à dénoncer avec vigueur.

 

Associations et ONG de défense de droits de l’Homme doivent prendre les mesures nécessaires face aux violations inacceptables des droits de l'homme du peuple algérien qui revendiquent le respect de leurs droits aussi bien civils et politiques, qu’économiques, sociaux et culturels font l’objet de discriminations et d’arrestations par le régime algérien qui s’est emparé des rênes de l’Etat.

 

 

Quelle action à  mener  par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme ?


La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) est une ONG à caractère non politique régie par la loi algérienne 90/31 de 1990 sur les associations. Sa vocation est la défense et la promotion des droits de l'homme en Algérie et dans le monde.  Cette ONG a-t-elle aujourd’hui  la liberté de son action ?

 

L'histoire de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme est une histoire chaotique car  la défense des droits de l'homme en Algérie constitue un enjeu politique majeur  et le pouvoir autoritaire algérien  n'a jamais toléré l'émergence d'un mouvement de défense des droits de l'homme autonome.

 

Pendant  longtemps,  l'Algérie est restée en marge des initiatives qui se prenaient partout tendant à la création d'organismes ou de comités de défense des droits de l'homme. On a plutôt célébré pour des raisons de commodité politique les droits des peuples que ceux de l'homme concret, c'est-à-dire de l'individu.

 

 

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